Revenir au site

Buick Envision Avenir

Presque…

Texte et photos : Denis Duquet

9 octobre 2021

 

L'an dernier, la division Buick a complètement remanié son VUS compact de luxe afin de le rendre plus compétitif face à la concurrence et également plus attrayant pour les consommateurs. Ce véhicule plus ou moins conçu pour le marché chinois et fabriqué dans ce pays, avait inquiété quelque peu les consommateurs lors de son arrivée sur notre marché il y a quelques années. C'était en effet le premier véhicule "Made in China" distribué par l'un des géants de l'industrie automobile. Comme les véhicules généralement fabriqués dans ce pays au cours des années n'avaient pas été nécessairement des exemples à plusieurs rapports, on pouvait s'en inquiéter. Mais, surprise, non seulement il était bien assemblé et doté de matériaux de qualité, mais sa fiabilité n'avait rien à concéder à la concurrence. 

Mieux encore, le comportement routier était apprécié tandis que les performances étaient correctes pour l'un des deux moteurs. Si le 2,5 litres atmosphérique était en retrait face à ce que les concurrents proposaient,  un autre quatre cylindres, un 2,0 litres cette fois, était plus puissant et son rendement était nettement supérieur. 

De mièvre à agressif 

La première génération de l'Envision était politiquement correcte sur le plan visuel, mais ça manquait nettement de caractère. C'est comme si les stylistes n'avaient pas voulu déranger les gens. Les gens ne se tournaient pas sur votre passage.  Heureusement, c'était un peu mieux dans l'habitacle.

 Cette fois-ci, les formes extérieures sont nettement plus agressives. À l'avant, on retrouve une prise d'air factice de bonnes dimensions placée sous des phares DEL allongés et relativement étroits qui encadrent une grille de calandre dotée de moulures alvéolées. Bien entendu, l'écusson Buick tombe en plein centre de cette grille. On retrouve également en partie inférieure de la section avant, une large prise d'air. 

Si les parois sont passablement planes, à partir de la seconde portière, on trouve un renflement horizontal orienté vers l'arrière et cela donne un peu plus de dynamisme. Bref, ce n'est pas exagéré, ce n'est pas aussi sculpté que sur certains modèles Hyundai, mais en mesure d'intéresser les acheteurs potentiels de cette marque qui ont généralement des goûts conservateurs. À ce chapitre, pendant des années, Buick était considéré comme une marque gériatrique qui intéressait les personnes d'un âge assez avancé. La compagnie a fait beaucoup d'efforts pour rajeunir son image et si ce n'est pas entièrement corrigé, c'est en progrès. Malheureusement, pour certains, la perception d'une clientèle aux cheveux gris, les empêche de choisir la marque. 

Dans l'habitacle, puisqu'on veut nous présenter un modèle luxueux, on retrouve des sièges en sellerie de cuir, des surpiqûres ainsi que des dossiers matelassés comme c'est actuellement la tendance. De plus, la sélectiondes rapports s'effectue au moyen de boutons placés de façon longitudinale sur la console centrale. Mais au lieu d'appuyer verticalement sur ce bouton, il faut pousser vers l'arrière pour engager la vitesse désirée. De plus, ce qui est apprécié, il suffit d'appuyer sur le bouton P pour engager le mode de stationnement. 

La disposition est élégante, l’écran d'affichage est facile d'accès et les commandes sont généralement assez faciles à gérer. Ce n'est pas aussi sophistiqué que chez certains concurrents, mais c'est plus que suffisant. Ce n'est pas un test d'intelligence, comme c'est le cas chez Mercedes-Benz. 

La qualité des matériaux est bonne, la finition sérieuse, mais, une fois de plus, on ne réussit pas à nous convaincre qu'on est à bord d'une voiture luxueuse. J'ai pu comparer ce modèle à une Audi Q5 et l'allemande n'a pas ce problème au chapitre de la perception du luxe. Pourtant, j'ai consulté un expert en fait de matériaux, et il m'a souligné que ce que cette Buick nous proposait était plus ou moins de même qualité que les germaniques, mais elle n’arrive pas à nous convaincre. C'est d'ailleurs la même chose sur plusieurs modèles de ce constructeur. 

Finalement, dans la modification de la carrosserie, l'espace de chargement réservé aux bagages est moindre que précédemment. Ce n'est pas une différence spectaculaire cependant. 

Dans la première mouture de ce modèle, tel que mentionné précédemment, le moteur atmosphérique de 2,5 litres était un peu juste en matière de rendement et de performances. Cette fois, il a été carrément abandonné. Donc, la seule motorisation est un quatre cylindres de 2,0 litres turbo compressé d'une puissance de 228 chevaux  associé à une transmission automatique à neuf rapports. C'est justement là le talon d'Achille de l'Envision. En effet, il m'a fallu pratiquement huit secondes pour atteindre 100 km/h, départ arrêté. Ce qui ne fait pas bonne figure face à des concurrents dont la moyenne d'accélération pour cet exercice est d'environ six secondes tout au plus. Par contre, il faut souligner que la boîte automatique effectue du bon travail et on ne ressent pas sa présence.  

té en mesureNotre véhicule était bien entendu doté de la traction intégrale,nous n'avons été en mesure que faire l'essai sur une chaussée détrempée et ses performances étaient correctes. Ça devrait être adéquat pour les conditions hivernales. Mais ce n'est absolument pas un véhicule tout-terrain capable d'affronter des sentiers quasiment impraticables comme chez certains modèles plus spécialisés. 

Si vous conduisez de façon à respecter les limites de vitesse affichées, que les performances ne sont pas nécessairement une priorité pour vous, l’Envision sera appréciée pour sa silhouette plus moderne, son habitacle relativement cossu et une suspension adaptative qui offre beaucoup de confort. La direction est relativement précise et c'est un véhicule en mesure d'être apprécié au fil des jours et des kilomètres. 

Par contre, si vous êtes une personne agressive au volant, qui accélère à fond et apprécie un VUS à caractère plus sportif, il se peut que ce ne soit pas le modèle recherché. 

Face à des concurrents qui en offrent plus en fait de performance, de tenue de route et même de perception de qualité, cette Buick ne réussit toujours pas à être perçue comme le véhicule de luxe capable de dominer la concurrence. L’Envision  serait plus  compétitif si on acceptait de réduire les prix de toutes les versions, ce qui serait en mesure d’inciter les acheteurs à s'y intéresser de plus près en comparaison de concurrents alors plus chers. 

On est presque arrivé à se comparer aux meilleures Allemandes, mais il manque un petit quelque chose.