Même si la plupart des constructeurs abandonnent la production des berlines dans les catégories de prix plus abordables, la tendance chez les voitures de haut de gamme est de poursuivre l’aventure des
berlines. Chez Cadillac, on ne fait pas exception à cette règle puisqu’il y a deux ans, on a dévoilé une nouvelle gamme de berlines CT5. Et on ne s’est pas contenté d’apporter quelques retouches à un modèle existant, mais concocté une fabuleuse machine. Au début, lorsque la Version « V »a été dévoilée, plusieurs ont été déçus d’apprendre que ce V6 double turbo de 3,0 litres ne produisait que 360 chevaux, alors qu’auparavant, la dénomination « V » était l’apanage d’une puissance beaucoup plus élevée.

En fait, ce n’est pas parce que cette division a changé son fusil d’épaule, mais elle a tout simplement décidé d’étoffer sa gamme avec une version encore plus puissante, le modèle Blackwing dont le moteur V8 turbo produit 668 équidés. Quant au CT5 V, il s’agit d’une version plus équilibrée et mieux adaptée à une conduite de tous les jours. C’est beau un surplus de puissance, mais parfois on se demande à quoi cela peut servir dans une utilisation de tous les jours.

Même si le design de la carrosserie ne fait pas l’unanimité,les stylistes ont eu la bonne idée de demeurer fidèles à la philosophie de design de la marque avec son capot plongeant et ses feux de position verticaux à l’avant comme à l’arrière. Sur la version « V » on remarque la présence de tuyaux d’échappement double à chaque extrémité. Ajoutez à cela des roues de 20 pouces affleurants la paroi latérale, un becquet arrière intégré et vous avez tous les ingrédients d’ une voiture à vocation sportive, mais tout en respectant les règles de la sobriété.

Toujours la même chose

Tout véhicule produit par ce constructeur est l’objet de la même remarque. En effet, lorsqu’il s’agit de décrire l’intérieur, tous les essayeurs de la planète ou presque font mention d’une qualité de matériaux
légèrement inférieure à la catégorie et à une finition perfectible. En ce qui me concerne, la finition était impeccable et la qualité des matériaux était sans reproche à quelques exceptions près alors que, on a vraiment la tête dure chez GM, quelques pièces de plastique dans des endroits pratiquement non visibles étaient de qualité légèrement inférieure à ce à quoi on pourrait s’attendre dans la catégorie.

Bref, si la qualité d’assemblage et des matériaux était présente, l’impression générale porte à croire que cela pourrait être plus luxueux. Chez Lincoln par exemple, même si la qualité des matériaux est
similaire, on a l’impression d’être vraiment à bord d’un véhicule de luxe. Chez Cadillac et sur la CT5 V, j’ai trouvé que cela faisait un peu trop dépouillé. Mais, à la longue, il est peut-être mieux avoir devant les yeux une planche de bord sobre qu’une autre trop tarabiscotée dont on se lasse à la longue.

Si au niveau esthétique on aurait pu nous en offrir davantage, l’ergonomie est pratiquement sans reproche tandis que l’écran d’affichage est de consultation facile et il est nettement plus simple de s’y retrouver sur le système Cadillac qu’auparavant. Il faut également souligner que l’habitabilité
est bonne, la position de conduite facile à trouver et le confort des sièges à souligner.

Un châssis impressionnant

Lorsque la nouvelle génération des modèles CT5 a été développée,les ingénieurs ont tenu compte du fait qu’il y aurait en haut de l’échelle la version Blackwing capable de performance très relevée en raison de la présence de son moteur de près de 700 chevaux. On a donc concocté une plate-forme ultra rigide et très performante qui est dotée d’amortisseurs équilibrés en fonction de la puissance du moteur. Si vous optez pour la Version de base, la suspension est réglée en fonction des 235 chevaux disponibles. Il en de même de la Version « V » et de sa puissance qui frôle les 400 chevaux.

Il faut souligner le bel équilibre obtenu par les ingénieurs au chapitre du confort et de la tenue de route. Selon les réglages choisis, on ne se fait pas secouer outre mesure en conduite normale, et ce même sur des routes accidentées tandis que le réglage sport assure une tenue de route quasiment hors normes lorsqu’on a l’occasion de pouvoir rouler à haute vitesse sur un circuit sinueux.

En plus, la direction est précise, d’une assistance bien dosée et qui n’est pas sur assisté selon les circonstances. Bref, côté voiture, cette Cadillac nous propose un équilibre très relevé qui ajoute à l’agrément de conduite.

7,6 l/100 km !!!

De nos jours, les systèmes d’injection de carburant ainsi que des transmissions automatiques ultras efficaces permettent d’obtenir des chiffres de consommation impressionnants compte tenu de la puissance du moteur. Le CT5 V est capable de performances impressionnantes en raison de ses 360 chevaux produits par un moteur V6 à double turbo. En fait, avant de prendre le volant, je m’attendais à une consommation d’environ 12 à 13 l/100 km. Ce qui serait dans la norme compte tenu de la puissance du moteur. Pourtant, après un peu plus de 1000 km au volant, la consommation moyenne a été de 10,3 l/100 km, ce qui est excellent. Mais, ce qui a été encore plus impressionnant, c’est la consommation observée sur l’autoroute. En effet, j’ai eu à effectuer un trajet aller-retour entre
Montréal et Oshawa.

Avec le régulateur de croisière réglé à 120 km/h, la consommation a été de 8,4 l/100 km. Ce qui est à souligner. Mais au retour, la consommation avec le régulateur de croisière toujours réglé à 120 km/h a été de 7,6 l/ 100 km. Il est vrai qu’avec le régulateur de croisière intelligent engagé, les accélérations et reprises sont mieux dosées, mais quand même. En plus, la transmission automatique à 10 rapports s’est révélée également fort efficace.

Ajoutez à cela le confort des sièges, l’insonorisation poussée et un système audio de qualité, et mon périple c’est déroulé dans le plus grand confort et avec un agrément de conduite passablement relevé.

À prendre en considération

Aussi bien dans le milieu journalistique de l’automobile que dans le grand public, les gens sont presque immédiatement portés à souligner les qualités routières des Allemandes au détriment de ce que l’Amérique peut produire. Il ne faut pas décrier la qualité des voitures germaniques, mais il est important de souligner que ce que Cadillac nous propose dans la série CT5 V peut soutenir la comparaison sans complexe avec ce que la concurrence peut offrir. De plus, en général, et selon les options choisies, le prix d’achat est généralement inférieur à ce qui est offert par la concurrence.

Bref, cette Cadillac doit être inscrite sur votre liste de berline à prendre en considération si vous êtes intéressés à vous procurer un modèle de cette catégorie.