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Cadillac rose et Studebaker deux tons.

Aujourd'hui, l’offre des couleurs est plus sage.

par Denis Duquet

24 juillet 2020

Cadillac 59

De nos jours, si vous jetez un coup d’œil autour de vous dans la circulation, vous allez constater assez facilement que la plupart des voitures sont de couleur noire, gris, blanc ou rouge tout au mieux. Toutefois, cette uniformité est quelque peu modifiée récemment : depuis une couple d’années, une tendance de plus en plus importante est d’offrir le choix du toit d’une couleur différente de celle de la caisse.

 

Mais en général, à l’exception probablement de la Fiat 500 qui est disponible dans une multitude de couleurs tant à l’extérieur qu’à l’intérieur, les gens sont plutôt assez sages dans le choix de la couleur de la voiture. D’ailleurs, au Japon, il n’y a pas encore si longtemps, plus de 70 % des voitures vendues dans ce pays étaient de couleur blanche. En fait, je dois me corriger, il n’y a pas de couleur blanche proprement dite. Les couleurs ont des appellations ou des désignations qui les identifient. Selon le constructeur, la voiture de couleur blanche est désignée sur le bon de commande comme étant « blanc arctique » ! Le noir devient « nuit d’été », le gris devient « argent vif » et que sais-je encore. On est vraiment imaginatif dans la nomenclature de la couleur des autos.

 

Il faut souligner que les constructeurs allemands y vont de quelques dérogations à cette monotonie visuelle. L’autre jour j’ai vu une Porsche Cayenne orange. Mercedes-Benz propose le vert lime pour son GT. Toutefois, dans le parc automobile proposé par Mercedes-Benz, le gris domine tout comme le noir.

Mercedes-Benz GT

Pourtant, à certaines époques, on offrait des couleurs vraiment plus intéressantes. Dans les années 30, il suffit d’aller visiter un rassemblement de voitures anciennes pour découvrir des carrosseries de couleur pastel, deux tons. Je me souviens au Salon de l’auto de Paris, il y avait une Peugeot 402 1938 à toit rigide rétractable de couleur vert pâle et vert foncé. La silhouette de la voiture était spectaculaire et cet agencement de couleur contribuait à cette impression visuelle.

Peugeot 402 Eclipse

La Cadillac d’Elvis

Cadillac rose d'Elvis

Sans doute l’une des voitures les plus populaires de tous les temps est certainement la Cadillac rose qu’Elvis Presley avait offert à sa mère. Il s’agissait d’un modèle 1955 qu’il avait fait peindre en rose. Cette voiture est devenue légendaire et plusieurs éditions de Cadillac ont été peintes de cette couleur. Ces voitures sont passées dans le folklore populaire. Clint Eastwood a même fait un film mettant en vedette une Cadillac Rose.

À la fin des années 50 et au début des années 60, plusieurs constructeurs proposaient des couleurs de carrosserie deux tons. Jusque-là ça va, mais dans certaines circonstances on a vraiment fait preuve de mauvais goût. Je me souviens de mon professeur de français au collège classique de Thetford qui s’était procuré une magnifique Plymouth saumon et anthracite avec un aménagement intérieur utilisant les mêmes coloris. Même la planche de bord était de couleur saumon avec des accents anthracite tout comme la sellerie des sièges.

Après un certain temps, je suis persuadé qu’il devait avaler une gravol avant de prendre le volant. Mais cette offre n’était pas l’exception puisque plusieurs marques offraient différentes combinaisons semblables. Je me souviens d’un ami dont le père s’était procuré une Studebaker de couleur saumon et blanche qui était du plus bel effet.

Et on pouvait également commander des camionnettes de couleur pastel.

Ford 1956

Studebaker 1956

Ford 1950

Chevrolet 1954

Studebaker 1956

Le calme avant la tempête ?

Il se peut que les gens aient envie de couleurs plus réjouissantes pour leur prochain véhicule après la pandémie du Covid-19. Certains analystes soulignent que la multitude de véhicules deux tons et aux formes de carrosserie inspirée par l’aéronautique des années 50 et 60 sont le reflet de l’après coup du stress du second conflit mondial dans la population.

 

Pas question de coloris bizarres, mais il semble qu’un peu plus d’imagination dans l’offre des couleurs ne serait pas superflue. Cependant, nombreux sont les acheteurs qui hésitent à jouer d’un peu d’audace à ce chapitre, car ils craignent que la revente soit plus difficile quelques années plus tard. Par contre, si on choisit une voiture de couleur blanche, grise ou noire, même rouge, ces couleurs ne seront pas un obstacle à la revente.

 

À titre de preuve, un de mes amis s’est procuré une voiture dont la couleur s’appelait « bleu Californie », une couleur jeune et moderne . Son choix de couleur n’a pas facilité la revente. Il roule maintenant au volant d’une Mazda rouge. Il a décidé que l’audace était terminée.

Mais avec l’arrivée de plus en plus de véhicules électriques, de voitures autonomes et que sais-je encore, il se pourrait que l’on soit plus audacieux dans le choix des couleurs. Pourtant, la camionnette la plus éclatée de tous les temps, le pick-up Tesla, propose une carrosserie de couleur acier inoxydable !

Tesla Cybertruck

En attendant, on continuera de voir des véhicules de couleur anonyme dominer le parc automobile.