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Chevrolet Corvette Sting Ray 2020,

Enfin !

 

Par: Denis Duquet

Photos : Chevrolet Canada-Denis Duquet

2 mars 2020

Le 18 juillet dernier la Chevrolet Corvette C8 à moteur central a été dévoilée au monde entier. Compte tenu de l’importance historique de la chose, on n’avait rien négligé pour cette première mondiale. C’est dans un immense hangar de dirigeable de la Seconde Guerre mondiale situé à Tustin tout près de Santa Anna en Californie que l’événement a eu lieu et la quasi-totalité des personnes présentes a été impressionnée non seulement par le spectacle, mais par cette spectaculaire voiture, cela va de soi. Ce n’était que le début. Les dirigeants de la compagnie et de la division Chevrolet étaient fiers de leur prestigieuse sportive et promettaient que les premiers exemplaires allaient être livrés avant la fin de l’année 2019. Mais c’était sans prévoir une grève générale qui a immobilisé la compagnie General Motors et toutes ses divisions pendant plusieurs semaines. Non seulement la cédule de production a été chamboulée, mais les fournisseurs avaient dû stopper leur production de composantes essentielles. Les retards se sont accumulés à tel point que la production de la Corvette Sting Ray a débuté le 3 février dernier et les premières livraisons devraient s’effectuer d’ici quelques semaines.

Résumons

Tout a été dit et écrit à propos de cette nouvelle venue concernant sa silhouette et sa conception mécanique. Il ne manque plus que les impressions de conduite. Mais avant, résumons certains éléments. Au fil des semaines qui ont suivi le dévoilement, il y a eu bien entendu des spécialistes qui ont émis certaines réserves à propos de la silhouette de cette nouvelle venue. Parmi les critiques que l’on retrouve le plus souvent, on reproche que certaines lignes de la carrosserie ne débouchent nulle part tandis que certains auraient aimé que la voiture ait une assise plus large. Ces personnes ont droit à leur opinion, mais je trouve que c’est réussi, car on a conservé une filiation avec le modèle C7 à la partie avant tandis que la section arrière s’harmonise assez bien avec l’avant. Un détail en passant, les poignées de portières et les systèmes de déclenchement du capot et du capot arrière sont totalement dissimulés afin d’offrir un look sans obstruction visuelle. Bien entendu, comme sur la plupart des véhicules à moteur central, les stylistes ont fait appel à un capot arrière doté d’une vitre qui permet de contempler le moteur. La position centrale de ce moteur a obligé la relocalisation des sorties d’échappement qui sont désormais de chaque côté de la voiture. Enfin, des espaces de rangement avant et arrière assurent un espace de chargement adéquat.

Mécanique éprouvée

Plusieurs observateurs auraient souhaité que le moteur soit à doubles arbres à cames en tête. Et ce n’est pas parce que la division Chevrolet en est incapable, puisque la Corvette R8 de compétition est dotée d’une telle configuration mécanique. Mais on a tenu à conserver une filiation avec les modèles antérieurs, et le V8 choisi est donc l’incontournable moteur « small block » de 6,2 litres produisant 495 chevaux et 470 lb-pi de couple. Ce moteur a été révisé et amélioré de fond en comble afin de pouvoir être à la hauteur des exigences des conditions d’utilisation et de conduite. Il est associé à une boîte automatique à huit rapports à double embrayage produit par Tremec, compagnie spécialisée dans les boîtes de vitesses de haute performance et de course. Cette fois, plus question d’offrir la boîte manuelle.

De toute façon, avec la boîte automatique, les performances sont supérieures et la consommation de carburant moindre. Précisons que les commandes de passage des vitesses sont reliées de façon électronique à la boîte de vitesses. Il n’y a aucun lien mécanique entre les deux. La sélection initiale des vitesses s’effectue à l’aide de boutons poussoirs placés sur la console centrale tandis que les passages des rapports sont gérés par des palettes placés derrière le volant. Il faut également souligner que malgré le mode de conduite sélectionné, la boîte changera automatiquement la vitesse des changements des rapports en fonction de la situation de conduite. Le pilote peut choisir l’un des modes de conduite suivant : Tour, Weather, Sport et Track. Ceux-ci ont été reconduits de la version précédente. En plus, les modes Personnel et Z donnent au pilote l’opportunité de personnaliser davantage les réglages. La plate-forme est constituée de nombreux éléments en aluminium et en fibres de carbone afin d’offrir une rigidité jamais obtenue sur une Corvette. De plus, plusieurs options au chapitre de la suspension sont offertes. Par exemple, le groupe d’options de performance Z 51 permet d’améliorer si possible le comportement de la voiture. La suspension magnétique disponible a été améliorée afin de répondre plus rapidement et plus exactement aux modifications de conduite et de la chaussée. Et voilà un élément qui plaira à la majorité, il est possible de régler la suspension afin que celle-ci soulève la partie avant de la voiture de 40 mm pour éviter de heurter le pavé lorsqu’on doit négocier un « dos d’âne ». On peut même enregistrer cet obstacle dans le système GPS pour que la voiture se relève automatiquement lors d’un prochain passage. On peut même enregistrer 1000 locations avec ce système.

Un essai concluant

La nouvelle Corvette C8 a beau à être élégante, sophistiquée sur le plan mécanique et propulsée par un moteur en position centrale capable d’offrir de belles performances, c’est sur la route que tout va se jouer. Nous avons eu l’opportunité en fin d’année 2019 de pouvoir participer à une présentation spéciale. C’est donc à bord d’une version Z51 que j’ai été en mesure de mettre à l’essai cette nouvelle venue sur les routes de l’Arizona. Le trajet choisi comprenait des routes toutes différentes allant de l’autoroute aux rues urbaines en passant par des routes secondaires passablement sinueuses permettant de pouvoir vérifier les qualités routières de la voiture. Lors de ce premier contact, j’ai été en mesure de découvrir l’attrait de la C8 auprès du public, car notre voiture qui était stationnée devant l’hôtel était continuellement entourée de personnes désirant en savoir plus et la prendre en photo. La première chose que j’ai constatée, c’est la facilité avec laquelle on prend place à bord. Dans bien des cas, certaines voitures sportives nécessitent plusieurs contorsions pour monter à bord en raison d’un seuil de portière élevé afin d’assurer plus de rigidité. La construction à poutre centrale de la Corvette élimine cet inconvénient tout en assurant une excellente rigidité. D’ailleurs, dans la voiture, tout est facile d’accès et d’opération. J’avais une inquiétude quant aux multiples pavés de commande placés sur un surplomb situé en périphérie de la console centrale, mais c’est non seulement facile d’accès, mais d’opération. Et malgré ses performances en piste et sur la route, cette voiture se conduit au doigt et à l’œil et ce peu importe la vitesse. J’ai eu l’occasion de rouler à des vitesses qui m’auraient valu une amende fort salée dans cet État américain, mais je m’en suis tiré indemne. Je suis en mesure de confirmer la stabilité en ligne droite de la voiture tandis qu’en virage, c’est comme sur des rails. Et avec des temps d’accélération d’environ 3,0- secondes pour boucler le 0-100 km/h, on ne pas à s’inquiéter au chapitre des performances. La distance de freinage de 115-0 km/h est de 45 mètres.

Cette nouvelle génération de la Corvette est une réussite à tous les points de vue. On découvrira avec des essais subséquents certains irritants c’est certain, mais cette première prise en main a été fort impressionnante.

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