Revenir au site

Chevrolet Spark 2019. Éternel dilemme

par Denis Duquet

11 mai 2019

Il se peut que le prix de l’essence qui ne cesse d’augmenter semaine après semaine décourage les acheteurs de camionnettes et de VUS, mais pour l’instant, les voitures sous-compactes n’ont certainement pas la cote. Ce qui explique pourquoi cette catégorie est plus ou moins constituée de trois modèles : Chevrolet Spark, Nissan Micra et Mitsubishi mirage.

De ce trio, il faut éliminer d’emblée le modèle Mitsubishi qui malgré quelques améliorations demeure toujours incapable d’être considéré comme un véhicule digne d’intérêt sur notre marché. Reste ensuite le Nissan Micra et le Chevrolet Spark. Le premier est une automobile qui n’est pas de première jeunesse, mais qui a démontré une excellente robustesse au fil des années et jouit d’une bonne popularité. Cependant, il se veut moins sophistiqué que le représentant de Chevrolet dans cette catégorie. À son avantage cependant son moteur 1,6 litre produit 109 chevaux par rapport aux 98 du Spark.

Dans ce contexte, le modèle Chevrolet mérite qu’on s’y intéresse même si le constructeur se fait tirer l’oreille pour en vanter les mérites dans le cadre de sa publicité. Si vous regardez tant soit peu la télévision, on n’en a que pour les camionnettes et les VUS. Le Petit Poucet de la famille est vraiment laissé-pour-compte. Pourtant…

Évolution constante

Il est parfois difficile de comprendre la logique des décisions des constructeurs automobiles. On a décidé d’abandonner le Cruze qui est un véhicule compact quand même digne d’intérêt et jouissant d’une bonne popularité, mais on continue de commercialiser cette sous-compacte dont la silhouette ne manque pas d’élégance. Cette année, la section avant a été légèrement remaniée avec une nouvelle grille de calandre, des feux avant redessinés, davantage d’éléments chromés tandis que dans l’habitacle, on a procédé également à quelques retouches. Sur le plan technique, le freinage automatique à basse vitesse fait partie de la panoplie de l’équipement de base.

Bref, on continue d’améliorer petit à petit cette mini voiture au profil stylisé. Et pour accentuer sa silhouette de voiture deux portes, les portières arrière sont dotées d’une poignée d’ouverture placée en partie supérieure, presque imperceptible au premier coup d’œil.

Notre modèle d’essai était une version 2LT, soit la plus luxueuse du lot, et on bénéficiait donc de presque toute la panoplie à laquelle on s’attend dans une voiture bien équipée. Cela signifie une sellerie de sièges en cuirette, l’air climatisé, une transmission de type CVT et une longue liste d’équipement de série. L’écran tactile de sept pouces situé en partie supérieure de module central surplombe deux buses de ventilation et trois gros boutons de commande de climatisation.

Il faut également ajouter que le volant est gainé de cuir et qu’on peut lancer le moteur à l’aide d’un bouton-poussoir. Comme il se doit sur ce type de système, la télécommande sert à verrouiller et déverrouiller les portières. Cependant, avec un coffre d’une capacité de 313 litres – 771 litres siège arrière abaissé – on doit avouer que c’est un peu juste.

La simplicité mécanique

Comme les autres modèles de cette catégorie, le constructeur ne s’est pas laissé aller dans la sophistication de la mécanique. Le groupe propulseur est relativement élémentaire avec un 4 cylindres de 1,4 litre d’une puissance de 98 chevaux associé sur notre modèle d’essai à une boîte de vitesses de type CVT. Il est vrai qu’une boîte manuelle à cinq rapports est disponible et permet de rehausser quelque peu l’agrément de conduite, mais si vous devez utiliser cette automobile dans la circulation montréalaise tous les jours, il est fort probable que vous allez apprécier la transmission automatique qui facilite les déplacements en ville.

La suspension avant est à jambe de force comme il fallait s’y attendre tandis que la suspension arrière semi-indépendante permet de réduire les coûts tout en allégeant le véhicule et en permettant d’avoir un plancher de coffre à bagages relativement plat.

Petit ne signifie pas nécessairement dépourvu au chapitre de la sécurité. Selon les modèles et les options, on peut bénéficier de l’aide au démarrage en pente, d’avertisseur d’impact imminent et d’obstacle latéral, d’un système d’avertissement de sortie de voie en plus du freinage autonome à basse vitesse.

Lorsque cette dernière mouture nous a été présentée, les dirigeants de General Motor nous ont affirmé d’emblée que cette petite Chevrolet développée et fabriquée en Corée ciblait surtout les acheteurs qui se procuraient une voiture parce qu’ils en avaient besoin, pas nécessairement parce qu’ils étaient des mordus de l’automobile. Et ces personnes voulaient également pouvoir demeurer en contact avec la toile de l’Internet. C’est pourquoi la Spark propose un excellent système Wi-Fi et également Apple CarPlay et Android Auto. Pour autant qu’on souscrive à l’abonnement Wi-Fi.

Cela dit, on aurait pu ignorer les éléments portant sur la conduite elle-même. Pourtant, ce modèle s’est révélé d’une surprenante agilité en ville, se stationnant pratiquement sur un dix sous et se faufilant dans la circulation sans aucun problème. Je m’attendais à ce que moteur ne soit pas à la hauteur surtout lorsqu’on voulait doubler dans la circulation. Mais si on enfonce l’accélérateur à fond et que le niveau sonore de l’habitacle ne vous agace pas trop, vous n’aurez pas de problèmes.

Il est vrai que l’empattement relativement court ne fait pas bon ménage avec les trous et les bosses qui garnissent la chaussée, soit sur presque toutes les routes du Québec. Mais c’est quand même acceptable et certainement pas pire que ce que la concurrence nous propose.

Si on conduit ce véhicule en fonction de ses limites et des capacités de la motorisation, il est même possible d’entrevoir des voyages de longueur moyenne sans trop d’inconfort. Bien que cette berline soit d’un profil relativement élevé, elle n’a point été trop sensible aux vents latéraux lors d’un trajet Montréal–Québec Montréal. De plus, sur l’autoroute, c’est très honnête comme comportement et le confort n’est pas aussi mauvais qu’on pourrait le croire. En fait, j’ai piloté récemment des voitures plus grosses, plus lourdes et plus onéreuses dont les sièges étaient moins confortables.

Le dilemme!

Bref, cette Chevrolet d’origine coréenne s’avère la meilleure de sa catégorie. Mais faut-il encore que l’on sache départager les choses. Notre modèle d’essai affichait un prix de vente dépassant les 20 000 $, ce qui est très élevé pour une sous-compacte. Ça semble exagéré, mais il y a des personnes qui ne conduisent qu’en ville, qui recherchent une voiture de petite dimension et qui ne veulent pas se priver du luxe des modèles plus cossus. La Spark 2LTpourrait les intéresser. D’autant plus que la location rend les choses plus faciles qu’un achat pur et dur.

Par contre, la version de base se vendant un peu plus de 11 000 $ propose la même motorisation, la même suspension, mais un équipement moins complet. Ce sera sans doute le choix pour les personnes qui ne veulent qu’un véhicule urbain leur permettant de se déplacer d’un point à l’autre et au diable le luxe !