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CT6: La Cadillac des...Cadillac !

par  Denis Duquet

7 avril 2018

À une certaine époque, une Cadillac était ce qu’il y avait de plus luxueux toutes marques confondues, et ce sur tous les continents. Puis, le prestige en a pris un coup, la qualité des voitures a décliné à tel point que c’était devenu davantage l’objet de blagues qu’une marque respectée. Puis, un jour, la direction de General Motor a décidé non seulement de remettre la marque au goût du jour, mais d’en faire à nouveau une compagnie respectée capable de supporter la comparaison avec ce que les Allemands, les Britanniques et les Japonais avaient de mieux à nous offrir.

Les premiers essais étaient dignes de mention, mais ses voitures n’étaient pas au diapason de la concurrence. Mais, au fil des nouveaux modèles, Cadillac est redevenu non seulement une marque de prestige, mais une marque en mesure d’être l’équivalent ou encore mieux supérieure à la concurrence selon les modèles et les gammes de prix.

Dorénavant la CT6 est la version qui domine tous les modèles Cadillac. C’est une voiture proposée sous différentes moutures alors qu’on peut sélectionner une version à motorisation hybride, une autre avec un moteur quatre cylindres turbo, ainsi que deux moteurs V6. Le premier est atmosphérique et produit 335 chevaux, en revanche, une version nettement plus puissante, mais également plus intéressante se démarque des autres grâces à la turbo compression qui permet d’atteindre une puissance de 404 chevaux. Tous ces modèles sont associés à une boîte automatique à huit rapports.

C’est la version la plus puissante et la mieux équipée que nous avons eu l’opportunité de mettre à l’essai.

Différente, mais élégante

Lorsque Cadillac a décidé de tenter son retour parmi les meilleurs véhicules automobiles de luxe sur le marché, les stylistes ont adopté une philosophie de design appelée « Art et Science » qui a été proposée pour la première fois sur la voiture concept Evoq qui a inspiré tous les stylistes qui ont eu à dessiner les générations futures des véhicules de la marque.

À l’époque, cette approche esthétique était vraiment audacieuse avec des angles relativement aigus, des phares avant encadrés par des feux de position verticaux et une grille de calandre à cinq points qui permettait d’identifier ces nouvelles venues au premier coup d’œil. De plus, cette approche esthétique était unique en son genre et ne s’associait à aucun autre modèle sur le marché.

Pour en revenir à Cadillac, cette approche visuelle a porté fruit et les ventes ont progressé. D’autant plus que la qualité de l’habitacle était devenue nettement supérieure à ce qu’elle avait déjà été aussi bien en fait de présentation que de finition. Sur notre modèle d’essai, on retrouvait des cuirs de qualité, des bois exotiques et il fallait chercher vraiment des poux pour trouver quelque chose à redire.

Toutefois, une série de coutures en plein milieu de la planche de bord comportait de petites boucles qui n’étaient pas proprement alignées. On peut également rapprocher certains éléments en plastique qui auraient pu être remplacées par des éléments plus raffinés. Mais cela n’enlève rien aux qualités de la voiture.

Système audio Panarai par Bose.

Les sièges sont confortables et comme sur les meilleures Allemandes, il est possible de procéder à de nombreux réglages par le biais de l’écran d’affichage. C’est un peu lent, mais quand même efficace. Il faut ajouter également que le système de gestion CUE s’est amélioré au cours des dernières années. À une certaine époque, il soulevait l’irritation des utilisateurs. Personnellement, je n’ai jamais eu de difficulté à gérer ce système, allez savoir pourquoi.

Le rétroviseur intérieur est en fait un écran affichant la vue arrière.

Télécommande du système d'info divertissement.

Les écrans arrière se remisent dans le dossier du siège avant.

Finalement, les places arrière sont confortables et le dégagement pour la tête est assez généreux puisque malgré mes 1,90 m, je n’avais aucune difficulté avec le dégagement pour la tête.

Mécanique sophistiquée

Il aurait été inconvenant qu’une voiture Cadillac ne se démarque pas au chapitre de la motorisation. Ce moteur V6 produit 404 chevaux, ce qui est amplement suffisant au chapitre des performances et il permet également d’obtenir une consommation de carburant raisonnable dans les circonstances.

D’ailleurs, au cours de mon essai qui s’est déroulé au mois de mars, j’ai pu obtenir une consommation de 12,4 litres aux 100 km, ce qui est correct compte tenu de la température froide, de la présence de pneus divers et d’une conduite pas toujours écologique. Il semble que le système arrêt départ ainsi que la désactivation des cylindres contribuent à cette consommation l’on peut juger raisonnable. Il faut de plus souligner la souplesse et l’efficacité de la boîte automatique à huit rapports.

Cette berline est l’une des plus légères de sa catégorie. L’utilisation de matériaux légers et surtout de l’aluminium pour sa structure et sa plate-forme permet de faire osciller la balance à environ 150 kg de moins qu’une Audi 8 ou encore 100 kg de moins qu’une Lincoln Continental. Cette diminution de poids permet non seulement de réduire la consommation de carburant, mais a une incidence positive sur le comportement routier.

Enfin, la CT6 TT (pour Twin turbo) propose un rouage intégral qui permet de mieux gérer toute cette puissance. Et au chapitre de son efficacité, cette transmission intégrale n’a rien à envier à la concurrence autant par sa transparence que la répartition efficace du couple.

En attendant le CT6-V

Au Salon de l’auto de New York, Cadillac a dévoilé la version V du CT6. Cette fois, c’est un moteur V8 de 4,2 litres produisant 550 chevaux dans sa version la plus puissante qui aura pour tâche d’animer cette berline. Ce moteur propose une technologie inédite puisque les turbos et les collecteurs d’échappement sont logés entre les rangées de cylindres pour ainsi obtenir un moteur très compact et une réduction du temps de réponse du turbo.

V comme dans "puissance".

La CT6-V 2019 : 550 chevaux sous le capot.

Mais il ne faut pas négliger les 404 chevaux de notre version « Régulière ». En effet, les accélérations sont amplement suffisantes puisque nous avons été en mesure de boucler le traditionnel 0–100 km/h en moins de cinq secondes, ce qui est plus qu’adéquat compte tenu que notre voiture est équipée de pneus d’hiver et que la température était sous le point de congélation.

Il y a les performances en accélération, mais le plus important dans une voiture ce n’est pas ses performances en ligne droite, mais lorsque la route serpente et il faut aborder les virages. Cette Américaine de luxe se tire avantageusement d’affaire puisque la voiture est neutre dans les virages et la direction à assistance variable se mérite également de bonnes notes. Personnellement, j’aurais apprécié une direction un peu moins assistée, mais c’est chercher des poux.

Le système de conduite semi autonome place la CT6 dans une classe à part.

Le système vision de nuit est un autre accessoire de sécurité digne de mention.

Conduite presque autonome

Cadillac fait grand état de la capacité de cette berline de pouvoir se conduire seule ou presque. En effet, il suffit d’appuyer un bouton sur un rayon du volant pour activer le système. La voiture demeure entre les lignes blanches et sa vitesse se règle automatiquement en fonction de la circulation tout en respectant la vitesse sélectionnée. Mais je dois avouer que c’est stressant de confier la direction de sa voiture à un ordinateur. Puisque la CT6 est agréable è conduire, j’ai préféré reprendre le volant. Cette technologie en est à ses débuts, mais elle deviendra la norme dans quelques années et Cadillac joue un rôle de précurseur.

Prix compétitif

Certains se plaisent à comparer ce modèle à la Mercedes Benz de Classe S. Au chapitre du score final établi par une publication destinée aux consommateurs, l’Américaine a obtenu un pointage de 75 tandis que la belle Allemande la devance de trois points. Mais il y a une différence relativement marquée au chapitre du prix de vente, ce qui rend l’Américaine très compétitive.