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eGolf 2018: Patience ! Je conduis une voiture électrique...

par Denis Duquet.

13 avril 2018

Avec la divulgation des astuces technologiques des voitures à moteur diesel de ce constructeur, on a décidé d’abandonner ce type de motorisation malgré le fait que les voitures Volkswagen à moteur diesel jouissaient une grande popularité. Mais, un tollé mondial, on ne peut ignorer ça. Pour refaire son image de constructeur automobile écologique, la direction a décidé d’augmenter l’offre de sa Golf à moteur électrique qui était uniquement distribuée il n’y a pas si longtemps dans quelques états américains. Dans le but d’offrir aux consommateurs un produit plus compétitif et cibler une clientèle plus nombreuse, on a amélioré la capacité de la batterie ,la puissance du moteur a été haussée à 137 chevaux tandis que le couple est de 214 livres-pieds. On a également légèrement révisé la présentation extérieure.

Le moteur de 137 chevaux a une autonomie de 201 km.Ajouter un paragraphe ici.

On a également procédé à quelques acrobaties technologiques afin d’augmenter le rayon d’action qui est officiellement de 201 km. Par exemple, il est possible de réchauffer la voiture plusieurs minutes avant le départ prévu afin de ne pas taxer la batterie alors qu’on roule. Puisque le véhicule est en mode de recharge, on obtient ainsi un habitacle confortable sans drainer le bloc énergétique.

Gestion de la puissance

En plus, le conducteur peut choisir entre trois modes de gestion de la puissance. Il y a le mode Normal, Eco et Eco+. À la suite d’un essai de plusieurs jours dans la région de Montréal, j’ai rarement fait utilisation du mode Normal qui est surtout apprécié lorsque les distances prévues sont courtes. On peut alors se « lâcher loosse » en accélérant à fond pour profiter du couple instantané de la voiture et ne pas trop s’inquiéter du rayon d’action si on a pris la peine de recharger la batterie au maximum.

Le rapport B permet de mieux gérer l'autonomie.

Cependant, pour des trajets dépassant plus de 60 km par exemple, le mode Eco permet de limiter la consommation surtout si on place le levier de vitesse en mode B qui assure une meilleure régénération de la puissance lorsqu’on lève le pied de l’accélérateur. Enfin, le mode Eco + associé à la position B de la boîte de vitesses permet vraiment d’optimiser le nombre de kilomètres disponibles. Si vous conduisez en vous appliquant afin de ne pas trop drainer la batterie, il est possible en certaines circonstances de voir le nombre de kilomètres disponibles augmenter au lieu de descendre.

 

En faisant appel au mode Eco + et du rapport B, j’ai été en mesure de franchir une distance de 41 km tout en réduisant le rayon d’action de 17 km. Il faut avouer que ma conduite a été assez écologique en respectant à la lettre les limites de vitesse affichées.

Les sièges avant offrent un excellent support latéral.

A part les cadrans indicateurs différents, tout le reste est identique à la Golf à essence.

Malgré la présence de la batterie, le coffre à bagages est similaire à celui des autres Golf.

Oubliez de vous asseoir au centre

Au chapitre de la conduite, cette Golf à motorisation électrique offre un comportement routier similaire à celle propulsée par un moteur thermique et elle en possède toutes les caractéristiques équivalentes. Détail à souligner, le coffre n’est pas rétréci par la présence des batteries, ce qui est à souligner. En fait, à part quelques écussons spéciaux, un éclairage d’ambiance de couleur bleue dans l’habitacle et des cadrans indicateurs différents affichant les informations propres à ce type de motorisation, le reste est identique.

En revanche, on devient obsédé par le rayon d’action. La crainte de la panne de manque d’énergie devient quasiment une obsession lorsqu’on roule. Et il existe une aiguille d’indication de consommation et on est presque obligé de ne pas dépasser le chiffre 2 en fait de consommation électrique comme élément d’indication pour une conduite écologique. Avec pour conséquence que les accélérations sont très délicates, la vitesse doit respecter celle affichée. Tant et si bien qu’on se retrouve à être doublé sur les autoroutes par pratiquement tous les autres véhicules, même si on roule à la vitesse prescrite. Et j’ai découvert lors de randonnées sur l’autoroute 20 en direction de Québec que si les véhicules lourds sont obligés de limiter leur vitesse à 100 km/h, ce n’est certainement pas le cas compte tenu du nombre de camions-remorques qui m’ont doublé allègrement. D’ailleurs, une rutilante Tesla m’a doublé à une vitesse qui n’était certainement pas légale et j’ai envié son conducteur qui n’avait pas à se préoccuper du rayon d’action.

Et j’ai découvert lors de cet essai que si on roule avec vent de dos ou vent de face, les résultats de consommation diffèrent de façon spectaculaire. Lors d’un trajet entrer Saint-Basile-Le-Grand et Drummondville, j’ai parcouru le trajet de 86 km, en consommant l’équivalent d’une autonomie de 75 km, ce qui est rassurant. Malheureusement, au retour, un fort vent de face provenant de l’ouest est venu saboter la consommation. J’avais pris la peine de me rendre à une borne de recharge avant de revenir à mon domicile, mais les 130 km de réserve n’ont pas été suffisants. En effet, une fois rendu à Saint Hyacinthe, l’autonomie disponible n’était plus que de 45 km. J’ai été obligé de faire appel à l’application Flo pour trouver une borne de recharge pas trop loin de ma localisation et après une heure, j’avais assez de réserves pour me rendre à mon domicile.

 

Bref, tout dépend de vos besoins en fait de déplacements. Si vous n’utilisez cette voiture que pour circuler dans la région immédiate de votre domicile, 200 km d’autonomie c’est suffisant. Cependant, si vous voulez parcourir la province, il se peut que ce soit assez épique dans certaines circonstances.

En plus, j’ai découvert qu’il fallait plus de 24 heures pour recharger la batterie de cette Allemande électrique. Il est donc absolument nécessaire de relier le véhicule à une borne de 240 Volts qui nécessite alors un temps d’environ six heures. Donc quatre fois plus rapidement. Avec une prise de courant « ordinaire », même avec la meilleure volonté du monde, vous êtes constamment en déficit alors que vous devez partir lorsque la batterie n’est pas totalement rechargée. Ce qui peut causer de l’anxiété à coup sûr.

Parlant de recharge, Volkswagen se démarque des autres par différents moyens d’amorcer la recharge une fois le cordon d’alimentation branché à votre voiture. À côté de la prise de recharge, il y a deux boutons et une diode électroluminescente. Il suffit d’appuyer sur un bouton pour amorcer la recharge. Le second actionne la minuterie qui va déclencher la recharge à une heure choisie. Autant d’éléments associés à une borne de recharge digne de ce nom. Cela m’a pris quelques jours avant de découvrir toutes les astuces pour amorcer la recharge, dégager le pistolet chargeur de la voiture et maîtriser les subtilités des modes de conduite.

Bref, une autonomie de plus de 200 km peut sembler suffisante pour plusieurs, mais à l’usage, c’est un peu juste dans certaines circonstances. Et il est facile de comprendre l’engouement des propriétaires de Tesla dont certains peuvent bénéficier de rayon d’action de plus de 500 km et d’une recharge accélérée assez impressionnante.

Mais il faut avoir des ressources financières importantes pour rouler avec les véhicules de cette marque. La eGolf est intéressante à plusieurs égards, mais il faut absolument avoir une recharge rapide à domicile et si possible garage chauffé pour contrer la froidure en hiver.

Même après une semaine j’avais toujours la hantise de me retrouver avec une batterie totalement à plat. Je me suis inquiété pour rien, mais il faut quand même réviser certains comportements et mieux planifier ses sorties.