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Genesis G70:

les Allemands devraient s’inquiéter

Par: Denis Duquet

Photos : Genesis Canada

25 mars 2020

Il a fallu quelques années aux modèles Genesis pour se faire une place sur le marché des voitures de luxe. Après avoir été des versions luxueuses de la marque Hyundai, on a décidé d’en faire une marque autonome afin de mieux convaincre les acheteurs qui n’étaient pas tellement entichés d’être associés à une marque à vocation populaire.

L’évolution de cette nouvelle marque a été rapide et impressionnante puisque la berline G70 a été nommée voiture nord-américaine de l’année en 2019. Défaisant par la même occasion, des représentantes de prestigieuses marques allemandes. Et il est important de souligner que ce nouveau modèle et les autres affichant l’écusson ailé de la marque ont tous étés développés par ce constructeur et il ne s’agit aucunement d’une copie de modèles provenant de compétiteurs.

Lorsqu’on fait ses premiers pas dans un nouveau domaine, il est recommandé de jouer de prudence et de proposer des éléments en mesure de faire l’unanimité et non pas de choquer. Il semble que cette politique a été appliquée par les stylistes qui ont concocté cette berline de type coupé quatre portes qui est élégante et dont les principaux éléments qui la démarquent sont constitués par une grille de calandre en treillis qui est sa marque de commerce tandis que des évents latéraux sur chaque aile sont agrémentés de chrome afin de donner un peu plus de relief à l’ensemble. À l’arrière, on retrouve un déflecteur intégré sur le couvercle du coffre. Cette approche est plus ou moins partagée avec les autres modèles de la marque et qui permet d’ajouter un peu plus de personnalité.

Donc, pas de folie, pas d’excentricité, mais un style élégant et relativement discret en mesure de plaire à beaucoup de personnes. Par contre, dans l’habitacle, comme on dit au Québec, « on s’est lâché lousse » alors que la présentation est plus spectaculaire avec des sièges dotés d’une sellerie en pointe de diamant comme c’est la tendance sur plusieurs voitures de luxe. La finition est impeccable et on a bien réussi à agencer certains éléments en plastique, des appliques en aluminium brossé, le tous relevé par quelques touches de chrome. Précisant que le modèle que nous avons essayé était une version Prestige dont L’intérieur était de couleur caramel par contraste à la version Sport qui n’offre que la couleur noire. Ça fait plus cossu sur la version Prestige. Cependant, ce piqué sur la banquette arrière fait un peu trop chargé.

Les sièges avant sont confortables, l’ergonomie est de bon aloi et il est difficile de trouver à redire. Ce n’est pas le luxe absolu d’une Audi par exemple, mais ça soutient fort bien la comparaison avec des marques comme Lincoln et Cadillac par exemple.

365 chevaux !

Notre modèle à l’essai était propulsé par un moteur V6 3,3 litres turbo compressé d’une puissance de 365 chevaux. Il est associé à une boîte automatique à huit rapports et, pour le marché canadien, le rouage intégral est le seul offert. Ce qui relève de la logique la plus pure. Compte tenu des conditions climatiques de notre pays, il est beaucoup plus rassurant de pouvoir compter sur la motricité des quatre roues.

Puisque ce modèle partage plus ou moins la même plate-forme et la même mécanique que la Kia Stinger, on se serait attendu à du copier-coller de la part des deux modèles. Pourtant, le Genesis est plus court de 146 mm, tandis que son empattement est plus court de 70 mm. En outre, il faut souligner que le Kia possède un hayon, tandis que le Genesis est doté d’un coffre conventionnel. Sur notre version d’essai, celui-ci était à ouverture électrique. Soulignons au passage que ce dernier modèle est nettement moins spacieux puisque sa capacité du coffre est de 297 litres alors que le Stinger en propose 660, et ce la banquette arrière déployée.

Impeccable

Le V6 à double turbo s’anime instantanément dès qu’on appuie sur l’accélérateur et si les performances ne sont pas époustouflantes, elles sont quand même relativement intéressantes puisqu’on réussit à boucler le 0–100 km/h en un peu plus de cinq secondes, ce qui est en harmonie avec la vocation de cette voiture.

La direction à assistance électrique montée sur un support ultra rigide assure des changements de cap sans hésitation et avec précision. De plus, il n’y a pas ce vague à l’âme qui était si fréquent il y a quelques années avec la direction activée électriquement. Et peu importe le réglage des différents modes de conduite, la rigidité de la plate-forme assure une tenue de route sans histoire tandis que les imperfections de la route sont bien filtrées. Et la puissance des freins n’a jamais été mise en doute.

Si les occupants des places avant sont privilégiés par des sièges confortables offrant un support latéral plus que correct, les passagers des places arrière ont un sort moins reluisant. Non seulement ils doivent se pencher passablement pour prendre place à l’arrière, mais le dégagement pour les jambes est minime  si par malheur les occupants des places avant sont des gens de grande taille qui doivent reculer les sièges plus que la moyenne. Et il faut également déplorer le manque d’aménité à l’arrière. Les commandes y sont rares, le dégagement pour la tête un peu juste pour les personnes de grande taille et on est assis relativement bas ce qui réduit considérablement le confort.

Malgré ces quelques bémols, dans l’ensemble, la G70 est une voiture homogène, d’une réalisation de grande qualité et performante sur la route. Et pour se faire pardonner de ne pas avoir encore le pedigree de la majorité de ses concurrentes, son prix de vente plus que compétitif, associé à un équipement fort complet sont autant d’arguments pour convaincre les acheteurs qui seraient encore indécis.