Photos par Éric Descarries
Ce n’était peut-être pas la plus attendue des nouveautés automobiles, mais le VUS Cullinan de Rolls-Royce a quand même fait couler beaucoup d’encre dernièrement. D’autre part, il n’a pas été dévoilé dans les grands salons de l’automobile (une espèce qui serait en danger de disparaître), mais il a graduellement été présenté à sa clientèle potentielle autour du monde. Le 6 juin dernier, deux exemplaires du Cullinan étaient dévoilés à quelques invités (dont l’auteur de ces lignes) de la région montréalaise à la toute nouvelle salle d’exposition du concessionnaire local Rolls-Royce Motorcars Québec.
Le seul fait de voir un VUS chez Rolls-Royce est déjà exceptionnel. En vérité, cette configuration d’automobile est devenue monnaie courante dans l’industrie au point où plusieurs constructeurs mettent en veilleuse leur production automobile, surtout en Amérique, pour se concentrer sur la construction de VUS. Dans le passé, plusieurs Rolls-Royce ont été modifiées en véhicule tout-terrain (surtout pour des personnages princiers qui voulaient s’en servir d’une Rolls-Royce pour la chasse ou la pèche en terrains inhospitaliers de pays plus ou moins développés alors que d’autres les transformaient en véhicules militaires. Mais jamais le constructeur britannique n’a vraiment produit des camionnettes. En passant, au cas où vous ne sauriez pas, cette prestigieuse marque britannique appartient, depuis les quelques dernières années, au groupe allemand BMW. Il doit bien y avoir un certain Winston Churchill qui se retourne dans sa tombe !
Au départ, expliquons le nom Cullinan. Cullinan fut le nom de plus gros diamant jamais trouvé dans la nature, un caillou de 3 106 carats [ou 621,35 grammes] dont les deux portions, lorsqu’il fut séparé, se sont retrouvées sur la couronne de la Reine Elizabeth et sur le sceptre royal après qu’ils furent travaillés par un artiste dans le domaine. Cette trouvaille remonte à 1905 en Afrique du Sud. En ce qui a trait au VUS de Rolls-Royce, cet ultime véhicule est une camionnette massive qui, malgré sa construction en aluminium, pèse plus de 6000 livres. Sa structure est inspirée de celle des plus récentes limousines du constructeur. Il n’y a de la place que pour quatre passagers.
Sous le capot se cache un V12 à double turbocompresseur de 6,75 litres qui fait 563 chevaux et 627 li-pi de couple à un très bas régime de 1600 tr/mn. Rolls-Royce en estime la consommation moyenne à 15 l./100 km ! Ce moteur est combiné à une boîte de vitesses automatique à huit rapports et, une première pour Rolls-Royce, à un rouage intégral pour transmettre sa puissance aux quatre roues. Et si vous pensez que la traction intégrale n’a été créée que pour la route, détrompez-vous, Rolls-Royce nous a déjà fait parvenir des bandes vidéo qui démontrent le Cullinan en train de grimper des dunes de sable dans le Sahara ou d’effectuer toutes sortes de tests dans des régions du Cercle Arctique.
L’intérieur est tout simplement incroyable. Le tableau de bord est plutôt typique à la marque, mais la finition des sièges et des garnitures de portières est unique. On y voit du cuir de la plus haute qualité [provenant, semble-t-il, de vaches élevées avec beaucoup de soin n’ayant presque pas été piqué par des insectes !]. La console renferme toutes sortes de commandes pour la route choisie [boue, roche, neige, etc.] alors que les ornementations en bois et en métal poli sont évidemment dignes de la marque. On retrouve, dans les portières, un parapluie [les Rolls nous viennent d’Angleterre où il pleut souvent, n’est-ce pas ?] alors que les places arrière sont des plus accueillantes. Il faut les voir pour le croire. L’espace réservé aux valises peut être isolé de celui des passagers par une glace escamotable optionnelle) alors que le hayon arrière est en deux parties, celle qui se relève avec la lunette et celle qui se rabaisse pour les « tailgate parties ». Il existe, au catalogue des options comme deux strapontins escamotables aussi pour cette partie du hayon !
Et le prix, allez-vous demander ? Plus d’un loustic vous répondra que si vous en demandez le prix, c’est que vous n’en avez pas les moyens… c’est un peu vrai. On nous dit que le prix de base du Cullinan se situe autour des 370 000 $ canadiens. Mais le directeur des ventes de Rolls-Royce Motorcars Québec estime que la plupart des acheteurs n’hésiteront pas à choisir la majorité des options et ils se retrouveront avec une facture avoisinant le demi-million de dollars. Il n’a pas voulu parler de sa clientèle, mais il a sous-entendu que déjà une vingtaine de clients intéressés s’étaient manifestés.
Quand allons-nous pouvoir conduire le Cullinan ? Je ne le sais pas. D’ailleurs, les premiers exemplaires devront d’abord être construits avant de nous arriver ce qui signifie encore quelques mois. Mais si la chance me revient de le faire, je vous jure que vous allez en entendre parler. Je suis un mordu de Rolls-Royce et de son histoire. Pour le moment, je n’en possède que des livres et des miniatures… pour le moment ! Bon ! Mais où diable ai-je foutu mes billets de loterie ?