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Lexus ES 350. Une intéressante proposition

Texte : Denis Duquet

Photos : Denis Duquet/ Toyota Canada

12 juin 2020

À ces débuts sur le marché il y a maintenant plus de trente ans, la berline ES était essentiellement considérée comme étant une Camry endimanchée. En effet, les deux se partageaient la même plate-forme et la même mécanique, et la ES se différenciait par une présentation extérieure exclusive à la Lexus, tout comme l’intérieur qui était plus luxueux et de meilleure finition. Mais dans l’esprit des gens, cette berline n’avait pas le prestige des autres modèles de la gamme Lexus.

Mais les choses ont évolué au fil des années, et bien que ces deux modèles se partagent toujours plusieurs composantes mécaniques, la différenciation est nettement plus marquée et la ES jouit d’une réputation plus enviable que précédemment.

Cette grosse berline possède une silhouette plus agressive qu’auparavant et elle partage avec les autres modèles Lexus la grille de calandre en forme de sablier qui lui confère cette apparence très spéciale. De plus, les phares à triple faisceau DEL sont logés dans une longue bande horizontale surplombant une imposante prise d’air. C’est nettement plus typé qu’auparavant et on ne peut plus accuser cette berline d’être « un char de pépère », bien au contraire. Il faut également souligner la présence d’une ligne de caractère placée au-dessus des poignées de portières, un aileron intégré au couvercle du coffre ainsi qu’une section arrière dotée d’un renflement au-dessus des pots d’échappement qui permet d’équilibrer le tout.

Que d’espace !

Cette Lexus cible les personnes à la recherche d’une voiture confortable, mais qui offre également une excellente habitabilité. D’ailleurs, le dégagement pour les jambes aux places arrière est supérieur à ce que nous propose le modèle LS, le modèle haut de gamme de la marque. À l’avant, les sièges sont confortables et offrent un bon support en virage, les bourrelets latéraux des sièges font leur travail.

Comme il se doit sur un modèle de cette marque, la finition est impeccable tout comme la qualité des matériaux. On dénote plusieurs surpiqûres aussi bien sur la planche de bord que sur les garnitures de portières. Et j’ai eu beau regarder attentivement, je n’ai trouvé aucune déviation, aucun raté dans cette présentation.

Il faut également souligner que la position de conduite est bonne et que le volant se prend bien en main. On y retrouve à chaque extrémité des rayons horizontaux de multiples commandes de gestion. Il faut également mentionner la présence de palettes de changement de rapports.

Mais là où ça dérape, c’est au niveau de l’ergonomie alors que les commandes de la gestion de plusieurs systèmes sont gérées par de petits pavés minuscules qui ne sont pas toujours placés dans un ordre logique. Par contre, l’écran d’affichage rectangulaire est de dimensions généreuses, mais il est associé à un système de gestion de l’info divertissement qui semble avoir été créée dans le seul but de nous faire tempêter contre ce système qui est loin d’être convivial. De plus, une bonne partie de ce système est géré par une tablette tactile placée à la droite de la console centrale et qui rend les choses encore plus complexes. Dommage, car je suis persuadé que l’acheteur potentiel de ce véhicule ne recherche pas nécessairement cette confusion de la gestion électronique.

Mécanique sans problème

Curieusement, lorsque la plupart des journalistes automobiles mentionnent la présence du moteur V6 de 3,5 litres sous le capot de cette voiture, on mentionne qu’il s’agit d’un moteur qui a fait ses preuves et qui est utilisé avec succès sur plusieurs modèles Lexus et Toyota. Donc, c’est une combinaison rassurante et ce moteur est associé à une boîte automatique à huit rapports. Soulignons que seule la version à roues motrices avant est offerte.

 

Par ailleurs, lorsqu’on fait état de la présence du moteur V6 3,6 litres dans les véhicules General Motors, on souligne pratiquement avec dédain que ce moteur est utilisé à plusieurs sources et qu’on pourrait offrir mieux sur certains modèles.. Pourtant, c’est l’un des meilleurs V6 sur le marché. Perception, perception, perception.

 

Pour en revenir à notre Lexus, ce moteur produit 302 chevaux et son couple est de 267 livres pieds de couple. En plus de sa fiabilité, c’est surtout sa grande douceur qui est l’un des points forts de cet engin. Quant à la boîte automatique, on peut lui reprocher une certaine paresse à passer les rapports. Pour certains c’est un défaut, mais pour d’autres ces passages en douceur sont associés à un certain luxe et un certain confort. À chacun son opinion.

Notre version d’essai était dotée du groupe d’options F Sport 2 qui comprend une longue liste d’éléments. Parmi ceux-ci, on peut souligner la recharge sans fil du téléphone cellulaire, un volant chauffant, l’écran de 12,3 pouces, un système audio ambiophonique haut de gamme Mark Levinson et une foule d’autres accessoires visant à relever le confort.

 

Quand on parle de version sport, on s’attend généralement à bénéficier d’un moteur plus puissant, et de quelques éléments visant à améliorer la tenue de route à haute vitesse. En ce qui nous concerne, la puissance demeure la même ce qui n’est pas négligeable puisqu’on peut boucler le 0-100 k/h en sept secondes. Et si la transmission réussissait à passer les rapports de façon plus rapide, on aurait des chiffres plus intéressants pour les conducteurs sportifs. Par contre, on bénéficie avec ce groupe d’options de la suspension variable adaptative. En plus, la ES350 F Sport possède le réglage Sport +.

 

Une grande routière

Le modèle essayé s’est débrouillé fort bien lorsqu’on adoptait une conduite plus agressive sur une route sinueuse parsemée de courbes prononcées. Toutefois, il faut se souvenir que ce véhicule pèse presque deux tonnes et que ses dimensions sont quand même assez généreuses. Malgré tout, le roulis de caisse est bien contrôlé, les voies élargies par rapport au modèle précédent assurent une excellente stabilité à haute vitesse et si ce n’était de la direction qui est un peu lourde, on bénéficierait d’une conduite relativement inspirante. Mais, pour l’acheteur qui cible une berline à vocation sportive, il y a d’autres modèles plus compétitifs sur le marché.

 

Par ailleurs, si vous voulez bénéficier d’une voiture silencieuse, confortable, dotée d’un moteur très doux offrant de bonnes performances, la ES350 risque de vous intéresser. En effet, bien assis, bénéficiant d’une position de conduite correcte et d’une stabilité directionnelle sans reproche, c’est le genre de voiture que l’on prendrait pour partir en vacances. D’autant plus, que les occupants des places arrière ne se plaindront jamais de manquer d’espace tandis que le coffre d’une capacité de 473 litres devrait en mesure d’avaler tous les bagages d’au moins quatre occupants.

Ajoutez à cela la réputation de la marque, sa fiabilité anticipée et un prix compétitif par rapport à la clientèle, et la concurrence a de quoi s’inquiéter. Et il ne faut pas oublier non plus que cette berline est également offerte en version hybride.