Lorsque la Lucid Air est arrivée sur le marché il y a 2 ans, les commentaires ont été dithyrambiques. Non seulement sa silhouette était fort élégante, mais ses performances et son rayon d'action dépassaient tout ce que la concurrence pouvait offrir.

Pourtant, au fil des mois, les ventes n'ont jamais été à la hauteur des prévisions. Selon plusieurs observateurs, ce sont les prix plus élevés que la moyenne de cette voiture qui décourage les acheteurs, bien que cette nouvelle venue soit supérieure à la Tesla S qui était jugée le modèle de référence jusqu'à ce point.

La gamme Lucid comprend plusieurs modèles. Le plus abordable est le Pure dont le prix est de 101 800$. D'une puissance de 480 chevaux, son autonomie est de 660 km. Quant à la version Touring vendue à 129 000$, sa puissance est de 620 chevaux et son autonomie de 684 km. Quant au modèle Grand Touring vendu pour 169 000$, sa motorisation est de 819 chevaux et son autonomie de 830 km. La version Performance du Grand Touring vendue pour 215 007, sa motorisation est de 1080 chevaux. Enfin, le sommet de la gamme, la Saphire, est vendue pour 327 500$, d'une puissance de 1200 chevaux, son autonomie est de 600 km. Il faut également souligner que le temps de recharge pour obtenir une autonomie de 300 km est affaire de 30 min approximativement.

Cette description de la gamme Lucid permet quelque peu de comprendre pourquoi les ventes se font attendre. Non seulement les prix sont très élevés, mais la multiplication de modèles plus ou moins semblable à part leur puissance et leur autonomie n’incite pas les gens à délier les cordons de la bourse. Pourtant, la voiture est exceptionnelle. Et parlant
d'exceptionnel, plusieurs modèles sont dotés d'un toit en verre translucide, une exclusivité. De là à inciter les gens à opter pour Lucid, ça reste à voir.

Élégante et aérodynamique

Cette berline intermédiaire fait automatiquement tourner les têtes en raison de sa silhouette raffinée et très élégante. Derek Smith, le styliste en chef, a accompli de l'excellent travail en combinant les dictats de l'aérodynamique avec les canons de l'esthétique. La voiture est d'une rare élégance tout en possédant un coefficient aérodynamique de .192, ce qui est exceptionnel.

Comme tous les véhicules à propulsion électrique, la grille de calandre n'est pas présente, on y trouve à son emplacement habituel une barre accueillant les phares de route surplombée par un capot plongeant et au-dessus d'une section servant de pare-chocs et de becquet aérodynamique. Tandis qu'en partie inférieure on retrouve une large prise d'air. L'arrière réplique plus ou moins la section avant et on y retrouve une bande lumineuse de couleur rouge de part en part du couvercle du coffre.

La monotonie des parois latérales est brisée par un renflement en partie inférieure. De plus, la voiture est passablement abaissée, ce qui contribue à accentuer l'impression de largeur. Mais c'est surtout dans l'habitacle que cette californienne assemblée en Arizona se démarque. En tout premier lieu, c'est l'habitabilité des places avant qui nous impressionne tout comme la présentation assez épurée de la planche de bord. En outre, le volant est très
stylisé avec une partie inférieure équarrie comme sur les voitures de sport. Au centre, à l'extrémité avant de la console centrale, on retrouve un vaste écran d'affichage placé à la verticale. Les graphiques sont simples et faciles à déchiffrer tandis que la plupart des fonctions de la voiture sont gérées par cet écran et ce qu'on comprend même les sièges avant.

Parfois, cette simplicité volontaire peut avoir des inconvénients. Par exemple, les modules de commande montés de chaque côté du volant ne donnent aucune indication de leur utilisation. Il faut essayer à l'aveugle pour trouver ce que l'on recherche. Enfin, malgré le prix quand même relevé de notre modèle d'essai, une version Pure, certains plastiques utilisés ne semblaient pas être de première qualité.

Sur une note de plus positive, il faut souligner l'excellente habitabilité des places arrière tandis que le coffre bagages est spacieux avec une capacité de 627 litres.

Puissance adéquate

Notre modèle d'essai était la version Pure, soit la moins chère de la gamme Lucid, mais aussi la moins puissante avec 450 chevaux. Cela semble peu par rapport aux 1200 chevaux de la version Saphire, mais c'est amplement suffisant et ce dans toutes les conditions d'utilisation. Et l’incontournable 0-100 km/h se boucle en quatre secondes. Soulignons au passage que la transmission de la puissance s'effectue en prise directe comme sur la majorité des VE.

Quant à la conduite elle-même, la voiture se comporte d'une façon admirable et c'est une expérience de conduite presque unique en son genre. Cependant, à ma grande surprise, le niveau sonore dans l'habitacle était passablement élevé. Ce qui est étonnant puisque la plupart des personnes qui ont conduit une Lucid ont signalé le très grand silence de roulement. Par contre, il se peut que j’aie omis de faire appel à un système quelconque
permettant d'atténuer le bruit. Si c'est le cas, je m'en excuse, mais à ma décharge je n'ai pas eu beaucoup de temps pour en faire l'essai sur la route. Bref galop qui a été quand même fort concluant.

La filière Aston Martin

Malgré le brio de ses modèles, Lucid a récemment défrayé les manchettes en raison de ventes qui n’atteignent pas les objectifs fixés en plus d'importantes pertes monétaires pour chaque véhicule vendu. Ce qui a fait chuter sa cote en bourse et inquiété les acheteurs potentiels. Cependant, le responsable financier de la compagnie a souligné que le constructeur avait suffisamment de liquidités pour poursuivre son fonctionnement jusqu'en 2025. Il faut de plus ajouter que le principal bailleur de fonds de la compagnie est un état arabe aux ressources financières extrêmement importantes, ce qui devrait rassurer les acheteurs potentiels.

Cependant, même si le Lucid Air ciblait initialement la Tesla S, l'arrivée de concurrents de grande renommée et de prestige comme BMW et Mercedes-Benz a certainement dû coûter des ventes à ce nouveau venu dans le secteur automobile.

Cependant, une entente avec le constructeur britannique Aston Martin afin que Lucid fournisse la motorisation et les batteries du groupe propulseur électrique des futurs modèles de la marque anglaise, ce qui assurerait un revenu substantiel au fil des années. Pourtant Aston Martin à une entente avec Mercedes-Benz pour les voitures à moteur thermique et qui produit également des motorisations électriques.

Les raisons de ce choix n'ont pas été expliquées, mais c'est tout de même un support inespéré pour la marque américaine qui a des difficultés à s'établir sur le marché. De plus, cette nouvelle devrait rassurer les snobinards qui vont pouvoir se vanter de conduire une berline dotée de la même motorisation que les grandes sportives britanniques.

Mais peu importe ce qui arrivera au cours des prochains mois et des prochaines années il n'en demeure pas moins que la gamme Lucid est la plus impressionnante parmi les voitures électriques.

Et l’arrivée du VUS Gravity pourrait donner un sérieux coup de pouce au chapitre des ventes.