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Manque de fiabilité de moteurs Honda?

par Denis Duquet

23 décembre 2017

Parmi les critères qui motivent le plus les acheteurs à se procurer un véhicule de marque Honda, il semble que le plus apprécié soit la fiabilité de la motorisation. En effet, au cours des années, cette compagnie s’est taillé une enviable réputation à ce sujet. Non seulement les moteurs sont performants pour la cylindrée, mais ils semblent être pratiquement increvables. En plus, leur consommation de carburant est parmi les plus faibles dans chaque catégorie. Et cette réputation s’est également transportée dans le monde de la Formule 1 alors que les voitures propulsées par un moteur Honda et pilotées par Ayrton Senna et Alain Prost ont remporté des Championnats du monde de Formule 1 en bonne partie grâce à ces moteurs.

C’est pourquoi, lorsque l’écurie McLaren a signé une entente avec Honda pour être son motoriste pour plusieurs années, nombreux étaient les observateurs qui prédisaient que la domination des flèches d’argent de Mercedes-Benz allait être sérieusement inquiétée. Pourtant, c’est tout le contraire qui s’est produit, alors que les McLaren en raison d’un moteur Honda qui manquait de puissance et qui était d’une fiabilité désastreuse n’ont connu pratiquement aucun succès au cours des deux dernières années. À tel point que l’écurie britannique a rompu les ponts avec son fournisseur japonais pour se tourner vers Renault qui lui fournira des moteurs à partir de la saison prochaine.

Même les inconditionnels de la marque ne peuvent qu’avouer que ce fut désastreux. Et tout cela alors que plusieurs affirmaient que le châssis de la McLaren était l’un des meilleurs à se présenter à la ligne de départ. Si les résultats ont été catastrophiques, c’est pratiquement en bonne partie à cause d’un moteur d’une fiabilité inexistante.

Vous doutez?

À la conclusion de la saison 2017 de Formule1 qui comprenait 20 Grands Prix, Honda a utilisé 19 moteurs, 23 turbocompresseurs, 23 MGU-H (recouvrement de la puissance du turbo), 17 MGU-K (moteur électrique d’appoint), 14 batteries et 12 boîtiers électroniques de contrôle. Et il faut souligner que le règlement de 2017 ne permettait d’utiliser pour chaque pilote qu’un maximum de quatre exemplaires de chacun de ses six éléments. Et il faut souligner que les règles seront encore plus exigeantes l’an prochain alors que seulement trois exemplaires de chacun seront alloués. Si on procède à des changements comme ce fut le cas à répétition chez McLaren on se retrouve en fond de grille avec de sérieuses pénalités.

Et il est impossible de critiquer un pilote par rapport à l’autre puisqu’aussi bien Fernando Alonzo que Stoffel Vandoone ont subi pratiquement le même nombre de bris de toutes ses composantes. Ainsi, Alonso a utilisé 9 moteurs, 11 turbocompresseurs, 11 MGU-H, 8 MGU-K, 7 batteries et 6 boîtiers électroniques de contrôle tandis que son coéquipier a eu besoin de 10 moteurs, 12 turbocompresseurs, 12 MGU-H, 9 MGU-K, 7 batteries et 6 boîtiers électroniques de contrôle.

Il faut donc que souhaiter bonne chance à l’écurie Toro Rosso qui a signé une entente avec Honda qui se cherchait un nouveau partenaire après avoir été délaissé par McLaren.

Et il est certain que l’équipe de développement des moteurs de F1 chez Honda sera sérieusement modifiée pour la saison 2018.