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Maserati Ghibli Trofeo 2022 

texte et photos de Jacques Deshaies

29 novembre 2022

La marque au Trident est née d’Alfieri Maserati, l’un des huit enfants de cette famille de Bologne. Je ne ferai pas l’histoire de la marque ici mais disons que son passé n’a pas toujours été glorieux. Maserati
est d’ailleurs entré dans le monde de l’automobile par la course. Puis les voitures de route sont apparues. Mais l’un des frères Maserati en charge des finances n’avait pas le talent nécessaire pour maintenir la compagnie à flot.

Concurrente directe à Ferrari, c’est le constructeur américain Chrysler qui a obligé les deux marques à se voisiner et même collaborer. De là, notre Ghibli Trofeo porte en son cœur un V8 biturbo de 3,8
litres construit par Ferrari. Cette association prendra cependant fin sous peu. Dommage! Pour l’instant cette cavalerie produit plus de 572 chevaux pour un 0-100 en moins de 4,3 secondes. Pas mal pour une berline plutôt discrète au chapitre du style.

Les accélérations et les reprises feront rougir la concurrence. En contrepartie, les échappements n’expriment pas assez clairement la belle sonorité de ce V8 tout italien. Question de goût me direz-vous? Peut-être! La suspension demeure relativement rigide mais bien calibrée pour un confort digne d’une berline de grande classe. Au passage, devant une faible diffusion chez nous en Amérique, la version hybride proposée en Europe ne viendra pas.

Pour ce qui est de la présentation, cette Ghibli d’un rouge Candy irrésistible est empreinte d’une silhouette des plus élégante. Son nez plongeant s’entoure de passages de roues justes assez galbés pour lui offrir une certaine sportivité. La version Trofeo porte également deux extracteurs d’air
sur le capot. Le Trident s’affiche clairement au centre de la grille identitaire et sur le pilier C. Et pour en ajouter, les petits losanges aux ailes avant et les couleurs du drapeau italien qui s’installent à la base du
pilier B complètent la présentation.

À l’intérieur, la sobriété est de mise. Pas d’extravagances!Le capitonnage des sièges et des intérieurs de portières ajoute une touche relevée mais l’ensemble demeure discret. La présentation du tableau de bord est correcte mais rappelle un peu trop la période Chrysler. Surtout pour l’écran multimédia et les buses d’aération qui l’entoure. En contrepartie, les cuirs qui enveloppent la partie supérieure et l’horloge ovale installée au centre viennent justifier une partie du prix demandé. Mais juste une partie!

Voilà la partie qui blesse le plus. Son prix! Si vous optez pour la version plus civilisée, la Modena Q4 et son moteur V6 de 3,0 L, vous devrez débourser 115 000 $ au départ. Mais pour ce qui est de notre
version Trofeo beaucoup plus agressive, le prix d’entrée est de 146 000 $. En ajoutant quelques options comme la couleur que notre voiture d’essai porte (prix de l’option : 20 000 $), notre Maserati Ghibli affiche une facture de 172 570 $. Ajoutez à cela un réseau de concessionnaires plutôt
limité et une fiabilité inconnue, voilà les explications à mon avis pour les ventes anémiques de la marque.

Mais au final, cette berline m’a procuré le plus grand des plaisirs en toutes circonstances.