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Mazda CX-3

L’agrément de conduite avant tout

 Texte / photos: Denis Duquet

25 avril 2021

Ce VUS sous compact est sur le marché depuis 2015 en tant que modèle 2016. Il est venu s’ajouter à une catégorie de plus en plus populaire sur le marché. En effet, tout ce qui est VUS se vend et en grande quantité par rapport aux berlines et même aux modèles cinq portes. Il a été accueilli avec enthousiasme par les spécialistes et les ventes ont été et sont toujours intéressantes, du moins au Canada. Cependant, il a bien fallu que le département de mise en marché du constructeur s’en mêle en dévoilant quelques années plus tard le CX-30, un modèle plus gros, plus puissant et légèrement plus cher. Dans la logique de la dénomination des modèles  Mazda, il aurait été logique qu’on parle du CX-4, mais il semble qu’un autre constructeur détenait les droits de cette appellation. Donc, on a nommé ce modèle compact CX-30. On aurait voulu nuire à la version sous-compacte qu’on n’aurait pas fait mieux. Heureusement, le CX-3  ne manque pas de qualités, et ce à tous les chapitres. Spécialement en ce qui concerne l’agrément de conduite. D’ailleurs, un collègue n  britanno-colombien l’a décrite comme étant une « MX-5 avec un sac à dos ».

Design récompensé 

Il serait malvenu de ma part de critiquer la silhouette de cette Mazda, puisque celle-ci s’est mérité le titre de finaliste du Design automobile mondial de l’année en 2016. Ses lignes sont similaires à celles de tous les autres modèles de la gamme CX avec le nez avant prolongé et un arrière passablement court. Le centre d’intérêt visuel demeure la grille de calandre utilisée sur toutes les Mazda. On peut reprocher à la marque d’avoir recours à la même recette esthétique pour tous ses véhicules, mais c’est beaucoup mieux réussi que chez la plupart des concurrents.

Dans l’habitacle, puisque j’avais conduit une CX-30 quelques jours auparavant, il m’a été facile de découvrir une approche beaucoup plus sobre. La qualité des matériaux est là, mais il est facile de percevoir de différence quand même assez marquée entre les deux. Sur la version  GS mise à l’essai, l’équipement était complet, mais une présentation plus dépouillée permet de départager le modèle le plus économique est le  moins cher de la gamme des autres VUS Mazda. On ne manque cependant de rien si on veut faire appel au modèle GT mieux équipé. C’est alors qu’on bénéficie de l’affichage tête haute, du rouage intégral IActiv de série, de sièges plus luxueux et un équipement de série plus étoffé. Le CX-3 n’est pas un véhicule imposant, pourtant, je n’ai eu aucune difficulté à trouver une position de conduite et le dégagement pour la tête et les coudes était adéquat malgré mon gabarit de joueurs de football. Par contre, si j’ai trouvé le confort à l’avant, il ne restait pratiquement pas d’espace pour les occupants des places arrière. De plus, ses dimensions assez limitées ont pour effet de limiter la capacité de l’espace réservé aux bagages à l’arrière. Par exemple, la Mazda3 Sport qui est de dimension presque similaire permet d’avaler un plus grand nombre de bagages. Cela confirme d’une autre façon le caractère à vocation personnelle de cette voiture.

Juste ce qu’il faut

Ce constructeur est reconnu pour livrer une lutte sans merci au poids de ces véhicules. Il n’y a pas un élément de chaque voiture qui n’est pas soupesé, analysé et modifié pour obtenir le poids minimal et un maximum d’efficacité. Avec un poids de 1330 kg, les 148 chevaux  du moteur quatre cylindres 2,0 litres permettent de boucler le traditionnel 0-100 km/h en un peu plus de huit secondes et ce avec la boîte automatique à six rapports. Il faut souligner qu’une seule version avec une transmission manuelle est disponible, il s’agit de la GX. La  version la plus économique et elle n’est offerte qu’avec les roues motrices avant. La boîte automatique est offerte en option. Ce moteur s’accomplit assez bien de sa tâche bien qu’il soit quelque peu bruyant d’accélération, mais sur la grande route, il n’est pas plus bruyant que les autres moteurs de sa catégorie. La boîte automatique à six rapports s’acquitte bien de sa tâche. Et il est possible également de passer les rapports manuellement à l’aide de palettes placées derrière le volant. Il ne faut pas oublier le mode Sport qui ne fait pas l’unanimité chez les essayeurs. En fait, ce mode se contente d’espacer les passages de rapports afin d’optimiser la performance, mais cela ne transforme pas ce petit VUS en bolide. Mais, il faut conduire ce véhicule pour réaliser son harmonie générale et son équilibre.

La conduite d’abord

Comme pratiquement tous les modèles produits par Mazda, l’agrément de conduite et le comportement routier sont privilégiés. Si vous aimez les grosses bagnoles avec suspension relativement souple, une direction relativement imprécise et trois rangées de sièges, il est certain que le CX-3 n’est pas pour vous. En fait, ses caractéristiques générales, ses dimensions et son habitabilité, le réservent certainement à des acheteurs célibataires, les couples sans enfants ou à des familles monoparentales avec deux enfants au maximum. De nos jours, essai après essai, la plupart des véhicules essayés se rassemblent. On a toujours l’impression de conduire toujours le même véhicule avec son moteur quatre cylindres turbo compressé, sa transmission à 8 ou 10 rapports et un comportement routier correct, mais sans proposer aucune sensation de conduite. Comme cette Mazda tout usage se démarque de la masse, c’est pour cette raison que je l’ai apprécié fortement. En effet, on n’achètera jamais ce modèle pour transporter des pianos, une famille nombreuse, ou même pour impressionner son voisin par des performances d’un moteur surpuissant. Par contre, si vous appréciez la conduite de précision, l’enchaînement des virages avec un sourire accroché aux lèvres, les reprises correctes, mais qui vous oblige également à planifier vos dépassements, et ne pas avoir une syncope à chaque plein d’essence, cette Mazda a suffisamment de qualité pour intéresser les personnes à la recherche d’un tel véhicule.

À son volant, vous n’irez pas vous enfoncer dans la forêt, vous attaquez à des congères de 2 m de haut, mais vous allez apprécier chaque moment passé au volant que ce soit sur des routes secondaires, la grand-route et même en conduite urbaine. Il est vrai que la CX-30  en offre plus pour un peu plus cher, mais elle ne possède pas cette petite personnalité de vouloir enchaîner les virages avec autant d’aisance que le CX-3. Malheureusement, chez nos voisins du Sud et même ici, la tendance opte pour le plus puissant, le plus gros, le plus imposant et au diable la logique et l’agrément de conduite.