Parfois, Mazda prend de curieuses décisions. En effet, pourquoi nous amener le CX-30 alors que le CX-3 connaissait du succès ? Surtout en raison de sa conduite plus sportive et de sa maniabilité. Et pour ajouter à la confusion, pourquoi appeler ce nouveau modèle CX-30 ? La réponse est simple, on aurait bien aimé appeler ce VUS CX–4, mais il semble que les droits d’utilisation de cette appellation appartenaient à un autre constructeur. En fait, la différence entre ces deux modèles est que l’on voulait offrir aux consommateurs un modèle plus luxueux, un tantinet plus gros et doté d’un moteur plus puissant par rapport au CX–3.

Plusieurs modèles concurrents étaient ciblés par cette innovation, notamment le Subaru Crosstrek. Jusqu’à cette année, Mazda avait un avantage au chapitre de la puissance puisque le Subaru devait céder quelques chevaux. Mais, cette fois, il est possible de commander une version propulsée par un moteur de 182 chevaux, les 1b6 équidés du Mazda étaient moins intéressants. Mais la riposte du constructeur d’Hiroshima était déjà prête, puisqu’on nous propose pour 2021 une version turbo compressée et de son modèle CX-30 et qui est désigné comme étant le…CX-30 Turbo. Vous l’aviez sans doute deviné.

Les changements esthétiques et mécaniques sont très modestes et la voiture conserve son allure très stylisée partageant avec les autres modèles de la marque cette silhouette épurée, centrée autour d’une grille de calandre à cinq points forts distinctive. L’habitacle n’a pas changé d’un iota et on retrouve la même présentation élégante, une finition impeccable et le même système de commande par bouton rotatif placé sur la console centrale. Je n’ai pas de problème avec cette disposition, mais elle nous oblige à quitter la route des yeux. De plus, comme les dimensions n’ont pas changé, les places arrière sont pratiquement inutilisables à moins que les occupants des places avant veuillent collaborer. Je suis persuadé que la plupart des propriétaires de CX-30 , Turbo ou pas, doivent abaisser le dossier arrière afin d’optimiser la capacité de chargement.

Mais revenons à l

Mais revenons à la mécanique. Cette fois, l’ajout d’un turbocompresseur à ce moteur quatre cylindres de 2,5 litres permet de porter la puissance à 250 chevaux et 320 livres pieds de couple lorsqu’on fait appel à de l’essence à indice d’octane de 93. Vous désirez payer moins cher à la pompe ! Vous optez alors pour du carburant régulier, la puissance est alors de 225 chevaux et 310 livres pieds de couple. Ce qui est quand même intéressant, surtout face à la concurrence qui ne propose pas autant de chevaux. Soulignons qu’il ne s’agit pas d’une expérience au chapitre de la mécanique, puisque ce moteur de 2,5 litres est utilisé sur de nombreux autres modèles, qu’il soit turbo compressé ou pas. J’aurais souhaité que l’on opte pour une boîte de vitesses manuelles, ce qui n’est pas le cas malheureusement. Mais il ne faut pas en vouloir à Mazda de cette décision, puisque les amateurs de boîte manuelle sont en voie de disparition et la demande très peu importante. Ce faisant, on aurait pu profiter pour proposer une boîte de vitesses offrant deux rapports supplémentaires au minimum. Mais, il faut l’avouer, à l’usage cette transmission s’est avérée efficace et ne fait pas sentir sa présence. Soulignons au passage que cette boîte de vitesse a été rendue plus robuste afin de mieux gérer la puissance accrue. Parmi les autres changements apportés à la configuration mécanique, on peut souligner des amortisseurs et une suspension légèrement plus fermes. Chez Mazda, on souligne est que cette modification a été apportée afin de compenser pour les 60 kg additionnels de cette version.

Bien entendu, le rouage intégral est de série. Cette fois, on propose une assistance à la traction de type hors route. Donc, au départ, le CX-30 démarre avec un maximum de couple aux roues arrière et la boîte de transfert verrouillée. Mais dès que le véhicule est en marche, le système gère la distribution de la puissance selon les conditions du moment et si une patine, le mécanisme va se modifier automatiquement. Et puisque mon essai s’est effectué alors que les chaussées étaient enneigées, j’ai pu vérifier l’efficacité du système alors qu’il était pratiquement impossible de faire patiner les roues, et ce même en accélération agressive.

Il semble que la direction de Mazda ait décidé de se tailler une niche dans le marché en proposant des véhicules le plus luxueux que la moyenne de la catégorie et même parfois en mesure de se comparer avantageusement aux marques plus luxueuses. Bravo aux stylistes qui ont renoncé à la tentation de décorer ce nouveau modèle d’attributs visuels visant à nous signaler son surplus de puissance et ses caractéristiques générales. En fait, une applique de bas de caisse, des roues spéciales et la mention turbo sur le hayon arrière qui permettent de distinguer ce modèle de la version moins puissante. Ce qui permet au CX-30 Turbo d’être élégant et raffiné sur le plan esthétique.

Cependant, dans l’habitacle, cette recherche du stylisme n’est pas sans certains inconvénients, notamment quelques commandes qui sont difficiles à détecter au premier contact. Heureusement, une fois qu’on a trouvé, c’est instinctif. Il faut également souligner que l’habitabilité n’est pas le point fort de ce modèle. C’est ainsi qu’ à l’avant lorsque deux personnes assez costaudes occupent les places avant. Mais ces sièges offrent un excellent support latéral. Enfin, le feed-back de la route très relevé place cette Mazda dans une position unique.

L’agrément de conduite est à souligner fortement tandis que les performances sont quand même intéressantes puisque le 0-100 km/h est atteint en six secondes, si je me fie à mon propre chronométrage. Ce qui est en concordance avec les chiffres de plusieurs autres essayeurs. Et puisque le système de transmission intégrale favorise les roues arrière en général, la négociation des virages s’effectue de façon plus sportive alors que la voiture pivote plus facilement que si on avait affaire à des roues avant motrices plus engagées.

Une habitabilité perfectible, un habitacle qui paraît trop dépouillé aux yeux de certains, une silhouette qui se démarque difficilement de la CX-3et que sais-je encore, sont autant d’éléments négatifs considérés par certains acheteurs. Mais ce n’est que des broutilles puisque cette voiture propose une qualité de finition et d’assemblage impressionnante, des performances supérieures à tous ce que la concurrence propose sans oublier un agrément de conduite relevé et une transmission intégrale efficace.

Il est vrai qu’il y a plus populaire, plus pratique et sans doute moins onéreux dans la catégorie, mais c’est un véhicule pour ceux qui savent apprécier l’esthétique, les performances et une conduite plus raffinée.