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Mazda CX-5

Toujours la référence

Par: Denis Duquet

Photos : Mazda Canada

19 mai 2020

Généralement, plusieurs personnes s’entendent pour dire que le meilleur c’est le plus populaire. Pas nécessairement ! En effet, le Mazda CX–5 ne cesse de dominer la catégorie des V VUS compacts un peu partout sur la planète. S’il ne figure pas en tête de la catégorie, il est pratiquement toujours sur le podium.

Pourtant, les ventes sont bonnes, mais elles pourraient être nettement meilleures compte tenu de la qualité de ce véhicule. Ceci dit, cet essai ne porte pas sur la version à moteur diesel puisque cette option est pratiquement inutile en raison du fait que ce moteur est offert dans une version de prix élevé, offre des performances correctes sans plus tandis que sa consommation de carburant n’est pas trop impressionnante pour un moteur diesel. En fait, à moins d’être un diéséliste pur et dur, Mazda ne semble proposer cette motorisation que pour remplir une promesse tenue il y a de nombreuses années.

Tous les modèles de la marque respectent la philosophie de design Kodo fort appréciée pour son élégance, son classicisme et son caractère individuel. Pour autant que l’on puisse parler d’individualisme dans cette catégorie. En fait, il est difficile de trouver à redire quant à la silhouette de ce modèle. Cependant, à force de trop respecter de près ce design, tous les véhicules Mazda se ressemblent plus ou moins, ce qui pourrait expliquer un certain manque d’intérêt de la part des acheteurs. Mais quand on remporte de nombreux prix de stylisme avec un ou l’autre de ces modèles, il est difficile de changer son fusil d’épaule.

La Mazda 3 a remporté en avril 2020 le tire de "Design de l'année."

Habitacle luxueux

Dès qu’on prend place à bord, surtout sur la version Signature, la plus huppée de la famille CX-5, on a l’impression de se retrouver dans un véhicule de catégorie supérieure. Le détail de la finition, la finesse du design ainsi qu’une planche de bord très stylisée impressionnent. Au chapitre de l’ergonomie, les ingénieurs ont opté pour un bouton de commande placé sur la console centrale accompagné à sa droite d’un petit bouton qui permet entre autres de contrôler le volume du système audio. Chez Mazda, on a refusé d’adopter des boutons-poussoirs pour sélectionner les rapports et je suis loin de m’en plaindre. De plus, des palettes placées derrière le volant permettent de penser les rapports lorsque bon nous semble.

Ce constructeur a, contrairement à bien d’autres, effectué plusieurs expériences et recherches la disposition du pédalier. Cela peut sembler anodin, mais après avoir évalué plusieurs autres véhicules de différentes marques, la disposition des pédales permet une conduite un peu plus relaxante. De plus, le système de contrôle vectoriel G Plus permet d’enfiler les virages avec aplomb et de maintenir une courbe plus régulière sans que le pilote intervienne. Il en résulte une meilleure tenue de route et une fatigue réduite du conducteur.

Enfin, la position de conduite s’harmonise à l’ensemble de façon très efficace.

Une intéressante solution

Plusieurs essayeurs se plaignaient que le CX-5 avait des allures sportives, un châssis sophistiqué et une excellente tenue de route, mais était quelque peu en retrait au chapitre des performances. Les ingénieurs de Mazda ont trouvé une solution simple et efficace en plaçant sous le capot le quatre cylindres turbo compressés de 2,5 litres emprunté à la CX-9. Avec ses 225 chevaux et son couple de 310 livres pieds, il permet de boucler le traditionnel 0–100 km/h en sept secondes et des poussières tandis que les reprises sont nerveuses. On pourrait reprocher la présence d’une boîte automatique à six rapports, la seule disponible, mais il faut savoir que dans le système SkyActiv, la conception de cette boîte est assez originale et offre des performances comparables à une transmission proposant au moins deux rapports de plus.

Il faut également souligner que le système SkyActiv ne se limite pas à la motorisation, mais c’est un concept d’ensemble qui permet d’obtenir une très bonne rigidité de la carrosserie, une suspension efficace ainsi qu’une transmission intégrale supérieure à la moyenne. Au chapitre de la suspension par exemple les ingénieurs ont raffiné plusieurs éléments afin de les optimiser sans devoir tout remodeler.

Aussi agréable que pratique

C’est vrai que ce Mazda ne possède pas une capacité de bagages aussi généreuse que celle de certains concurrents, mais c’est vraiment chercher des poux puisque la différence avec les principaux concurrents est infime. Si on regarde l’ensemble de l’œuvre du Mazda, qu’il s’agisse de sa silhouette classique et élégante, de son habitacle bien ficelé et de son comportement routier supérieur à presque toutes les concurrentes, il est difficile de critiquer quelques centimètres cubes de moins. Par contre, il faut admettre que la visibilité arrière pourrait être nettement meilleure. Cette fois, les stylistes ont avantagé l’élégance plutôt que le caractère pratique.

Ce qui démarque surtout ce VUS des autres de sa catégorie, c’est son homogénéité au chapitre de la conduite. Ce n’est pas nécessairement le plus rapide ni celui qui freine le plus court, mais c’est le véhicule qui offre un agrément de conduite supérieur, et ce sans stress. De plus, roulez à une vitesse relativement rapide sur une route secondaire, et l’enchaînement des virages se fait sans devoir serrer les mains sur le volant. De plus, avec le système de gestion de vecteur de couple G Plus, le pilote et les passagers demeurent relativement stationnaires sur leur siège et n’oscillent pas de gauche à droite en fonction de l’entrée et de la sortie de virage.

Bref, le CX-5 n’usurpe pas tous les honneurs qui lui sont conférés. Et même les journalistes américains qui oublient souvent la marque Mazda dans leur évaluation, classent le CX-5 parmi les meilleurs choix, comment témoigne son classement dans le célèbre « Ten Best » de la revue « Car and Driver ». Et il compter sur le rouage intégral qui est d’une très grande efficacité et dont Mazda de vante pas tellement ces qualités, allez donc savoir pourquoi ?