Depuis des années, la berline Mazda6 est considérée comme étant l’une des meilleures de sa catégorie, sinon la meilleure. Pourtant, pendant longtemps, les ventes n’ont pas été à la hauteur de ses qualités. Curieusement, alors que le marché de la berline est en décroissance, cette Mazda et la Volkswagen Passat sont les deux seuls à connaître une progression. Incidemment, ce marché est en pleine dégringolade ce qui a incité la direction de Ford abandonnera la commercialisation de ses berlines en Amérique en 2020.

C’est dans cet environnement un peu négatif que Mazda a dévoilé la toute nouvelle génération de la Mazda6. Et qui sait, avec la hausse spectaculaire des prix du carburant, il se peut qu’on assiste à un retour de popularité des berlines et à ce moment, ce constructeur serait aux premières loges pour profiter de ce retour en force. D’autant plus, que les ventes de ce modèle continuent à progresser alors que la majorité des concurrents est en baisse.

Étant donné que les ventes des berlines n’ont pas la cote, il aurait été facile pour Mazda de tout bouleverser afin de tenter de renverser la vapeur. Mais lorsqu’on est convaincu d’avoir un excellent produit sous la main, il est plus sage de procéder à des améliorations afin d’optimiser ce modèle et de poursuivre la hausse des ventes.

Au premier coup d’œil, on peut bien se demander quels ont été les changements esthétiques apportés à la carrosserie. Il faut comparer le nouveau avec l’ancien pour réaliser que les modifications se limitent aux sections avant et arrière alors que les parois latérales sont demeurées intactes. À l’avant, on a redessiné les feux de route qui incorporent dorénavant les phares antibrouillards, la forme du bouclier a été modifiée tandis que la grille de calandre est agrandie. 

À l’arrière, la bande de chrome qui traverse le rebord du couvercle du coffre est plus longue tandis que les tuyaux d’échappement sont plus visibles. Bref une foule de petites retouches qui améliorent l’apparence sans la transformer pour autant. Dans l’habitacle, c’est nettement plus important en fait de changements alors que les sièges ont été redessinés, les buses de ventilation entièrement modifiées tandis que l’affichage des cadrans indicateurs est tout nouveau et peut être modifié au besoin.

Les personnes attachées à l'élaboration de ce nouvel habitacle ont réussi à rehausser l’apparence générale, développer un niveau tissu original de type Ultrasuède pour les sièges sur les modèles plus huppés tout en travaillant également à l’insonorisation de l’habitacle, l’un des points faibles de ce modèle. L’utilisation de bourrelets d’étanchéité des portes plus importants, d’un pare-brise en verre plus épais, de matériaux antibruit placés sur le plancher, en fait plus de 75 améliorations ont été apportées à l’ensemble du véhicule, pour réduire le bruit dans l’habitacle.

Il est vrai qu’on a rafraîchi l’apparence et transformé l’habitacle pour le rendre plus confortable et plus luxueux, mais ce que les gens qui conduiront ce véhicule vont apprécier le plus est la présence d’un moteur 2,5 litres turbo identique à celui utilisé sur le CX-9. Quant au quatre cylindres 2,5 litres atmosphérique utilisé précédemment, il est de retour, mais bénéficie du système de désactivation des cylindres et également de multiples améliorations afin d’optimiser la combustion dans le but d’améliorer le rendement de ce moteur et réduire la consommation de carburant. Il faut préciser que cette nouvelle génération de la Mazda6 n’offrira plus la boîte manuelle en raison d’une demande trop faible. Seule la boîte automatique à six rapports est offerte.

Mais la grande amélioration est l’arrivée d’une version turbo compressée de ce moteur produisant 255 chevaux et 227 lb- pi de couple. Il ne faut pas nécessairement se fier aux chiffres de puissance et de couple. C’est surtout son rendement qui impressionne. Pour obtenir un moteur nerveux répondant rapidement aux sollicitations de l’accélérateur et dénué pratiquement de temps du turbo, les ingénieurs de Mazda ont développé une soupape d’étranglement des gaz d’échappement pénétrant dans le turbo compresseur afin d’optimiser le rendement. Cette puissance est atteinte avec du carburant super. Si on opte pour l’essence régulière, le moteur produit 227 chevaux. Le couple demeure inchangé.

Toutes ces astuces techniques permettent d’obtenir une consommation de carburant moyenne de 9,0 l/100 km pour le moteur atmosphérique et de 10 l/100 km pour le turbo.

L’excellence de la Mazda6 ne réside pas en des astuces technologiques coûteuses, en des accélérations hors normes et un comportement routier ultra sportif. Autant d’éléments qui se combinant dans le même véhicule pourraient se révéler peu agréables à long terme. Qu’il s’agisse du moteur de base ou du turbo, on retrouve le même agrément de conduite, la même précision de la direction ainsi qu’une insonorisation vraiment améliorée.

Le point fort de cette voiture est son harmonisation générale entre l’agrément de conduite, la nervosité du moteur et une tenue de route sans histoire qui permet d’enchaîner les virages avec plaisir. En plus, le système de vecteur de couple G assure une meilleure tenue en virage grâce à une hausse du couple de façon automatique est un autre élément qui n’est pas nécessairement perceptible, mais qui vient s’ajouter à l’ensemble.

J’ai conduit les deux versions disponibles. Avec le moteur atmosphérique, les performances sont dans la bonne moyenne et on ne perçoit nullement la désactivation des cylindres. Pour le reste, ce sont les mêmes qualités que le modèle doté du moteur plus puissant. Avec ce dernier, les accélérations sont plus franches et on peut mieux tirer profit du châssis qui est l’un des meilleurs sur le marché. Ce qui pousse Mazda d’ailleurs à comparer cette nouvelle venue avec que les allemandes intermédiaires de luxe vendues beaucoup plus cher. Et on peut souligner qu’il se il ne s’agit pas d’une utopie, bien au contraire.

Cette accumulation d’améliorations de détail, l’utilisation d’un moteur plus puissant et raffiné, ainsi que les qualités intrinsèques au départ, permettent à cette berline de progresser davantage et de continuer d’être la meilleure ou l’une des meilleures de sa catégorie sans aucun problème.