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Mercedes-Benz A250

À la hauteur de la marque

 

Texte: Denis Duquet

Photos: Mercedes-Benz-Canada

14 février 2020

Pendant des années, Mercedes-Benz s’est contenté de produire des voitures de haut de gamme vendues à prix plus élevé que la moyenne, offrant luxe, sécurité et agrément de conduite à ses clients. Les voitures de petites dimensions à vocation plus économique étaient ignorées par la marque de Stuttgart. Cela a changé lorsque Volkswagen a décidé d’aller jouer dans ses plates-bandes en produisant la Phaéton, une berline de grand luxe se vendant à plus de 100 000 $ sur le marché nord-américain. Ce modèle n’a pas eu beaucoup de succès sur notre continent, mais les automobilistes chinois l’apprécient énormément.

Il semble que chez le constructeur souabe, cette arrivée l’a incité à répliquer en produisant des modèles plus économiques et plus petits comme les véhicules de classe A. B et CLA/GLA. Sur notre marché, seuls les deux derniers modèles cités étaient commercialisés. Il a fallu attendre jusqu’à l’an dernier pour que la Classe A soit enfin disponible sur notre marché. Et l’attente en valait la peine puisque ce modèle est nettement plus en harmonie avec les besoins des acheteurs nord-américains que la version précédente qui était à vocation essentiellement européenne.

Berline ou hayon ?

Sur le marché canadien, les acheteurs peuvent opter pour la berline ou le modèle cinq portes à hayon. Curieusement, la berline est vendue non seulement moins chère, mais elle est propulsée par un moteur quatre cylindres 2,0 litres turbo compressé produisant 188 chevaux et 221 livres pieds de couple. Par ailleurs, notre modèle d’essai était la version cinq portes qui se veut non seulement plus pratique, mais qui est également propulsée par le même moteur 2,0 litres, mais cette fois, sa puissance est de  221 chevaux et 258 livres pieds de couple. Ce qui explique la différence de nomenclature alors que la berline est identifiée comme étant le A220 et le Hatchback le A250. Ce dernier se vend naturellement plus cher.

Dans les deux cas, la silhouette est passablement réussie, mais le coup de circuit sur le plan visuel se situe dans l’habitacle avec une planche de bord vraiment futuriste qui se démarque entre autres par trois buses de ventilation circulaires placées en plein centre sans oublier un écran d’affichage horizontal de 10,5 pouces attenant à un autre et illustrant les cadrans indicateurs numériques. C’est loin de faire bon marché tout comme le volant qui bien qu’en partie doté de rayons passablement plastifiés se démarque assez bien. Mais si vous êtes le moindrement observateur, vous allez déchanter à la vue du levier de commande placé à la droite de la colonne de direction et qui semble provenir de tout droit de Dollarama tant il fait bon marché. On aura beau dire que c’est du plastique de qualité, visuellement ce n’est pas terrible. Parlant de plastique, on a aussi économisé dans le bas des portières avec un plastique de nature indéterminée qui est loin du prestige de la marque.

Plusieurs des essayeurs ont fait grand état du système de communication vocale qui permet au pilote ou aux autres occupants de littéralement échanger avec la voiture, comme c’est le cas avec des assistants vocaux comme Alexa. Personnellement, je n’ai jamais eu beaucoup de succès avec ces interventions orales et si on peut dire que les résultats ont été plus concluants cette fois, la communication était parfois difficile avec cet assistant que l’on doit interpeller au tout début avec les mots « Hey Mercedes » pour pouvoir entamer la « conversation ». Cette nouvelle technologie ne devrait pas inciter beaucoup de gens à opter pour ce modèle, mais aux yeux de plusieurs, je suis certain que c’est devenu un incontournable. Soulignons au passage que les sièges avant peuvent être qualifiés de confortables tandis que la banquette arrière n’offre pas beaucoup.

Maniable et assez performante

Je m’interroge quant à la pertinence de ne pas avoir offert le moteur de 221 chevaux dans la berline, mais sous le capot de la version cinq portes, il assure de bonnes performances avec une accélération qui permet de boucler le 0–100 km/h en un peu plus de six secondes et qui assure de bonnes reprises. La boîte automatique à double embrayage à sept rapports effectue du bon travail et les passages des vitesses s’effectuent sans problème. Cependant, lorsqu’on accélère vigoureusement à bas régime, cette boîte de vitesses semble parfois indécise. Par ailleurs, le rouage 4Matic est un incontournable aussi bien en raison de son efficacité que d’assurer une meilleure valeur de revente.

Le rendement du moteur, l’agilité de la voiture en virage, une direction passablement directe, voici autant d’éléments qui votent en faveur de ce modèle. Cependant, compte tenu de nos magnifiques routes québécoises, la suspension peut être qualifiée de sèche et plusieurs vont sans doute opter pour le mode confort pour la conduite de tous les jours. Soulignons que quatre modes de conduite peuvent être sélectionnés, ceux-ci sont : Individual, Sport, Confort et Eco.

Bien qu’il s’agisse de la Mercedes-Benz d’entrée de gamme, on n’a pas l’impression d’être au volant d’une voiture à vocation économique. D’ailleurs, avec un prix qui dépassera les 40 000 $, on ne s’attendrait pas à moins de ce constructeur. Cependant, lors de ma semaine d’essai, quelques personnes m’ont fait savoir que c’était la Mercedes-Benz des pauvres. Donc si vous croyez pouvoir bénéficier du prestige de la marque avec ce modèle, il faudrait peut-être regarder un peu plus haut dans la gamme.

Alternatives

Mais en dépit des qualités de la Classe A et le prestige la marque, sur le plan général, plusieurs spécialistes recommandent de s’intéresser à la Mazda 3 et d’épargner quelques milliers de dollars au lieu de jouer la carte germanique. Les performances sont moins élevées avec la japonaise, mais en tenant compte des économies réalisées, de la qualité de la tenue de route et de l’agrément de conduite, c’est une alternative qui mérite qu’on s’y intéresse.

AMG bien entendu !

Mais fidèle à son habitude, Mercedes-Benz a concocté deux versions AMG, identifiées sous l’appellation A35, qui seront disponibles dans les premiers mois de l’année. Cette fois, autant la berline que le hayon sont offerts avec un moteur 2,0 litres que Mercedes-Benz dit tout nouveau et qui produit 302 chevaux. Le 0-100 km/h se boucle en 4,9 secondes !