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Mitsubishi Outlander

Enfin !

Texte et photos : Denis Duquet

25 juillet 2021

 

Il faut avouer que le constructeur Mitsubishine  ne l’a pas eu facile au cours des dernières années. Successivement abandonné sur le plan commercial par ses partenaires Chrysler et Daimler, il a réussi à tenir le fort tant bien que mal. Ajoutez à cela quelques scandales de défaut de fabrication non avoués, de démêlés commerciaux en Orient, et il est facile deconclure que la situation n'a pas été tellement rose au cours des dernières années. On a eu beau dévoiler d'intéressantes nouveautés, il n'en demeurait pas moins que le modèle Outlander était son modèle phare. Malheureusement, ce dernier avait de la difficulté à se justifier malgré plusieurs révisions au cours des dernières années. Le problème, c'est que, faute de moyens financiers, les réformes n'étaient jamais complètes. On se retrouvait avec un véhicule d'une autre génération. Le plus bel exemple est la version PHEV hybride rechargeable du Outlander  qui était dotée d'un système d'électrification sophistiqué, malheureusement handicapé par un véhicule plus ou moins compétitif. 

Les choses ont changé pour le mieux. En effet, Mitsubishi est dorénavant dans le giron de l'alliance Renault–Nissan, ce qui lui permet d'avoir des ressources financières plus importantes et surtout l'accès à des composantes mécaniques plus modernes. 

C'est dans cette situation que l'on rencontre le nouveau modèle Outlander 2022 qui bénéficie non seulement d'une plate-forme plus moderne, d'une mécanique de son époque, mais également d'une silhouette distinctive. Avant d'élaborer davantage, il est important de souligner que ce VUS partage plusieurs de ses éléments mécaniques avec le Nissan Rogue. Il ne faut pas s'en surprendre puisque ces deux modèles font partie de la même famille. 

Apparence distinctive 

Une carrosserie en forme de boîte représente tout un défi pour les stylistes qui doivent lui donner une certaine personnalité. Cette fois, on ne peut accuser ce modèle de se conformer à la moyenne en fait de présentation extérieure. En effet, le point central visuel est la section avant avec une grille de calandre dont la partie supérieure est inclinée vers le capot qui, pour sa part, est doté d'encoches longitudinales. Mais l'élément unique, ce sont les phares à DEL superposés, ils ont tout un impact.  Au-dessus, on retrouve une bande relativement mince de DEL qui sert de phares de jour. Sur les parois, la section médiane est enclavée et bornée en sa partie inférieure par un renflement assez important. L'arrière est plus conventionnel et le seul élément distinctif est la présence de feux arrière horizontaux partant de la caisse pour se déployer sur le hayon. 

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L'habitacle a connu toute une transformation également. Dans la version précédente, on retrouvait une prolifération de petites pièces en plastique dur, plus ou moins bien installées sur la planche de bord tandis que la présentation générale était d'une autre époque. Cette fois, on a rejoint le peloton des véhicules modernes avec un écran en relief sur la planche de bord, tandis que les buses de ventilation sont relativement étroites comme c'est la tendance de nos jours. Le pilote a devant lui une nacelle abritant les cadrans indicateurs et un centre d'information pouvant être modifié. C'est relativement bien dessiné et très coloré, rendant la consultation facile. 

Sur notre modèle d'essai, les parois des portières étaient dotées d'éléments en surpiqûres de type diamant tout comme sur une partie des sièges. Soulignons au passage que le Outlander est le seul de sa catégorie à proposer une troisième rangée. Cependant, c'est pratiquement inutile, et se limite à des déplacements très courts pour de très jeunes enfants en mesure de souffrir. 

La qualité des matériaux s'est améliorée, les  sièges sont plus confortables et on n’a plus l'impression d'être dans  un véhicule rétro. 

Merci Nissan ! 

Les éléments les plus onéreux dans le développement des nouveaux véhicules sont la plate-forme, le groupe propulseur ainsi que le rouage intégral. Par le passé, Mitsubishi devait se contenter de faire du rapiéçage avec ce qu'il avait en main. La plupart du temps, c'était assez bien, mais un peu en retrait avec la concurrence. Cette fois-ci, l'avantage de faire partie du groupe Renault–Nissan est d'avoir accès à de nouveaux élément ssans devoir nécessairement investir de fortes sommes. 

C'est ainsi que la plate-forme est toute nouvelle, elle est plus rigide et elle comprend également des éléments de suspension en aluminium qui permettent d'obtenir un meilleur comportement routier ainsi qu’un confort amélioré.  

On retrouve donc un moteur identique à celui du Rogue, soit  un 4 cylindres de 2,5 litres d'une puissance de 185 chevaux et associé à une boîte à  rapports continuellement variables.  Il faut souligner qu'au fil des années, Nissan a investi beaucoup dans le développement de ces boîtes automatiques. Ce qui a permis d'obtenir un produit sophistiqué et beaucoup moins décevant que par le passé. 

Par contre, là où ce produit Mitsubishi se démarque, c'est la présence d’un rouage d'entraînement intégral fort sophistiqué et très versatile. Déjà auparavant, l'ancienne version se démarquait par ses performances hors route et lorsque l'adhérence était moindre. On a modifié et amélioré ce système. Soulignons les six modes de conduite qui sont: Eco,Normal, Tarmac, Gravel, Snow et Mud. On a également ajouté trois systèmes de contrôle qui interagissent avec les différentiels, le volant et le moteur. 

Un bel équilibre 

Cette nouvelle génération du Outlander est agréable à conduire, possède un comportement routier équilibré et est passablement bien insonorisée. De plus, le système d'info divertissement est facile à apprivoiser tandis qu'une roulette de sélection des modes de conduite placée sur la console centrale permet de s'adapter sans coup férir aux différentes conditions de la chaussée. 

Bref, c'est une nette amélioration par rapport  au modèle précédent. Il est vrai que sa  silhouette un peu « différente» risque d'en dissuader certains et d'en convaincre d'autres, mais dans l'ensemble, il est difficile de reprocher quelque chose de sérieux à ce nouveau venu. À une exception près, son moteur de 2,5 litres est quelque peu juste et les accélérations tout comme les reprises pourraient être plus nerveuses. Lorsqu'on accélère à fond, c'est là qu'on découvre qu'il y a une transmission  CVT associée à ce moteur. Par contre, si vous faites partie des gens qui suivent la circulation sans trop vouloir jouer aux conducteurs sportifs, ces 185 chevaux seront suffisants. Quant à la consommation de carburant, j'ai enregistré une économie moyenne de 8,8 litres aux 100 km, ce qui est dans la bonne moyenne de cette catégorie. 

En plus, il faut souligner que ce véhicule est offert avec une garantie généreuse, 5/100 000 km, tandis que la réputation de fiabilité de la marque être jugé satisfaisant.  

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