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Ford Mustang GT cabriolet

par Denis Duquet

27 septembre 2017

Pas mal, pas mal

Dévoilée dans le cadre de l’Exposition universelle de New York en 1964, la Mustang a connu un succès immédiat et spectaculaire. Dans les jours et les semaines qui ont suivi son dévoilement, les commandes ont littéralement explosé. Tant et si bien que le constructeur avait de la difficulté à suffire à la demande. Initialement une voiture qui comptait plus sur son style et son prix que ses performances, elle s’est rapidement musclée pour devenir le premier « Muscle car ».

Au fil des décennies, la Mustang a passé par toutes sortes d’évolution. Elle est devenue plus grosse, ensuite plus petite avec la triste Mustang 2 avant de revenir à des dimensions et des formes plus fidèles au modèle original. Menacé d’extinction avec l’arrivée de la Probe en 1989, elle a été sauvée in extremis grâce à la passion des ingénieurs corporatifs pour ce modèle.

Finalement, la sixième et dernière génération dévoilée en 2015 est sans doute l’une des mieux réussies de l’histoire avec des formes modernes, mais se démarquant passablement de la génération précédente qui épousait assez fidèlement les données visuelles du modèle original. Mais, l’important n’est pas qu’une question de forme et de style, la plate-forme améliorée propose dorénavant une suspension arrière indépendante renonçant à l’incontournable essieu rigide qui dominait depuis les débuts. Ce renoncement à la tradition s’explique par le fait que cette nouvelle Mustang était destinée au marché international, à l’Europe tout particulièrement. D’ailleurs, à ce sujet, il est difficile de trouver à redire sur cette nouvelle génération et ce peu importe le modèle que l’on va choisir. En ce qui nous concerne, notre véhicule de presse était un cabriolet GT de couleur rouge qui faisait tourner les têtes et qui proposait en même temps des performances dignes de la réputation de ce modèle.

Style

Le point fort de la grande majorité des Mustang a été sa silhouette et ce modèle ne fait pas exception. Les stylistes ont conservé plus ou moins la célèbre grille de calandre avec le légendaire équidé placé en son centre. Bien entendu, on a retenu l’allure capot long et arrière tronqué, comme l’exigent les canons esthétiques de la catégorie. Les lignes se sont alourdies par rapport au premier modèle, mais c’est quand même intéressant et les stylistes ont utilisé des lignes de caractères sur la partie supérieure des parois de la caisse et en partie inférieure également pour sculpter les parois afin de d’éviter la monotonie. À l’avant, de petites grilles d’alimentation en air à l’avant du capot sont fonctionnelles. L’arrière est bien réussi avec des clignotants s’allumant en séquence de gauche à droite ce qui fait l’effet d’une flèche directionnelle. C’est un gadget, mais pour certains ça fait la différence.

L’avant dernière génération proposait une présentation à la fois classique et moderne faisant appel à des contrastes entre des éléments en aluminium brossé et la sellerie en cuir noir souple de la planche de bord. Malheureusement, les cadrans indicateurs étaient difficiles de consultation. Cette fois, on a révisé le tout et non seulement la consultation des cadrans indicateurs est bonne, mais l’écran d’affichage est également de consultation aisée. Toutefois, on retrouve une rangée de commutateurs sous cet écran qui ne sont pas évidents au premier contact. Pour le reste, soulignons le confort des sièges et leur appui tandis que les sièges arrière sont quasiment symboliques en raison d’une absence presque totale de dégagement pour les jambes.

Certains cabriolets comme la Porsche 911 entre autres, subissent assez mal l’amputation de son toit sur le plan esthétique. Pour la Mustang, c’est fort bien réussi et la voiture est toute aussi élégante coiffée ou décoiffée. Soulignons au passage que le toit est isolé et se rétracte en quelques secondes. Malheureusement, il faut installer des modules en plastique de chaque à chaque extrémité du toit une fois celui-ci abaissé pour bien sceller la section arrière. C’est du bricolage et on peut douter de la fréquence d’utilisation de cet accessoire.

Performance

S’il est vrai que plusieurs personnes se procurent un cabriolet en raison de son impact visuel et de l’effet qu’il procure auprès des amateurs de belles voitures, il ne faut pas oublier qu’il s’agit quand même d’une voiture à vocation sportive. Et encore plus sur le modèle GT avec son puissant moteur 5,0 litres produisant 435 chevaux. La boîte manuelle est offerte, mais notre modèle d’essai était équipé de la boîte automatique à six rapports et son fonctionnement assez rapide associé aux palettes de changement des vitesses compense aisément pour la boîte manuelle.

Mais c’est ce qui est le plus impressionnant sur cette voiture est la rigidité de sa plate-forme, l’absence de vibrations du capot qui sont souvent l’apanage des cabriolets, et une tenue de route capable de satisfaire les plus exigeants. Avec une position de conduite correcte, des sièges offrant un bon support latéral, des sièges Recaro sont même offerts en option, il est facile de se faire plaisir au volant de cette puissante américaine. Elle n’a pas nécessairement toute l’agilité de certains de ses concurrents, mais il est difficile aux yeux de certains de faire mieux que moteur V8 dont le pot d’échappement laisse entendre un impressionnant ronronnement.

Verdict

Notre véhicule d’essai affichait un prix de près de 60 000 $ et comprenait plusieurs options plus ou moins onéreuses qui ont fait grimper le prix. Il faut souligner qu’il est possible de se procurer une Mustang cabriolet à moteur V6 suffisamment puissant pour la majorité des gens et dont le prix peut être qualifié de raisonnable pour un peu plus de 30 000 $. Notre GT se vend plus cher, mais offre davantage de performances, de sophistication et d’agrément de conduite. Sans oublier le prestige qu’apporte cette version. Mais au moins vous avez le choix en fonction de votre budget.