Revenir au site

Nissan Rogue

Révision complète – toujours familial

Texte et photos : Denis Duquet

18 avril 2021

Depuis plusieurs années, ce VUS compact est le modèle le plus vendu chez Nissan et il figure également parmi les meneurs de cette catégorie au chapitre des ventes. Mais il  était temps de procéder à une refonte en profondeur, compte tenu d’une concurrence plus récente et très affûtée.

De nos jours, le stylisme des véhicules qu’il soit à vocation sportive, familiale ou utilitaire prime par rapport à toutes les autres attentes, à l’exception de la gestion électronique des principales caractéristiques. La génération précédente du Rogue proposait une silhouette relativement discrète qui ne risquait pas de déplaire à la majorité, mais elle avait de plus en plus de difficultés à se démarquer parmi ces nombreux concurrents.

Cette nouvelle génération ne fait pas que proposer une nouvelle plate-forme, sa silhouette a fortement évolué, et elle est nettement plus agressive. La grille de calandre en V est plus imposante, tandis que les phares à DEL nettement plus étroits sont de type multiniveaux avec une zone d’illumination étendue. Sur la version Platinum, des phares antibrouillard à DEL sont situés à chaque extrémité d’une large prise d’air située sut la partie inférieure de la section avant.

Comme le veut la tendance actuelle, les angles de la carrosserie sont plus aigus, tandis que de chaque côté du capot, on remarque une excroissance pointue qui ajoute du caractère à l’ensemble. Tout comme le toit flottant qui est une des caractéristiques visuelles de beaucoup de véhicules de cette marque. La section centrale des parois est quelque peu cintrée et cette présentation est accentuée par une longue bande chromée placée en bas de caisse.

C’est un design qui ne remportera peut-être pas de prix d’excellence, mais qui est moderne et qui respecte les credo de cette catégorie.

On vous chouchoute

Le plus important dans un véhicule, ce n’est pas son n’apparence, bien qu’elle l’influence l’acheteur dans la phase d’acquisition, mais c’est surtout l’habitacle qui fait pencher la balance. À ce chapitre, les dirigeants de Nissan ont donné l’ordre aux stylistes et ingénieurs de concocter un habitacle spacieux, confortable et offrant un luxe recherché sur la version haut de gamme, la Platinum. Puisque de nos jours, la longueur des écrans d’affichage semble être une préoccupation majeure, le Rogue n’est pas retrait à ce chapitre. On retrouve tout d’abord un écran de 12,3 pouces abritant l’indicateur de vitesse, le compte tour et de multiples autres informations tandis que l’écran de neuf pouces situé au centre de la planche de bord affiche les commandes de gestion du véhicule et du système d’info divertissement. Comme le veut la tendance actuelle, les systèmes Apple CarPlay et Android auto font partie de l’équipement. Notons cependant que sur les modèles d’entrée de gamme, cet écran est de sept pouces et il est lui aussi  personnalisable.

Les sièges zéro gravité dont Nissan est si fier m’ont semblé plus confortables que ceux qui équipaient la berline Sentra essayée quelques jours précédemment. Cette technologie du confort s’applique également à la banquette arrière. Il ne faut pas oublier que ce VUS est doté d’un système de rangement dans le coffre à bagage qui permet de mieux gérer la distribution des colis et des bagages. Et on accède à cet espace soit à l’aide de la télécommande ou en glissant le pied sous le pare-chocs arrière pour déclencher l’ouverture électrique du hayon.

Moteur adéquat

S’il faut se fier aux communiqués de presse du constructeur, l’augmentation de puissance du moteur quatre cylindres de 2,5 litres permet une amélioration notoire des performances. Pourtant, on n’a pas doublé cette puissance puisque celle-ci est de 180 chevaux, soit 11 plus que le modèle précédent tandis que le couple de 180 livres pieds n’a augmenté que de ses livres pieds. Si on pouvait affirmer que la puissance du moteur était  correcte, on peut affirmer que celle cette fois-ci c’est adéquat.

Je veux tout simplement dire que cela permet des accélérations et des reprises un peu plus nerveuses et qu’il faut maintenant environ huit secondes pour atteindre le traditionnel 0–100 km/h. Un gain de presque deux secondes si je me fie à mon chronomètre. Et curieusement, alors que les communiqués de presse du constructeur sont dithyrambiques quant aux améliorations apportées aux qualités techniques de ce véhicule, on a oublié de mentionner que la transmission est à rapports variables, CVT, que Nissan maîtrise assez bien, mais qui n’a pas toujours la cote auprès des automobilistes pour une foule de raisons.

Le Vehicle Motion Control fonctionne en combinaison avec le système de traction intégrale et le sélecteur de mode de conduite pour permettre un contrôle individuel des quatre roues. Il en résulte notamment une amélioration de la trajectoire dans les courbes, même en utilisant un seul frein.

Le module de contrôle du châssis analyse et ajuste la direction ainsi que les réglages du moteur, de la boîte de vitesses, du système de contrôle dynamique du véhicule et du système de traction intégrale. Sur les versions à traction, on peut appuyer sur un bouton pour alterner entre trois modes de conduite : Sport, Normal et Eco.

Les versions à traction intégrale proposent pour leur part cinq modes de conduite – Hors route, Neige, Normal, Eco et Sport –, lesquels s'actionnent au moyen d'un sélecteur intégré à la console centrale. Offert en option, le système de traction intégrale intelligent amélioré comprend un nouveau mécanisme d'embrayage électro-hydraulique qui contrôle le couple avec précision et rapidité en anticipant le glissement des roues avant, pour mieux distribuer le couple à l'arrière. C’est ce mécanisme qui équipait notre véhicule d’essai, une version Platinum,

Complet ou presque

Compte tenu de l’amélioration de la plate-forme, et de l’ajout de multiples composantes de gestion électronique ainsi que le confort amélioré de l’habitacle, la conduite de ce véhicule n’est certainement pas stressante. On peut peut-être prouver que le sélecteur des rapports ne fera pas l’unanimité, et que l’écran d’affichage des cadrans indicateurs pourrait déconcerter , mais dans l’ensemble, c’est fort bien réussi. Et j’allais oublier l’affichage tête haute, qui est plus que complet et qui se fait apprécier au fil des kilomètres.

En conclusion, on a déployé les efforts nécessaires pour permettre de nous proposer un véhicule qui n’a rien à envier à la concurrence. Mais, il y a toujours un os dans la soupe, c’est la puissance relativement limitée du moteur. Pour la majorité des gens, 180 chevaux, c’est suffisant. Et c’est vrai. Mais, ce ne serait pas vilain d’en avoir un peu plus sous la pédale d’accélération. Je ne parle pas de 100 chevaux de plus, mais d’au moins une vingtaine supplémentaire, ce qui ajouterait à l’agrément de conduite et permettrait d’effectuer des dépassements plus sécuritaires, surtout lorsque le véhicule est chargé.

Malgré cette restriction, le nouveau Rogue consolide sa vocation d’utilitaire à vocation familiale en proposant un bel équilibre général, une conduite sans surprise sans oublier un comportement routier sain et un rouage intégral efficace. Un bon choix pour les personnes qui ne veulent pas de surprise.