La Mazda 3 vient de remporter le titre de Voiture de l’année au Canada. Ce titre décerné par l’Association des journalistes automobiles du Canada ou AJAC est le fruit d’un long processus d’évaluation de la part des journalistes qui y sont membres. Et ce n’est pas une surprise en soi, puisque cette voiture a remporté des prix similaires dans plusieurs pays, notamment en Chine.

De tels accessits devraient automatiquement se transformer en chiffres de vente à la hausse, au Canada du moins. D’ailleurs, pendant plusieurs années sur notre marché, ce modèle était tellement populaire qu’on disait de Mazda que c’était le constructeur d’un seul modèle.

Ce n’est pourtant pas le cas, puisque les ventes ne sont pas à la hauteur de la qualité statique et dynamique de cette voiture. Il est vrai que la popularité des VUS que sont les XC3, XC30 et XC 5 viennent empiéter sur les ventes, ce n’est pas une raison non plus pour une telle désaffection pour la voiture que l’on dit la plus douée de sa catégorie.

Je ne suis pas devin, ni encore un  grand spécialiste de la mise en marché, mais il me semble que plusieurs éléments incitent les acheteurs à se tourner ailleurs lorsque vient le temps de se trouver une berline ou un modèle cinq portes de la catégorie compacte.

Dans un premier temps, les stylistes ont peaufiné la silhouette du modèle antérieur, mais honnêtement on a de la difficulté à démarquer le modèle précédent de la version actuelle. On peut dire toutefois que les modèles cinq portes se démarquent plus facilement l’un de l’autre, mais la silhouette de la nouvelle version ne fait pas l’unanimité. Il semble que si le nouveau modèle se distinguait de celui qui l’a précédé, les gens auraient peut-être tendance à s’intéresser plus aux nouveaux venus. Cela ne signifie pas que le modèle actuel ne soit pas élégant, bien au contraire. Un examen approfondi nous permet de déceler une sophistication très poussée de nombreux éléments extérieurs. Cependant, ceux-ci n’ont pas un impact déterminant sur l’impact de la silhouette.

L’habitacle est lui aussi d’un raffinement très poussé, mais parfois ce raffinement peut parfois être la cause d’une certaine frustration, du moins au premier contact. Par exemple, les commandes de la climatisation sont plus esthétiques que pratiques. On s’y habitue, mais c’est un signe de ce qui a influencé les prises de décision.

Il me semble qu’on a joué la carte de la sophistication dans une catégorie qui n’en demandait peut-être pas autant. On aurait peut-être pu s’orienter vers une plus grande différenciation par rapport au modèle précédent.

On peut reprocher à ces deux modèles de trop ressembler à ce qui était offert précédemment et de vouloir trop en mettre au chapitre du raffinement, mais il n’en demeure pas moins que ces modèles dominent aisément tout ce que la concurrence peut offrir au chapitre du comportement routier, de l’agrément de conduite, du raffinement de la présentation et ce même sur les modèles plus économiques.

Il faut également ajouter une consommation de carburant plus que raisonnable pour expliquer pourquoi les spécialistes en la matière ont une fois de plus choisi la Mazda 3 comme Voiture de l’année au Canada  et ce dans plusieurs autres pays. Il se peut que, suite à ce titre prestigieux, les acheteurs de voitures compactes considèrent la Mazda 3, d’autant plus qu’elle est disponible en version à rouage intégral.