Revenir au site

Pour et contre: Alfa Romeo Giulia

Par Denis Duquet

1 décembre 2017

La passion ou la raison

La revue américaine Motor trend vient de nommer l’Alfa-Romeo Giulia la voiture de l’année. Dans un sens, c’est un peu surprenant qu’une italienne de faible diffusion soit ainsi nommée. Par contre, depuis son arrivée sur le marché au début de l’année, les honneurs n’ont pas cessé de s’accumuler. En effet, dans plusieurs publications, cette belle italienne a dominé bien des matchs comparatifs, laissant dans son sillage ce que l’Allemagne, la Grande-Bretagne et le Japon avaient de mieux à nous offrir.

Il est certain que cela devrait susciter un intérêt accru à propos de ce modèle et de cette marque, celle-ci n’étant pas nécessairement connue du grand public américain. Un tel titre de la part d’un magazine à grande diffusion va certainement aider les choses. Mais avant de s’emballer, il est important de faire la part des choses et d’analyser le Pour et le Contre de cette berline sport.

Pour

Il est certain que cette voiture de manque pas de qualités tant sur le plan esthétique que mécanique sans parler de sa conduite. Au chapitre de la silhouette, force est d’admettre que les stylistes de la compagnie italienne se sont surpassés en nous présentant une voiture qui à première vue nous informe que cette voiture est destinée à la conduite et à la conduite sportive par ailleurs.

De plus, la version Quadrifoglio, la plus performante de la gamme, en impose encore plus avec que ses roues plus larges, sa suspension légèrement surbaissée et une présentation vraiment impressionnante. Pas surprenant que comparée à plusieurs allemandes, cette Alfa-Romeo les a devancés à ce chapitre.

L’habitacle se démarque également par son élégance et plusieurs éléments originaux. Entre autres, il faut noter que le bouton de démarrage du moteur est placé sur le volant. Ce n’est pas nécessairement meilleur que sur la planche de bord, mais cela fait une différence. Soulignons également que les sièges offrent un excellent support latéral ce qui est apprécié en conduite sportive.

Au chapitre de la mécanique, l’acheteur a le choix entre deux moteurs. Les modèles réguliers sont propulsés par un quatre cylindres 2,0 litres turbo compressé produisant 265 chevaux et associé à une boîte automatique à huit rapports. Les roues arrière sont motrices mais il est possible de commander en option le rouage intégral de cette marque. Le Quadrifoglio devrait être en mesure de combler les amateurs de performance avec un un V6 turbo de 2,9 litres produisant 505 chevaux Ce qui permet de boucler le 0-100 km en quatre secondes. Cette propulsion propose elle aussi une boîte automatique à huit rapports.

Mais l’élément le plus important de cette voiture est son agrément de conduite, sa tenue de route et le feed-back de la route. De plus, le moteur V6 émet une sonorité enivrante. Ajoutez à cela une direction précise, une voiture très neutre en virage et vous comprenez pourquoi elle a été nommée voiture de l’année.

Contre

Comme cette belle italienne n’a cessé d’être en tête de multiples matchs comparatifs, il est certain que les éléments négatifs ne sont pas nécessairement en grand nombre. Pourtant, cette voiture qui privilégie la conduite, possède bien entendu plusieurs des faiblesses des voitures italiennes, toutes catégories confondues. En premier lieu, il faut constater que la planche de bord est parfois un mystère avec certaines commandes énigmatiques ou encore mal placées.

Certains boutons de commande sur la console centrale sont difficiles à déchiffrer. De plus, l’écran d’affichage comparé à ce que la concurrence nous propose fait vraiment très petit. Il ne faut pas oublier non plus que l’utilisation de certains matériaux est incongrue dans une voiture de ce prix. On a beau dire que les amateurs de conduite ne portent pas attention à ces détails, il y a toujours une certaine limite.

En conclusion

Les sièges avant ont une assise très basse et des bourrelets de supports latéraux. Cette combinaison est certainement appréciée lorsqu’on conduit sur une route sinueuse en raison d’un excellent support latéral, mais cela rend les entrées et sorties du véhicule un peu plus problématique pour certaines anatomies. Sexagénaires bedonnants, vous avez été avertis.

Et toujours au chapitre de la finition, soulignons que la finition du coffre arrière semble avoir été une décision prise à la dernière minute. En fait, deux choses principales sont à porter à ce tableau. En premier lieu, il faut savoir que le réseau de concessionnaire est toujours embryonnaire et que si vous habitez en Gaspésie ou sur la Côte Nord, vous pouvez toujours vous procurer cette belle italienne, mais vous devrez vous déplacer sur plusieurs centaines de kilomètres pour faire effectuer l’entretien et les réparations.

À ce dernier chapitre, la plupart des essayeurs ont connu des ennuis mécaniques, mineurs soit dit en passant, qui les ont inquiétés. En plus, certains témoins d’affichage se sont allumés sans raison apparente. Quand on connaît la réputation de fiabilité des italiennes, c’est à prendre en considération.

La Giulia est une berline sport extraordinaire. Elle comble les amateurs de pilotage sportif, la sonorité de son moteur V6 est de la musique aux oreilles des amateurs du genre tandis que son allure stylisée et dynamique impressionne et fait tourner les têtes.

C’est une voiture destinée à une clientèle qui est prête à relever le défi et prendre le risque de rouler dans une voiture dont la fiabilité n’a pas été éprouvée depuis longtemps. Il ne faut pas non plus paniquer à ce propos, mais il est important de savoir qu’on peut essuyer les plâtres.

Mais comme dit le dicton : « Qui ne risque rien, n’a rien ».