Jusqu’à 2013, le Pathfinder était un authentique utilitaire sport aux dimensions moyennes et capable de s’attaquer à des conditions de route intimidantes. Il avait perdu quelque peu de sa popularité, mais par le passé il était le véhicule le plus vendu de la gamme Nissan. Il y a quatre ou même cinq ans maintenant, la direction de la compagnie a décidé de lui donner une autre vocation, celui de VUS urbain très spacieux. Il a conservé son rouage intégral à gestions multiples, mais c’est surtout son habitabilité et sa grande soute à bagages qui sont devenues les principales caractéristiques.

Après une semaine passée au volant de ce quasi-mastodonte, le temps est venu d’en faire le Pour et le Contre.

Ce gros utilitaire ne remportera pas de prix d’élégance, mais il faut admettre que les changements survenus en cours d’année le rendent moins pataud avec une silhouette plus affinée sans pour autant en réduire les dimensions. Et si ces nouvelles dimensions affectent l’agilité, l’habitabilité est impressionnante. Bien entendu, on propose trois rangées de sièges, la dernière rangée étant généralement réservée à des gabarits plus petits. Cependant, l’accès à l’arrière est relativement facile en raison de la banquette médiane qui se glisse sur des rails pour en faciliter l’accès.

Détail à souligner, pas besoin d’enlever le siège pour bébé placé sur cette seconde rangée afin d’accéder à l’arrière. Et même lorsque celle-ci est relevée et occupée, l’espace pour les bagages est de 453 litres ce qui correspond au coffre d’une berline intermédiaire. Abaissez cette troisième rangée, et vous bénéficiez d’un espace de 1251 litres tandis qu’une fois tous les sièges arrière abaissés, le volume passe à 2260 litres.

Toujours en vertu d’offrir un véhicule éminemment pratique, Nissan propose une capacité de remorquage de 5000 livres et on retrouve un équipement de série une attelle de remorquage dotée de sept brins de fil pour faciliter le harnachement avec une roulotte ou une remorque.

On peut classer parmi les éléments positifs le moteur V6 de 3,5 litres qui est devenu un incontournable chez ce constructeur.

Ses 284 chevaux et son couple de 259 livres-pieds sont amplement suffisants. Et comme le veut la tendance actuelle, la seule transmission est de type CVT à rapports continuellement variables. Il faut souligner que Nissan est devenu l’un des grands spécialistes de cette technologie et ne s’en tire pas trop mal sur ce modèle.

Quant à la conduite, elle est plus rassurante qu’excitante et la plupart des consommateurs ne s’attendent pas à plus sur un véhicule à vocation utilitaire et familiale. D’autre part, la suspension indépendante à l’avant comme à l’arrière permet de compter sur un niveau de confort intéressant.

De prime abord, les ingénieurs affectés au développement de ce modèle ont accompli du bon travail en concoctant un modèle aux dimensions généreuses afin d’optimiser son habitabilité et son caractère pratique. De plus, la motorisation ne se prête pas à trop de critiques. Cependant, ils ont omis de rendre la conduite intéressante, de donner plus de précision à la direction tandis que les stylistes de l’intérieur ne se sont pas trop cassé la tête pour dessiner un tableau de bord qui serait un peu plus excitant.

On peut croire que le côté pratique a été privilégié, mais compte tenu de l’ingéniosité des dessinateurs sur les autres modèles de cette marque, ceux affectés à celui du Pathfinder ne se méritent pas les meilleures notes. Toujours au chapitre de l’habitacle, la finition était quelconque sur notre modèle d’essai tandis que la qualité de certains matériaux n’était pas tellement impressionnante.

Et comme sur la plupart des produits de cette marque, l’ergonomie n’est pas toujours évidente avec des commandes soit mal localisées ou prêtant parfois à des malentendus. Par exemple, deux boutons servent à régler le chauffage et la climatisation des sièges avant.

En général, c’est ingénieux de pouvoir combiner deux commandes en une seule. Toutefois, si on ne prête pas attention ou dans l’obscurité, il est très facile de passer en mode chauffage alors qu’on veut climatiser le siège. C’est un détail, mais il y a plusieurs petites touches de même nature qui deviennent des irritants à la longue. Enfin, il ne faut pas trop s’énerver au volant de ce gros utilitaire, car le transfert des masses est important tandis que le roulis en virage pourrait être mieux contrôlé.

Le Pathfinder n’est pas parfait loin de là. Mais, il propose une habitabilité impressionnante, son moteur V6 de 3,5 litres est parmi les meilleurs sur le marché tandis que la transmission de type CVT fait du bon travail. En plus, même si ses dimensions ne se prêtent pas à rouler sans ambages sur les routes secondaires ou même les sentiers parsemés d’ornières, le rouage intégral est quand même efficace et propose plusieurs réglages.

Et si vous êtes amateurs des produits Nissan, c’est une autre raison pour opter pour ce modèle si jamais on a besoin de transporter beaucoup de passagers et de bagages. Toutefois, un essai du Chevrolet Traverse pratiquement effectué lors de la même période a démontré que ce dernier était plus intéressant à conduire, possédait un moteur réagissant mieux tandis que la finition de l’habitacle était supérieure. Mais il faut savoir que nombreux sont les acheteurs de produits japonais ignorent les marques américaines.