L’autre jour, le gouvernement québécois a annoncé le bilan routier sur les routes du Québec. Inutile d’entrer dans les chiffres, car on peut leur faire dire à peu près n’importe quoi. Cependant, une conclusion s’impose, le nombre de fatalités routières est à la hausse. On attribue ces statistiques à la distraction au volant, aux gens qui textent en conduisant et à la vitesse excessive. Sans oublier, l’alcool et les drogues ingérés par le conducteur.

Pas question de remettre ces chiffres à question, mais je m’interroge. Comment cela peut-il se produire alors que les automobiles sont plus sécuritaires que jamais ? En effet, chaque fois que je rédige un essai routier, je me dois de souligner que le véhicule mis à l’essai possède une pléthore de systèmes actifs et passifs destinés à sauver des vies et éviter des blessures. De nos jours, les voitures modernes détectent un obstacle, ralentissent ou immobilisent le véhicule tandis que le nombre de coussins gonflables avant, arrière, sous le tableau de bord et même dans certains cas entre les sièges avant devrait nous protéger dans un cocon d’air.

Et il y a également les systèmes de stabilité latérale avec vecteur de couple qui nous empêche de quitter la route grâce à l’utilisation sélective des freins. En général, le mécanisme applique automatiquement les freins sur la roue opposée au virage pour ramener le véhicule dans le droit chemin.

Et que dire du mécanisme de détection de présence latérale et également celui qui permet de demeurer entre les lignes blanches ? Et il ne faut pas oublier également le système de détection d’endormissement au volant qui nous suggère d’aller prendre un café et quelques minutes de repos.

Il est donc surprenant qu’il y ait tant de fatalités sur nos routes avec toute cette panoplie d’éléments voulant sauver notre vie.

En bonne partie, si je me fie aux images des accidents routiers avec décès, les voitures impliquées sont des sous-compactes ou compactes qui sont plus vulnérables lorsqu’un accident avec un véhicule plus gros se produit. Il est difficile d’ignorer les lois de la physique. Il y a également dans ces accidents de voiture à prétentions sportives vendues à fort prix et capables de hautes performances. Il est fréquent qu’un conducteur intoxiqué soit par l’alcool, les médicaments ou les drogues se retrouve au volant de bolides de plus de 400 chevaux et décide de se payer une frayeur. Frayeur qui se termine souvent à la morgue.

Donc, les constructeurs auront beau continuer de nous proposer des véhicules de plus en plus sécuritaires, cela n’empêche pas la personne derrière le volant d’outrepasser les capacités de tous ces systèmes avec une conduite hors du commun et à des vitesses excessives. Pour plusieurs, c’est un autre argument en faveur de la voiture autonome. Mais encore, je suis prêt à parier que des personnes fortement intoxiquées tenteront de désactiver le système de conduite autonome pour prendre le volant avec les résultats que l’on connaît.

Une chose est certaine, la sécurité et la sobriété au volant sont l’affaire de tous.