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Subaru Legacy 3.6 R Limited

Par Éric Descarries

8 février 2019

Pas facile de parler de cette berline de Subaru puisque la majorité des consommateurs est plutôt portée vers les multiples VUS du constructeur japonais. D’autre part, on sait tous que de ces temps-ci, les berlines perdent de la popularité auprès les automobilistes qui lorgnent plus vers les VUS et les camionnettes. Toutefois, personnellement, j’ai de la difficulté à ignorer la grande Legacy, surtout la version la plus luxueuse qui, logiquement, devrait concurrencer les Honda Accord et Toyota Camry de ce monde.

La Legacy a été retouchée l’année dernière et la bonne nouvelle, c’est qu’en 2019, elle nous revient qu’avec peu de modifications sauf pour des améliorations techniques. Qui plus est, pour les amateurs de la marque qui voudraient s’en procurer une de base, les prix n’ont pas changé ou presque, soit d’environ 25 000 $ ou moins. Dans le cas de la voiture dont il est question ici, il s’agit de la plus luxueuse et la plus équipée de la gamme, la 3,6 R Limited avec EyeSight, cette aide à la conduite qui sera décrite plus loin dans cet article.

Comme le dit sa dénomination, la Legacy 3,6 R n’est pas mue par le réputé quatre cylindres à plat du constructeur, mais par un six cylindres de même configuration que l’on ne voit pas très souvent. En fait, certaines rumeurs veulent que ce moteur de 256 chevaux soit en voie de disparition dans un avenir plus ou moins rapproché (ce qui ne me plairait pas…). Il serait difficile de qualifier ce 3,6 litres de moteur de performance, mais il est relativement doux et silencieux et il va bien avec la prestance de l’auto. Comme de raison, il ne vient qu’avec une boîte automatique à variation continue CVT qui pourrait agacer des puristes (surtout que Subaru n’offre pas de boîte manuelle dans les Legacy 2019), mais qui peut se manier presque comme une manuelle grâce à ses commandes au volant.

Dans mon cas, je ne me sers pas beaucoup de ces palettes préférant laisser la CVT faire son travail sauf pour décélérer dans les sorties d’autoroutes. Autrement, je crois que les ingénieurs de Subaru ont fait un beau travail de synchronisation de la CVT avec le six à plat puisque dans les essais d’accélération et de reprise, ce moteur ne grondait pas tant que cela à haut régime. Évidemment, cette Legacy transmettait sa puissance aux roues via ce rouage d’entraînement intégral qui lui est reconnu ce qui m’a facilité la tâche durant cette période hivernale.

Peu de retouches ont été apportées à l’intérieur de la Legacy en 2019. Celui-ci demeure sobre et discret tout en offrant un certain niveau de luxe. Le tableau de bord est toujours aussi simple, mais il est bien conçu avec une instrumentation et des commandes bien disposées. Dans le cas de la Limited 3.6R, elle est livrable avec le système d’infodivertissement et de communication StarLink et on y retrouve même des prises d’Apple CarPlay et d’Android Auto.

L’option principale de la voiture d’essai était cette aide à la conduite EyeSight que je trouvais un peu grosse et encombrante lors de son lancement il y a quelques années (on la reconnaîtra à sa boîte avec deux objectifs de caméra derrière le rétroviseur intérieur), mais que j’ai su apprécier avec le temps. EyeSight avertit facilement le conducteur d’obstacles sur la route, de déviation de la voie et de multiples autres petits problèmes qui peuvent survenir. Toutefois, il peut être sensible à la saleté ou à certaines taches sur le parebrise d’où il prend ses informations visuelles. Il peut alors être facilement neutralisé.

Les sièges d’avant sont confortables (et chauffants ce qui est plaisant durant les journées froides surtout avec la sellerie de cuir). Le volant, avec plusieurs commandes redondantes est aussi chauffant, mais, petit détail agaçant, la « zone » de chaleur est limitée au centre l’anneau. Quant aux places arrière, elles sont invitantes, du moins pour deux passagers de taille normale alors que tout l’intérieur donne l’impression d’être plus grand que celui de la concurrence (même si les dimensions annoncées par les constructeurs se ressemblent beaucoup). Enfin, le coffre propose un espace de chargement intéressant qui peut s’agrandir en couchant les dossiers d’arrière.

Sur la route

J’ai utilisé cette Legacy pendant une des périodes les plus froides de l’année dans la région de Montréal. Petit détail notable, sans qu’il ne rouspète au démarrage, le six cylindres est un peu « grognon » au lancement, une situation qui s’atténue rapidement lorsqu’il se réchauffe. Je le répète, la traction intégrale (à quatre roues motrices permanentes comme aime insister le constructeur) m’a été très utile sur les routes locales glacées. Ajoutons à cela l’adhérence des pneus d’hiver Bridgestone Blizzak dont la réputation n’est plus à faire.

Sans être un « foudre de guerre » pour reprendre l’expression préférée d’un de mes collègues, la Legacy 3,6 R est capable d’accélérations décentes (quelques sept secondes pour passer de 0 à 100 km/h) et des reprises rassurantes en dépassement. Mais, je le répète, ce n’est pas un bolide de performance. La direction avec assistance électrique et le freinage à disques aux quatre roues effectuent un travail très satisfaisant alors que la suspension, à la fois ferme, mais confortable sied bien au rôle de luxe de la voiture dont les dimensions respectables n’en empêchent pas une manœuvrabilité facile au stationnement.

Question de consommation, j’ai obtenu une moyenne de 13,2 l/100 km (alors que l’ordinateur de bord affichait 11,9). Et si vous en demandez le prix, le véhicule qui me fut confié par Subaru Canada affichait un prix de 36 795 $ auquel il fallait ajouter les frais de transport et préparation de 1650 $. La facture finale ? 38 445 $... plus taxes. Bien entendu !

Enfin, sachez que la Legacy changera de robe pour 2020. La nouvelle version devrait être dévoilée au prochain Salon de l’auto de Chicago en février. Déjà, nous en avons vu une partie du tableau de bord avec un écran d’ordinateur assez imposant, merci ! On a tous hâte de voir…