Après s'être fait tirer l'oreille pendant des années, Toyota  s'est jointe au club des constructeurs de véhicules électriques avec l'arrivée du bZ4X , un VUS dont les dimensions sont plus ou moins semblables à celles du très populaire Rav4.

La première chose que je remarque est cette identification assez spéciale. Appeler un nouveau véhicule d'une appellation qui sera difficile à se remémorer et dont les conseillers des ventes auront ont de la difficulté à
prononcer n'est certainement pas un gage de réussite. On se souvient de l'échec du Merkur XR4Ti qui n'a pas été un grand succès des ventes en partie en raison de son identification. Il est vrai que cet insuccès ne s’explique pas
uniquement par son appellation, mais cela a contribué. Quoi qu'il en soit, il sera intéressant d'analyser l'approbation des clients devant de nom de modèle.  

On se souvient d’ailleurs que Toyota a tenté sa chance avec la marque Scion et dont les modèles ne portaient pas des désignations conventionnelles. Cela n’a pas connu de succès. Et ce en grande partie en raison de modèles mal adaptés au marché et particulièrement dont les appellations étaient parfois déroutantes.

Mais revenons à notre nouvelle venue électrique. Il s'agit de la première d'une lignée de véhicules EV. Toyota prévoit en commercialiser au moins 15 d’ici 2025. Je n'ai pas encore conduit ce véhicule, mais j'ai eu l'opportunité de l'examiner en personne et j'avoue que je suis encore sous le choc. 

En effet, même si certains de mes collègues ont trouvé sa silhouette élégante et innovatrice, j'ai une opinion totalement différente. En effet, la section arrière me rappelle ce que Saab nous proposait de profil avec
son modèle 9000. C'est carrément rétro et même si on fait appel à des feux arrière aux allures futuristes, c'est loin de me faire vibrer. 

La section arrière, ça peut aller. Mais à l'avant, je décroche complètement. En effet, on a l'impression qu'on a pris une lame de chasse-neige que l’on a boulonnée à la place de la grille de calandre. Ça manque de
raffinement et de subtilité. Lors de mon examen statique, j’étais  est en compagnie d'un collègue qui apprécie le design au plus haut point. Je ne le nommerais pas pour ne pas le placer dans une situation embarrassante, mais il était loin d'être épaté lui aussi. Ou il ne voulait pas me contredire. 

Je ne sais pas ce que l'on a voulu faire avec la section avant,probablement donner un air agressif à ce véhicule. Déjà que je trouve que la calandre avant de la Tesla 3 manque d'élégance avec son panneau vertical qui
donne l'impression qu'on a oublié d'y placer quelque chose. Avec la bZ4X, on se demande  cette fois s’il n’y a pas une pièce de trop  ou qui n'est pas bien agencée. Je dois admettre que de profil, c’est plus positif. 

La planche de bord manque totalement de subtilité avec ses lignes qui semblent taillées au couteau, le  volant est peu inspirant et quelques autres babioles font bon marché. Pourtant, la finition est  impeccable et il est certain si je me fie au rapport préliminaire des confrères qui ont eu l'opportunité de piloter cette nouvelle venue, le produit est appelé à connaître du succès auprès des acheteurs qui apprécient la fiabilité et la solidité des produits Toyota ainsi
que l'équilibre général de ce modèle. Précisons que ce VUS compact est doté d’un moteur aux essieux avant et arrière pour une puissance de 214 chevaux et la traction intégrale. 

Il ne faut pas oublier que la silhouette de la Prius de premièregénération semblait avoir été dessinée par un étudiant du secondaire. Et que dire de sa planche de bord assez déconcertante ? Malgré cela, les gens ont
rapidement adopté ce véhicule à propulsion hybride dont la fiabilité était à toute épreuve et la consommation de carburant en mesure de faire pleurer les pétrolières. En fait, cette originalité esthétique peu appréciée du début est
devenue une espèce de barème d'élégance aux yeux de certains. 

Mais comme je suis bon prince, je laisse maintenant le soin à Toyota qui dans son communiqué de presse du lancement du bZ4X vante les mérites de la silhouette et du design de cette nouvelle venue.

La parole est à Toyota 

« La bZ4X présente un profil équilibré et épuré, avec des lignes au caractère dynamique qui s’étirent de l’avant à l’arrière. La carrosserie est rabaissée pour créer une silhouette fluide et dynamique qui tire pleinement parti de l’empattement long ainsi que du fait que la batterie a été logée sous le plancher. 

Vu de face, le design met l’accent sur les extrémités pourobtenir une esthétique futuriste, contrairement aux véhicules conventionnels qui mettent l’accent sur le centre en raison des besoins de refroidissement du radiateur. Le résultat est un look aérodynamique, accentué par la forme incurvée du pare-chocs avant exprimant une apparence et un caractère uniques. Les phares soulignent davantage les contours du bZ4X, les feux principaux étant placés directement sous les feux de signature pour créer une impression d’élégance et de dynamisme. 

Vu de l’arrière, le bZ4X dégage une impression puissante, grâce aux structures tridimensionnelles supérieure (incluant l’habitacle et les feux arrière) et inférieure (le hayon trapézoïdal et le pare-chocs) qui sont verticalement « imbriquées ». Les coins et les feux arrière attirent l’attention. 

Au-delà de l’esthétique, le design du bZ4X est fonctionnel,comme en témoigne la faible hauteur du capot pour une meilleure visibilité du conducteur vers l’avant ou le becquet de coffre arrière arrondi et les diffuseurs inférieurs qui offrent des performances aérodynamiques tout en créant un caractère unique. » 

L'acheteur aura le dernier mot 

Que les chroniqueurs automobiles critiquent ou encensent ce design, c'est le public qui aura le dernier mot. Et il ne faut pas oublier que la présentation esthétique influence les acheteurs, mais ce sont généralement les qualités intrinsèques d'un véhicule qui l'emporte dans la décision finale.
L'un des plus beaux exemples de cette avancée est lorsque la Porsche Cayenne est arrivée sur le marché. Nombreuses ont été les personnes qui ont été décontenancées par cette silhouette plus ou moins élégante, du moins selon les canons esthétiques de l'époque. Si on analyse les succès de ce modèle qui a permis à ce constructeur de remplir ses coffres et de connaître une ère de
prospérité jamais vu pour la compagnie, il faut toujours se garder une petite gêne lorsqu'on critique la présentation de nouveaux véhicules.

 Mais comme je ne suis pas gêné, je me permets de trouver que la bZ4X me semble avoir été dessinée par deux comités qui ne se sont pas parlé lors du développement de ce produit. En effet, l'arrière et l’avant ne sont pas nécessairement en harmonie. Et comme les goûts et les couleurs ne se discutent
pas, votre opinion a autant de valeur et même  plus que la mienne.