Pendant des années et on pourrait dire des décennies, la Toyota Corolla était reconnue comme la référence en fait de fiabilité et de durabilité. Un père ou une mère de famille achetait ce modèle non pas en raison de l’agrément de conduite qu’il pourrait offrir, mais pour son habitabilité, sa fiabilité et son excellente durabilité. Mieux encore, sa valeur de revente était toujours intéressante.

Par ailleurs, la conduite était surtout utilitaire et très sage. Elle freinait correctement, tenait la route sans surprise et il était possible de la commander parmi plusieurs variantes allant de modèles dépouillés à une version quand même passablement bien équipé.

Mais les pressions du marché ont incité Toyota à donner plus de caractère à son best-seller.

Mais le défi était de taille. En effet, il fallait donner plus de personnalité et d’agrément de conduite à cette voiture, sans pour autant l’amputer des qualités qui ont fait sa réputation et sa popularité. Force est d’admettre qu’on a quand même assez bien réussi. Elle ne propose pas l’agrément de conduite d’une Mazda3 ou d’une Honda Civic, mais les récentes améliorations apportées tant sur le plan esthétique que pratique en font une berline beaucoup plus homogène qu’auparavant.

Malgré le désir de tout chambouler, les stylistes y sont allés de demi-mesure lorsque le temps fut venu de redessiner cette berline. En effet, il suffit de la contempler de l’arrière pour réaliser que cette présentation est quasiment anonyme sans plus. Toutefois, lorsqu’on se déplace vers l’avant, la grille de calandre plus moderne et plus agressive donne du caractère à l’automobile. À la condition que la voiture ne soit pas de couleur noire, c’est intéressant au chapitre de la présentation. Soulignons également au passage que la qualité de fabrication est toujours aussi sérieuse qu’auparavant.

L’habitacle est beaucoup moins terne que précédemment. Il ne gagnera sans doute pas de trophées en matière de design, mais la présentation d’ensemble est bien équilibrée et la disposition des commandes sans faute. Toutefois, même si la qualité des matériaux est bonne, on retrouve quelques éléments en plastique qui auraient pu être remplacés, car ces derniers sont de qualité assez moyenne.

Puisque le volant réglable en hauteur et en profondeur, il est facile de trouver une position de conduite qui convient.

Cependant, si vous optez pour la boîte manuelle à six rapports, vous allez vous trouver au volant d’une voiture dont l’embrayage est quelque peu fantaisiste et un levier de vitesse assez imprécis. Une transmission à rapports continuellement variables est un choix qui s’impose. Cependant, en accélération, elle est la cause d’un niveau sonore très élevé dans l’habitacle. Il faut donc accélérer progressivement pour ne pas choquer vos oreilles.

En tant que berline familiale, les parents pourront bénéficier d’un habitacle très spacieux et même de places arrière capables d’accommoder de grands gabarits tandis que le coffre à bagages est très volumineux.

Pour réduire les coûts de fabrication, les constructeurs tentent de réduire l’offre mécanique à sa plus simple expression. Toutefois, il faut faire un choix judicieux, faute de quoi votre voiture va être ignorée du public. Cette fois, le moteur quatre cylindres 1,8 litre est le seul disponible et il se démarque par une excellente fiabilité. En plus, la consommation de carburant est très raisonnable alors que celle-ci devrait vaciller entre 8,5 l/100 km et 9,4 l/100 km.

Toujours au chapitre de l’économie de la mécanique, il faut souligner la présence de freins à tambour à l’arrière et d’une suspension à poutre de torsion. Ces choix permettent de réduire les coûts de production et on s’en tire quand même relativement bien d’affaire, mais il faut adopter une conduite raisonnable.

Et pour rassurer les parents intéressés par cette berline, la Corolla est dotée d’une pléthore d’éléments de sécurité avec un régulateur de vitesse dynamique à radar, un système de pré collision avec fonction de détection des piétons et en plus un contrôle d’avertissement de sortie de voie avec assistance à la direction.

À une certaine époque, il était quasiment dangereux de conduire cette voiture, car on risquait l’endormissement au volant tant sa conduite était anesthésique. Beaucoup d’efforts ont été effectués pour améliorer l’insonorisation, la tenue de route et même la précision de la direction. On a également apporté un soin particulier au confort des sièges avant.

Mais il ne faut pas s’attendre à être au volant d’une BMW, mais d’une Toyota conçue pour une conduite raisonnable et même pépère en certaines occasions. Malgré tout, si on n’est pas trop exigeant à ce chapitre, la conduite est tout de même agréable et il n’y a pas de surprise dans les virages à la condition de ne pas trop s’énerver. D’autant plus que la direction semble être aux abonnés absents tant la rétroaction est imperceptible.

Si ce comportement est quasiment une faute majeure pour un pilote enthousiaste, il est fort apprécié des parents qui doivent déplacer leur rejeton. La voiture est confortable, le moteur quasiment increvable et en plus, les éléments de sécurité incorporés au fil des années, ont pour effet de rassurer conducteur et passagers.

La Corolla n’est pas pour tout le monde, mais c’est une voiture sérieuse, bien fabriquée et, une fois de plus je me répète, fiable capable de transporter sa petite famille dans un niveau de confort relativement élevé.

Pour plusieurs personnes, ce sont les éléments les plus importants et on n’a que faire des accélérations tonitruantes, des virages à la limite et de gadgets visant à améliorer les performances. La sagesse domine lorsqu’on se procure une Corolla.