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Toyota Highlander XLE :
La politique des petits pas

texte et photos de Denis Duquet

20 mars 2023

Au cours des deux dernières années, le Highlander a dominé sa catégorie des VUS trois rangées de sièges et ce dans un contexte des plus compétitifs. Comme dans le sport, il est difficile de changer une combinaison gagnante, et c’est probablement pour cette raison que l’édition 2023 de ce modèle nous revient plus ou moins identique. Mais à une exception près, le moteur V6 de 3,5 litres est remplacé par le tout nouveau moteur quatre cylindres turbo de 2,4 litres d’une puissance de 255 chevaux et un couple de 310 livres pieds. Cela signifie que la puissance est diminuée de 30 chevaux, mais le couple est en hausse de 47 livres pieds. Ce qui permet selon Toyota de réduire la consommation de carburant pour ce moteur thermique, de réduire le taux d’émission, mais tout en conservant la capacité de remorquage de 5000 livres.

Plusieurs raisons doivent justifier ce changement, mais dans le contexte corporatif, il faut souligner que le modèle le plus intéressant du Highlander est la version hybride qui permet une consommation de carburant d'un peu plus de 6 litres aux 100 km, ce qui est digne de mention compte tenu des
dimensions du véhicule. Cependant, c’est un problème de disponibilité qui vient hanter ce modèle. En effet, lorsqu’on consulte le site du constructeur, on apprend que tous les Highlanders 2022 Hybrides sont vendus et que les éditions 2023 Hybrides sont en faible disponibilité.

Probablement, et là j’extrapole, il se peut que le passage du moteur V6 , il est vrai relativement ancien, pour un 4 cylindres plus écologique devrait servir d’argument de vente pour les gens qui désirent ce
modèle hybride , mais qui doivent se résigner à opter pour la version thermique seulement. En effet, dans l’esprit du public, un moteur 4 cylindres, cela doit être nécessairement plus écolo qu’un V6.

Quelques retouches

Notre modèle d’essai était la version XLE AWD que plusieurs recommandent comme étant un choix plus logique et plus intéressant que les autres modèles plus onéreux. Souvent, lorsqu’on considère l’achat d’un véhicule, on est toujours tenté par les versions toutes garnies qui nous proposent de l’équipement dont on n’a nullement besoin et dont on ne se servira jamais. Mais, pourquoi ne pas se payer un peu de luxe ? Mais la logique favorise le XLE AWD.

Mon modèle d’essai n’offrait qu’une seule option : soit la carrosserie de couleur « Rouge rubis nacré » qui nécessitait le coût additionnel de 255$. À part cette exception, tout était de série et dans le cadre de cet essai d’une semaine, je n’ai nullement ressenti le besoin d’autres accessoires. Il est vrai que les cadrans indicateurs étaient composés d’éléments mécaniques en ce qui concerne le compte-tours et l’indicateur de vitesse, contrairement à ce qui est offert sur les versions plus onéreuses qui ont un écran d’affichage. Mais, rien de dramatique en soi.

Par contre, on a révisé l’écran central qui est dans une nacelle en relief et qui est entouré de différentes commandes. C’est simple, d’une certaine élégance et vraiment efficace de fonctionnement. Soulignons également la présence du système de chargement de téléphone cellulaire sans fil constitué d’une tablette située juste dessous de cet écran. C’est simple et facile d’accès.

Malgré son grand succès, le Highlander n’est pas nécessairement le plus spacieux ni le plus luxueux, à ce chapitre la Mazda CX-9 le devance sans problème, mais la qualité des matériaux, de la finition ainsi
que le confort des sièges sont à souligner. Et bien que la soute à bagages ne soit pas aussi volumineuse que celle de certains concurrents, je doute que cela soit problématique dans une utilisation familiale.

Pour chauffeur familial

La fiabilité légendaire des Toyota, la quantité impressionnante d’accessoires de sécurité autant active que passive, un niveau d’équipement très relevé compte tenu du prix, environ 50 000 $, personne
n’achète ce véhicule en raison de ses performances et de son agrément de conduite. Là encore il faut chercher ailleurs si on apprécie la conduite plus précise. Par contre, tous les jours, dans l’utilisation familiale d’un Highlander, il n’y a rien à redire. Il est vrai que la direction semble un peu déconnectée,
que la pédale de freins est parfois spongieuse lors d’un arrêt d’urgence, mais le comportement routier est sans surprise et les performances du moteur sont correctes.

Il est certain que la consommation de carburant ne peut être similaire à celle obtenue par la version hybride qui est exemplaire. Bref, en période hivernale, et dans le cadre d’une conduite de type familial sans trop surcharger le véhicule, la moyenne enregistrée a été de 10,1 l /100 km, ce qui est dans la moyenne de la catégorie. Quant au temps d’accélération, il m’a fallu 7,6 secondes pour boucler le 0-100 km/h, ce qui est dans la moyenne de la catégorie.

Une valeur sure

Comment expliquer les succès de ce modèle qui ne domine en rien la catégorie tant au chapitre des performances, de l’agrément de conduite, de la tenue de route et de l’habitabilité. La raison est bien simple, c’est un Toyota. Ce constructeur nous offre généralement des modèles dans la bonne moyenne qui ne déçoivent jamais, dont la mécanique est moderne et généralement increvable. Ajoutez à cela des caractéristiques de sécurité de pointe et vous avez la recette du succès.
Certains modèles concurrents semblent plus doués, mais n’ont pas nécessairement la même fiabilité, la même durabilité ou sont vendus plus chers.

Bref, celles et ceux qui vont opter pour un Highlander à moteur thermique, à défaut de pouvoir acquérir la version hybride très rare, mais également plus chère, ne seront pas déçus.