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Toyota Venza: un essai estival

texte de Denis Duquet

photos: Denis Duquet et Toyota Canada

21 septembre 2022

L’an dernier, Toyota mettait à nouveau sur le marché la Venza, un véhicule multisegment qui avait été lancé en
2009 pour être retiré du marché sept années plus tard. Pourtant, lors de son arrivée au Canada, il avait connu une forte popularité, tant et aussi bien qu’il y avait des listes d’attente chez les concessionnaires tant ce modèle
était populaire. Puis, la demande s’est étiolée, surtout aux États-Unis, au point de voir sa disparition du marché.

Mais, en raison de la multiplication des modèles les plus variés dans la catégorie des VUS, le numéro
un mondial a décidé de le commercialiser à nouveau. Et on n’a ménagé aucun effort pour le rendre le plus compétitif possible. Et sa vocation est de toujours faire le pont entre le Rav4 et le Highlander à trois rangées de sièges.

On a pris les moyens

Dans sa première mouture, la silhouette était relativement sobre comme l’étaient la plupart des Toyota à
l’époque. Mais les temps ont beaucoup changé et cette marque se distingue maintenant par une esthétique plus agressive, surtout à la section avant qui est passablement tourmentée. On retrouve des lignes latérales qui n’aboutissent nulle part tandis qu’à l’arrière, on a allongé les parois latérales qui se terminent en une espèce de pointe qui ne fait pas l’unanimité. Personnellement, je ne sais pas si c’est parce que cet essai s’est déroulé par beau temps estival, mais la silhouette m’a plu davantage que lors de mon premier essai qui s’était déroulé dans la grisaille hivernale.

La présentation de l’habitacle respecte le credo de design de tous les modèles Toyota. C’est pseudofuturiste
et j’avais l’impression que certaines commandes avaient été localisées dans des endroits parfois curieux, tout simplement parce que le stylisme avait pris le dessus sur le caractère pratique.

Quoi qu’il en soit, dès qu’on prend place à bord, la première chose qui nous saute aux yeux est cet écran tactile de 12,3 pouces surplombant les buses de ventilation horizontales placées au-dessus de multiples pavés de commande. De chaque côté, on retrouve des bandes de chrome verticales qui donnent à l’ensemble l’impression d’un centre de commande. Mon véhicule d’essai, comme lors de mon premier contact, était une version Limited entièrement équipée. Les gens qui vont opter pour une version plus économique devront se contenter d’un écran de huit pouces. Et les applications Apple CarPlay et Android Auto sont de série.

Bien entendu, la qualité des matériaux et de l’assemblage est sans faille bien que j’aurais apprécié que certains éléments en plastique soient plus souples. Mais, comme tous les constructeurs qui font ce choix, Toyota nous souligne que ces éléments sont rarement touchés par les occupants du véhicule et que cela n’a aucune conséquence sur l’expérience du véhicule.

Curieusement, même si le Venza est légèrement plus imposant que le Rav4, son habitabilité est légèrement moindre comme c’est le cas de l’espace réservé aux bagages. Mais la différence n’est pas importante et ne devrait certainement pas influencer les acheteurs concernant le et l’autre de ces modèles.

Choix unique

Souvent, les constructeurs compliquent la vie des acheteurs quand vient le choix de la motorisation du
modèle qui nous intéresse. Il y a souvent l’option du quatre cylindres atmosphérique ou turbocompressé. En plus, il y a encore des vestiges du passé quand certains constructeurs inscrivent toujours un moteur V6 au catalogue.

Toyota simplifie le choix puisqu’il n’y a qu’un groupe propulseur offert. Ce qui n’empêche pas ce multisegment d’être propulsé par quatre moteurs, rien de moins. Les roues avant sont essentiellement animées par un moteur thermique de 2,5 litres de cycle Atkinson qui travaille de concert avec deux autres moteurs électriques sur l’essieu avant. Un autre moteur électrique à l’arrière en fait un véhicule à traction intégrale. Le quatre cylindres produit 176 chevaux tandis que les deux moteurs électriques situés à l’avant ajoutent respectivement 118 chevaux et 149 livres pieds de couple. À l’arrière, un autre moteur électrique produit 54 chevaux pour une puissance totale de 219 chevaux. La transmission de cette puissance aux roues motrices est confiée à une transmission à rapports variables dont on ne ressent pas la présence. En résumé, cette Toyota possède une fiche technique au goût du jour.

Mais le fait d’afficher sur le hayon arrière les trois lettres AWD n’en fait pas nécessairement un véhicule tout-terrain. En fait, il fait partie des nombreux véhicules tout autres dont les roues motrices avant et arrière sont davantage en mesure de gérer une chaussée glacée, enneigée ou mouillée que d’affronter des sentiers quasiment impraticables. Le rouage d’entraînement répartit le couple selon les conditions d’utilisation. Par défaut la puissance est transmise aux roues avant tandis que, selon les conditions d’adhérence, une partie de cette puissance est
répartie aux roues arrière afin d’optimiser la traction et la stabilité sur la route.

Il faut savoir apprécier

Peut-être que lors de ma première expérience de conduite de cette nouvelle génération, mes attentes étaient peut-être trop élevées ou mes souvenirs de la première génération trop positifs, mais je dois avouer que j’étais quelque peu déçu, tout comme le prouve ma conclusion de l’époque : « Somme toute, le Venza demeure une bonne affaire pour autant que la dynamique de conduite n’est pas une priorité pour vous. »

Mais, cette fois-ci, j’ai repassé mes notes d’essai lors de mes essais hivernal et estival, pour rédiger ma conclusion. Il est vrai que la rétroaction du volant pourrait être plus prononcée, que les performances pourraient avoir un peu plus de punch, mais il faut réaliser que la Venza cible des acheteurs à la recherche d’un véhicule multisegment de demi-luxe. Ce qui explique l’utilisation d’une plate-forme qui a fait ses preuves et la présence d’une motorisation hybride très sophistiquée ainsi qu’une suspension en partie calibrée pour un comportement routier plus capable de s’adapter à de multiples conditions.

Et il est important de souligner que ma consommation moyenne au cours de ce deuxième essai a été de 6,2 l/100 km, soit un peu mieux que les 6,5 litres aux 100 km observés lors de mon essai hivernal. Quant aux performances, on peut la qualifierde correcte, puisque cette fois il m’a fallu 8,2 secondes pour boucler le 0-100 km/h. C'est quelques dixièmes de moins que lors de mon essai précédent, cette différence s’explique en bonne partie par la présence de pneus quatre saisons au lieu des pneumatiques d’hiver. Enfin, il faut ajouter que la puissance de freinage est bonne et le comportement routier à défaut d’être sportif, ne vous prendra jamais au dépourvu.

En résumé, le Venza propose des dimensions plus généreuses que le Rav4 même si son habitabilité est légèrement moindre, il est plus élégant, plus luxueux et se démarque lors de longs trajets. Plus petit que le Highlander il se révèle plus maniable.

Comme toutes les solutions de juste milieu, rien n’est parfait, mais c’est à prendre en considération.