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Toyota Venza

Un modèle entre-deux

Texte : Denis Duquet

Photos : Toyota Canada-Denis Duquet

7 décembre 2020

Lorsque ce véhicule qui n’était ni un utilitaire sport pur jus, ni une fourgonnette au sens propre du terme, est apparu sur le marché en 2009, il a immédiatement connu beaucoup de succès. À tel point, qu’au début, les personnes désireuses de s’en procurer devaient s’inscrire sur une liste d’attente. Son caractère polyvalent ainsi que sa silhouette élégante étaient autant d’éléments qui intéressaient les acheteurs potentiels. En fait, je me souviens de mon premier essai de ce véhicule qui s’est traduit par une randonnée aller-retour Montréal-Rivière du Loup, pour aller chercher mon Griffon Korthal chez un éleveur de cette ville. J’avais apprécié la douceur du V6, la stabilité sur l’autoroute et le confort des sièges avant tout en me plaignant, bien entendu, de la dureté des matériaux de la planche de bord. Il ne faut pas s’en faire,  pour moi c’est presque une obsession.

Mais, probablement en raison d’un manque d’intérêt de la part du marché américain, le Venza a été abandonné en 2016 pour revenir sur le marché en tant que modèle 2021. Cette fois, la silhouette est différente et la motorisation disponible, la seule d’ailleurs, est un moteur hybride. Cette motorisation vient s’inscrire dans la politique de Toyota de pouvoir offrir d’ici 2025 plus de 40 % de ses modèles avec une électrification quelconque, qu’elle soit hybride, hybride rechargeable ou 100 % électrique.

Entre-deux

En tout premier lieu, il faut souligner que ce modèle utilise la même plate-forme que le Rav 4, la TNGA-K, et qui est également utilisée sur le Highlander.  Ce choix s’explique facilement non seulement pour des raisons d’économie d’échelle, mais parce que le Venza vient s’insérer entre le Rav4,  un VUS plus authentique, et le Highlander dont les trois rangées de sièges en font davantage un véhicule familial qu’un VUS pur jus. Quant au Venza, il se veut un compromis entre un VUS intermédiaire et la fourgonnette Sienna, totalement revue également pour 2021.

Rav4

Venza

Highlander

Les canons esthétiques ont changé avec le temps, et tandis que la première mouture nous proposait des lignes fluides, la nouvelle génération est vraiment plus tourmentée en fait d’apparence. Elle adopte la philosophie de design actuelle de ce constructeur avec une section avant passablement tourmenté, des lignes latérales qui n’aboutissent nulle part et en plus, à la section arrière, on a allongé les parois latérales qui se terminent en une espèce de pointe qui n’est pas nécessairement du plus bel effet. Mais il s’agit d’un goût personnel, je suis persuadé que plusieurs personnes vont trouver que mes critiques sont injustifiées. Quoi qu’il en soit, c’est moderne, et nettement plus agressif que les silhouettes du Rav 4 et du Highlander.

Comme tous les véhicules de cette marque, il est difficile à redire quant à la qualité des matériaux et de la finition. Détail à souligner, alors que la surface de la planche de bord était autrefois dure comme du béton, cette fois-ci on a appris et fait appel à des matériaux souples, ce qui est en harmonie avec la vocation de demi-luxe de ce modèle.

La planche de bord est dominée par un écran tactile de 12,3 pouces et surplombant de buses de ventilation horizontales placées au-dessus de multiples pavés de commande. Le tout encadré par des bandes de chrome verticales qui donnent à l’ensemble l’impression d’un centre de commande. Les versions plus économiques sont équipées d’un écran de huit pouces et peu importe le modèle choisi, Apple CarPlay et Android Auto font partie de l’équation.

Curieusement, l’habitacle du Venza est légèrement moins spacieux que celui du Rav 4 tout comme l’espace réservé aux bagages. La différence n’est pas énorme, et cela ne devrait pas influencer l’achat, mais vous avouerez que c’est quand même curieux que modèle un peu plus imposant soit en retrait à ce chapitre.

Quatre moteurs ?

Si vous aimez les véhicules qui se caractérisent par un élément mécanique qui le place à part de la concurrence, vous allez apprécier le Venza puisque ce dernier est motorisé par l’intermédiaire de quatre moteurs, rien de moins.

Les roues avant sont essentiellement animées par un moteur thermique de 2,5 litres de cycle Atkinson qui travaille de concert avec deux autres moteurs électriques sur l’essieu avant. Un autre moteur électrique à l’arrière en fait un véhicule à traction intégrale. Le moteur quatre cylindres produit 176 chevaux tandis que les deux moteurs électriques situés à l’avant produisent respectivement 118 chevaux et 149 livres pieds de couple. À l’arrière, un autre moteur électrique produit 54 chevaux pour une puissance totale de 219 chevaux. La transmission de cette puissance aux roues motrices est confiée à une transmission à rapports variables.

Le rouage d’entraînement  est géré automatiquement selon les conditions d’utilisation. Comme d’habitude, la puissance est essentiellement dirigée vers les roues avant pour ensuite être transmise à l’arrière selon les conditions d’adhérence.

Efficace, mais…

Compte tenu de l’utilisation d’une plate-forme qui a fait ses preuves, de la présence d’une motorisation hybride très sophistiquée et d’une suspension en partie calibrée pour un comportement routier plus relevé, je dois admettre que la conduite du Venza m’a quelque peu déçu.

Pourtant, la puissance de freinage est bonne et, encore mieux, la consommation observée de 6,5 litres aux 100 km est impressionnante. Ajoutez à cela des sièges confortables, une bonne insonorisation et la promesse d’une rassurante fiabilité.

Pourtant, malgré ce déluge de qualités, je suis resté sur mon appétit en fait d’agrément de conduite. Le véhicule se comporte très bien, mais on ne ressent  pas ce petit quelque chose qui nous incite à apprécier sa conduite. C’est peut-être en raison d’une accélération plutôt modeste puisque le  0-100  km/h est bouclé en un peu moins de huit secondes ou encore la dynamique du véhicule dans les virages.

Enfin, mon modèle d’essai était une version Limited dont le prix de vente suggéré est de 47 690 $. Par contre, plusieurs de mes confrères ont eu l’opportunité de prendre le volant de la XLE qui possède pratiquement le même équipement et qui se vend 44 490$. Mais, ce que les Américains appellent un « deal breaker » est le fait que le Limited est doté d’un toit panoramique fixe  appelé Star Gaze dont le verre  s’obscurcit ou s’éclaircit automatiquement par l’intermédiaire d’une commande. Jusqu’à présent, on ne retrouvait cet accessoire que sur des modèles plus  luxueux proposés surtout par Mercedes-Benz.

Somme toute, le Venza demeure une bonne affaire pour autant que la dynamique de conduite n’est pas une priorité pour vous.