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Volkswagen Passat GT 2018 vs Wolfsburg 2019. Bonne voiture et astuce marketing ?

par Denis Duquet

16 mars 2019

Les décisions du constructeur allemand sont parfois décevantes et même inquiétantes. À certaines occasions, on se demande si on est vraiment intéressé à satisfaire les attentes et les besoins de certaines catégories d’automobilistes.

Nous nous en avons encore la preuve avec la décision de Volkswagen de ne proposer qu’un seul modèle Passat pour l’année 2019. En effet, vous aurez beau chercher partout, si vous désirez une Passat 2019, vous devrez vous rabattre sur la version Wolfsburg.

Ce n’est pas que ce modèle soit une mauvaise voiture, mais c’est un peu comme une solde de fin de série. En effet, au Salon de l’auto de Genève, la nouvelle génération de la Passat fait officiellement ses débuts et en attendant l’arrivée de cette nouvelle venue sur notre continent, on a décidé de ne pas trop se préoccuper du sort de ce modèle pour les mois à venir en faisant appel à une vieille recette qui a toujours eu du succès par le passé, une édition Wolfsburg.

Ce faisant, on a abandonné la production de la version GT qui était offerte l’an dernier. Je sais pertinemment, que les berlines de cette catégorie, toutes marques confondues, connaissent un net déclin de popularité, et Volkswagen en subit également les contrecoups. De plus, l’arrivée des nouveaux modèles de VUS Tiguan et Atlas ont certainement influencé les acheteurs. Comme solution mitoyenne, un seul modèle pour 2019 est un compromis qui leur a paru acceptable.

Bref, on s’est contenté de grimer un modèle doté d’une appellation qui a connu du succès afin de répondre à certaines exigences de marketing, tout en laissant de côté les amateurs de conduite un peu plus pointue.

Voici ce qu’on perd

L’an dernier, en réponse à des demandes de personnes qui désiraient se retrouver au volant d’une Passat plus performante et plus agréable à conduire, on avait proposé la GT.

Dévoilée au Salon de l’automobile de Toronto en 2018, la nouvelle GT était une version à production limitée proposant plus d’une vingtaine de changements destinés à doter l’acheteur d’un véhicule plus exclusif et également plus agréable à conduire. Pour ce faire, on retrouvait à l’avant des feux de route et des phares de jour à diodes électroluminescentes, son pare-chocs était emprunté au modèle R-Line tandis que la grille de calandre était à motifs d’alvéoles. En plus, un écusson GT et des accents rouges permettaient de s’associer aux modèles performants de la marque, dont la légendaire Golf GTI.

Les roues Tornado de 19 pouces étaient garnies de pneus plus performants tandis que des étriers de freins de couleur rouge soulignaient encore une fois la vocation de cette voiture.

À l’arrière, les feux à DEL étaient plus foncés et le bouclier doté d’une présentation exclusive. Il faut également noter l’échappement double émettant une sonorité plus sportive.

Mentionnons un volant garni de cuir, un siège du conducteur réglable en huit modes, les sièges avant chauffants, un système de climatisation à double zone et des rétroviseurs extérieurs chauffants.

Au chapitre de la motorisation, on retrouvait sous le capot l’incontournable moteur VR6 3,6 litres produisant 280 chevaux et 258 lb-pi de couple. Détail intéressant pour une voiture de marque allemande, c’est que ce moteur s’abreuve en essence régulière. Signe évident que cette automobile a été développée pour le marché d’Amérique du Nord alors que les gens ne sont pas tellement entichés de se procurer du carburant super. La transmission était une boîte automatique à six rapports à double embrayage et qui peut être contrôlée par des palettes placées derrière le volant.

Il faut également souligner que la suspension avait été modifiée afin de tirer profit de cette cavalerie relativement imposante.

Au chapitre de la conduite, il ne faut pas se leurrer. Le GT possédait tous les attributs d’une berline sport, mais ce n’était pas une sportive à tout cran pour la simple et bonne raison qu’il s’agit d’une automobile aux dimensions passablement généreuses, ce qui aurait nécessité beaucoup plus de CV sous le capot pour porter raisonnablement le nom de sportive. En revanche, c’était une voiture d’un bel équilibre et agréable à conduire en toutes circonstances.

À son volant, on avait vraiment l’impression d’être celui ou celle qui conduit la voiture et non pas la voiture qui nous conduit. Cette sensation était quelque peu atténuée en raison surtout des dimensions plus généreuses de cette berline, mais on était toujours maître à bord.

Somme toute, la Passat GT était plus qu’un simple exercice de style, c’est une authentique routière, offrant de bonnes performances.

Maintenant, le marketing

Avec le modèle Édition Wolfsburg, on revient à la proposition initiale de la Passat soit une grosse berline d’une grande habitabilité et essentiellement conçue pour répondre aux goûts et aux besoins des consommateurs américains. Nos voisins du Sud qui apprécient surtout les voitures confortables et surtout spacieuses qui se débrouillent avantageusement lors de grandes randonnées sur les autoroutes.

Cette Allemande « Made in America » est dotée d’une silhouette sobre, mais élégante dont l’esthétique a su résister à l’épreuve du temps. Il faut également souligner un assemblage soigné et un comportement routier rassurant. Cependant, cette voiture proposait une conduite plutôt placide, ce qui a poussé la direction à concocter le modèle GT.

Malgré ces qualités de base fort appréciables, si vous aimez conduire, il est fort possible que le seul moteur disponible, un quatre cylindres 2,0 litres turbocompressé de 177 chevaux, vous laisse sur votre appétit au chapitre de la conduite. Bref, cette berline est celle de la raison et non pas de la passion.

Pour intéresser les acheteurs, l’édition Wolfsburg tente de compenser la diminution de l’agrément de conduite avec les sièges en cuir, un système audio Fender de 400 W, un écran couleur multifonctions, des manettes de passages des rapports au volant, des roues de 19 pouces et un régulateur de vitesse adaptatif. Et bien entendu, quelques autres babioles, dont l’écusson Wolfsburg afin de vous démarquer du lot.

Personnellement, je déplore la disparition du GT, mais si une conduite un peu plus pointue ne vous intéresse pas, que vous appréciez les qualités indéniables de tous les modèles de cette marque ainsi que le niveau de luxe un peu plus élevé de l’Édition Wolfsburg, Volkswagen espère que vous allez apprécier leurs propositions pour 2019. Mais il ne faut pas oublier que cette version sera remplacée par un modèle tout nouveau nettement plus sophistiqué et dont la silhouette est un peu plus percutante.

Au moment d’écrire ces lignes, après vérification, il reste quelques modèles GT neufs chez quelques concessionnaires du Québec. Avis aux intéressés.