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Aston Martin DBX

Retour sur un utilitaire d’exception

 

Texte et photos de Jacques Deshaies

9 novembre 2021

 

Pour un passionné comme moi, il est toujours difficile de comprendre le mouvement vers les utilitaires de la part d’un constructeur qui nous a charmé pendant des décennies avec ses voitures sport de luxe. Porsche avait donné le ton avec son Cayenne, mais voilà que les marques de grand luxe plongent à leur tour. 

Bentley à sauter la clôture avec son Bentayga, Rolls Royce de même avec son Cullinan, bientôt Ferrari après Lamborghini! Tout ce beau monde sait où est le profit. C’est le même constat avec Aston Martin. Son DBX emprunte bien une partie du style de ces superbes coupés mais il demeure unutilitaire avec des formes qui finissent par se ressembler. Il faut tout de même avouer qu’il affiche une certaine élégance propre aux voitures anglaises. Des passages de roue bien galbés et un becquet intégré au hayon sans oublier son nez plongeant accentué par la grille légendaire des Aston Martin, voilà plusieurs éléments de style qui le définisse face à sa concurrence. 

À l’ouverture des portières, les cuirs embossées réalisés avec soin nous sautent aux yeux. Si la majorité des constructeurs s’empressent de mettre l’accent sur de multiples surfaces et coloris, notre DBX portait la même teinte et le même matériel partout dans l’habitacle. Au final, les stylistes ont repris presque intégralement l’intérieur de ces modèles phares afin de respecter l’ADN de la société centenaire. Le confort est à la hauteur autant à l’avant qu’aux places arrière. 

Au chapitre des technologies, le DBX porte cependant un retard important. Pas d’écran tactile au programme et, de plus, avec ses 10,5 pouces de surfaces, on se serait attendu à beaucoup mieux pour un véhicule de ce rang. Sans compter que le système multimédia semble provenir des restes d’inventaire de Mercedes. Une mise à jour s'impose.

Son séduisant museau renferme le V8 biturbo de 4 litres livré par la firme allemande AMG. Cette motorisation, que l’on retrouve au catalogue de la DB11 et de la Vantage, délivre plus de 542 chevaux et 516 lb-pi de couple. En mode Sport+, tout cet orchestre délivre des performances hors du commun pour un utilitaire. Il se couche légèrement et raffermi sa suspension tandis que la boîte à 9 rapports rapproche ses changements afin de maximiser le couple. Les accélérations sont agressives et les reprises dignes d’une grande sportive. Sans oublier la sonorité dégagée.  

Bon, il n’est pas parfait mais c’est un Aston Martin. Et pour cette raison, la facture s’annonce salée. Son prix de départ de $ 218, 400 va probablement refroidir l’ardeur de certains. Notre véhicule d’essai commandait un chèque de $ 238,640 plus taxes. Mais sachez qu’il se loge dans une bande à part. Et il est sans contredit le moins utilitaire de sa catégorie. Simplement au chapitre des performances, il n’est pas très loin des magnifiques coupés qui ont fait et font toujours la réputation enviable de la marque. Il m’a réconcilié avec le segment, du moins le temps d’un essai!