Le Buick Enclave est l’un des trois VUS intermédiaires lancés par General Motors il y a environ une décennie. Ce Buick en compagnie du GMC Acadia et du Chevrolet Traverse a connu une intéressante carrière. Il représentait le modèle le plus luxueux de ce trio et se démarquait également par une présentation extérieure assez audacieuse. Il faut se souvenir que la conception de ce trio s’est déroulée alors que le constructeur éprouvait des difficultés financières sérieuses.

C’est sans doute pourquoi certains éléments étaient absents notamment le démarrage par bouton poussoir et quelques autres accessoires à vocation électronique. Même les modèles qui ont été révisés quelques années plus tard souffraient de cette même déficience. Les ingénieurs soulignaient que cela aurait coûté vraiment trop cher pour tout simplement offrir ce type de démarrage.

L’Acadia été le premier à être transformé et on s’est surtout contenté de l’alléger, de réduire ses dimensions tandis que le reste était plus ou moins similaire. Cependant, les véhicules Buick et Chevrolet ont connu des modifications plus importantes, les deux se partageant une plate-forme plus moderne, plus rigide et en mesure d’offrir une tenue de route plus relevée. Les deux utilisent également le même moteur V6 3,0 litres associé à une transmission automatique à neuf rapports.

Mon premier contact avec l’Enclave m’avait quelque peu laissé sur mon appétit et j’étais heureux de pouvoir en faire un essai de plusieurs jours afin de déterminer sa valeur tant au chapitre de l’agrément de conduite que de son homogénéité. Après tout, avec un prix de plus de 60 000 $, cette division de GM cible la catégorie des VUS de luxe, où l’on retrouve les Acura MDX, Infiniti QX60, Lexus GS et Mercedes-Benz GLE pour ne citer que quelques modèles.

Au premier coup d’œil, on n’a pas l’impression que l’Enclave possède des dimensions passablement imposantes. Les stylistes ont joué avec les angles du véhicule pour le faire plus paraître plus petit qu’il ne l’est, contrairement à leurs vis-à-vis de chez Chevrolet qui ont voulu faire du Traverse un costaud. La silhouette est élégante certes et on retrouve une fois de plus la grille de calandre nouvellement adaptée chez Buick avec cette barre transversale en partie supérieure sur laquelle l’écusson de la marque est accroché en son centre. Notre modèle d’essai était une version Avenir, la plus luxueuse de toute la gamme, qui est dotée de roues de 20 pouces dont le design est passablement réussi. Dans l’ensemble, c’est sobre et de bon goût, mais ne fait pas tourner les têtes comme le faisait la version précédente.

Dans l’habitacle, c’est l’élégance qui domine avec la présence de bois exotiques, de cuir raffiné le tout accompagné d’une finition sérieuse. Certains observateurs ont semblé lever le nez sur cette finition prétendant que c’était mieux ailleurs. Après avoir consulté un spécialiste de ce genre de chose, il a confirmé que cette américaine se défendait fort honorablement et que les critiques relevaient surtout des préjugés. On aurait pu toutefois investir un peu plus dans la qualité du volant.

La planche de bord se prolonge vers la droite tandis qu’au centre on retrouve un écran d’affichage de huit pouces. C’est huit pouces en longueur, mais on aurait pu faire un peu mieux en hauteur. Toutefois, l’ergonomie est correcte et la disposition des commandes ne pose pas de problème. Tout est la portée de la main. Toutefois, le levier de vitesse se manœuvre par l’intermédiaire d’un bouton placé sur le côté gauche du pommeau et ce n’est pas tellement instinctif, surtout pour engager la marche arrière. Sur notre modèle les sièges étaient de cuir, la seconde rangée constituée de sièges capitaine tandis qu’on peut accéder à la troisième rangée uniquement en passant par la droite, ce qui n’est pas un problème en soi puisque la majorité du temps c’est ce côté qui est préféré.

Dernier détail, à l'arrière, l'écusson Buick est projeté au sol sous le pare-chocs. Il suffit d'y passer le pied pour que le hayon s'ouvre automatiquement.

L’Enclave est raffinée sur le plan technique avec un moteur V6 doté de la technologie arrêt-départ et une boîte automatique à neuf rapports du tout dernier cru. De plus, le système de traction intégrale est relié à un double embrayage à l’arrière qui permet une optimisation de la traction. À l’usage, autant ce moteur que cette transmission ont été impeccables tant par leur douceur que par leur transparence. Même les Japonais ne pourraient faire mieux.

Le reste de la fiche technique est sans histoire avec une suspension avant de type McPherson et une suspension arrière à liens multiples. Sur le modèle Avenir, cette suspension est réactive et à variation continue en fonction des conditions de la chaussée et du type de conduite.

Pendant des années, cette division de General Motors s’est glorifiée d’offrir des suspensions guimauves qui privilégient le confort au détriment de la tenue de route. Cette période est révolue et notre modèle d’essai proposait un niveau de confort relevé sans pour autant dépendre d’amortisseurs trop souples. En plus, sur le modèle Avenir, il est possible d’engager le mode Sport qui assure une tenue de route plus relevée. Soulignons au passage que la direction n’était pas sur assistée bien que le feed-back de la route soit un peu trop filtré à notre goût. Bref, un peu comme les Lexus, et c’est un compliment, la voiture se comporte de façon exemplaire, l’insonorisation de l’habitacle est poussée tandis que l’agrément de conduite se limite à une tenue de route rassurante et un moteur performant. L’inspiration fait cependant défaut.

L’Enclave sera donc un véhicule qui plaira aux amateurs de voitures de luxe de bonne finition, propulsée par un rouage intégral raffiné, mais sans privilégier ce petit quelque chose qui diffère les voitures agréables à conduire. À ce chapitre, le Chevrolet Traverse, moins cher, nous comble.

Voici donc quelques photos additionnelles de l'Enclave qui vous permettront d'en découvrir le raffinement.