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Buick Encore GX. On a amélioré la recette

Texte : Denis Duquet

Photos : Denis Duquet

24 juillet 2020

La division Buick n’a pas toujours la main heureuse avec plusieurs modèles de sa gamme, même si ceux-ci sont d’excellents véhicules, mais ils n’arrivent pas à convaincre le public. Le Regal en est de bel exemple puisque cette berline à hayon qui a beaucoup à offrir au chapitre des performances, du comportement routier et même du luxe est boudée par la majorité des acheteurs, probablement en raison de sa silhouette anonyme et également de la désaffection du public envers les berlines.

Mais il y a parfois des exceptions et l’Encore représente un cas patent. En effet, personne ne croyait pas tellement aux chances de ce petit VUS sous compact, dérivé du Chevrolet Trax que les Américains avaient initialement boudé et qui était une exclusivité canadienne à ces débuts. Mais devant les succès du Chevrolet, les gens de Détroit ont réagi et la division Buick a concocté un modèle de son cru qui a enflammé le marché.

On espérait connaître du succès, mais bien que l’Encore n’offrait pratiquement aucune caractéristique dominante face à la concurrence, les commandes ont afflué. Tant et si bien qu’on a même abandonné la production de la berline Verano qui était populaire pour consacrer les efforts de production à ce petit VUS.

Ce n’était pas le plus puissant de la catégorie, ni le plus rapide et pas certainement le plus doué en conduite hors route. Il s’agit d’un petit utilitaire urbain qui a une fière allure et qui offre un ensemble de caractéristiques et une présentation soignée qui donnent l’impression d’un véhicule le plus luxueux que plusieurs autres de sa catégorie. C’est cet amalgame qui explique cet engouement et particulièrement auprès de la gent féminine.

S’il partage la même plate-forme que le Chevrolet Trax, on a eu la bonne idée chez Buick d’offrir un second moteur en option. Ce quatre cylindres de 1,4 litre turbo compressé produit 153 chevaux, de quoi le démarquer du Chevrolet à vocation plus plébéienne.

La filière chinoise

On sait pertinemment que cette marque jouit d’une intéressante popularité en Chine et on a concocté pour ce marché une version plus spacieuse et redessinée de l’Encore. Cette version GX ne partage pratiquement rien avec le modèle original. En fait, sa plate-forme est identique à celle du Chevrolet Trailblazer arrivé en même temps que le GX sur notre marché. Soulignons au passage que ces deux modèles destinés à notre marché sont fabriqués en Corée.

Un empattement légèrement plus long permet d’obtenir un plus grand dégagement pour les jambes aux places arrière. D’ailleurs, avec le siège du conducteur réglé pour ma taille,1M90, il y avait quand même passablement d’espace pour les genoux à l’arrière. Soulignons également que le véhicule est plus long et plus large assurant une meilleure habitabilité.

Sur le plan visuel, la silhouette est réussie et elle se démarque de la plupart des modèles concurrents qui semblent pratiquement tous sortis du même moule.

La complainte du trois cylindres

Alors que l’Encore est propulsé par un moteur 4 cylindres de 1,4 litre, le GX voit sa motorisation amputée d’un cylindre. Comme il y a encore beaucoup de baby-boomers chez les chroniqueurs automobiles, plusieurs ont poussé hauts cris face à ce trois cylindres de 1,3 litre turbo d’une puissance de 155 chevaux et 174 livres pieds de couple, ce qui est digne de mention. Mieux encore, ce couple se manifeste entre 1600 et 4 1000 tr/m. C’est ce qui permet d’expliquer les accélérations passablement nerveuses. Il faut de plus souligner l’absence presque complète de temps de réponse du turbo. Enfin, ce moteur est associé à une boîte automatique à neuf rapports.

Si vous optez pour cette motorisation qui est offerte sur la version la plus luxueuse, vous pourrez bénéficier de la traction intégrale qui est enclenchée à l’aide d’un bouton de commande placé sur la console centrale. Sur les versions d’entrée de gamme, le GX est propulsé par un autre moteur trois cylindres, cette fois il s’agit d’un 1,2 litre turbo d’une puissance 137 chevaux et couplé à une transmission à rapports continuellement variables. Il n’y a pas de possibilité de rouage intégral sur ce modèle.

Bien entendu, mon modèle d’essai était propulsé par le 1,3 litre. S’il n’était pas un foudre de guerre, il accomplissait du bon travail. Plusieurs chroniqueurs, américains surtout, ont fait mention de vibrations hors du commun. Un journaliste allant même à souligner que le siège du conducteur vibrait tant le moteur était rugueux. Personnellement, rien de tout cela, heureusement. Peut-être que mes collègues ont piloté des modèles de production initiale et que le produit s’est amélioré par la suite. Où ils ont le popotin plus sensible que le mien.

La recette qui fait mouche

Le GX cible surtout des acheteurs masculins et féminins à la recherche d’un véhicule élégant, doté d’un habitacle d’une belle présentation tout en étant capable de se faufiler avec aisance dans la circulation urbaine. De plus, il offre la possibilité de pouvoir compter sur le rouage intégral sur la version la plus luxueuse avec le moteur 1,3 litre.

Je sais, il y a plusieurs modèles concurrents offrant des moteurs plus puissants ayant au moins un cylindre de plus et vendus à prix parfois inférieur. Mais comme sur l’Encore, le GX propose un amalgame de caractéristiques qui le démarquent et qui plaisent aux acheteurs. Acheteurs qui ne perdent pas de temps à comparer le nombre de cylindres, les temps d’accélération et même la consommation de carburant, celle-ci a été de 8,2 l/100km lors de mon essai, mais s’intéressent à l’ensemble du véhicule.

À son volant, on s’amuse à le conduire et , si on n’accélère pas de façon intempestive, la rugosité du moteur ne se manifeste pas. Ajoutons également que la boîte automatique à neuf rapports ne se prête à aucun commentaire négatif.

Il est vrai par contre que l’affichage tête haute avec cette petite palette en plastique qui se déploie fait vraiment bon marché et ne semble pas trop robuste non plus. Mais au moins, c’est disponible. On a reproché le fait que les leviers des clignotants et des commandes des essuie-glaces sont génériques et utilisés dans plusieurs produits GM. Personnellement, je n’en ai rien à faire de cette critique et je suis persuadé que la majorité des personnes intéressées à cette Buick sont du même avis que moi.

Si on compare le GX avec les modèles concurrents de cette catégorie que l’on peut appeler « sous-compacte plus », il est fort possible qu’il ne termine pas en tête dans la majorité des caractéristiques techniques et dynamiques. Mais c’est son ensemble avec sa silhouette, sa présentation et sa conduite amusante qui explique en grande partie son succès. Sans oublier une grande facilité de stationnement. Bref, on a amélioré la recette originale.

Et quoi que l’on en dise, il semble que la marque Buick semble avoir plus d’attrait dans des véhicules d’entrée de gamme que sur les modèles plus gros, plus luxueux et plus chers.