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Cadillac Escalade

Essai plus complet, même conclusion

Texte et photos :  Denis Duquet

5 mai 2021

Mon premier contact avec que ce modèle Cadillac entièrement remanié s’est effectué au cours de l’automne dernier dans le cadre d’un essai réalisé dans le cadre du vote pour l’«  Utilitaire nord-américain de l’année ». En tant que membre du jury, j’ai le privilège de pouvoir mettre à l’essai les véhicules en lice avant de voter. Souvent, cette prise en main n’est l’affaire que de quelques heures, d’une journée tout au plus. C’est ce qui est arrivé avec l’Escalade. Cela fut suffisant pour être impressionné par les progrès réalisés par ce gros VUS de luxe. Il n’a pas été nommé parmi les finalistes, mais il n’est pas dépourvu de qualité. Contenu de sa vocation traditionnelle et de sa conception particulière, il n’a pas été en mesure de résister aux atouts de la Mustang Mach e, la lauréate Quoi qu’il en soit, lors de ce test  abrégé, il est possible de s’emballer ou de prendre en grippe un modèle en particulier en raison de circonstances diverses. Dans mon cas, je n’ai absolument pas apprécié le Polestar dont l’ergonomie m’a fortement déplu. Bref, l’Escalade m’a démontré de belles qualités aussi bien au chapitre de la présentation, de la conception et  par ses qualités dynamiques. Mais, comme dans plusieurs autres domaines, une seconde opinion n’est certainement pas superflue. Dans les semaines qui ont suivi mon premier essai, j’ai eu l’opportunité de prendre le volant de ce modèle pour une période de plusieurs jours. Histoire de confirmer si mes impressions de la première heure tenaient toujours.

La grille de calandre dit tout

Une expression populaire affirme qu’il ne faut pas juger un livre par sa couverture. Cette expression est surtout utilisée chez les anglophones pour souligner qu’on ne peut pas se fier aux apparences. Au chapitre de la silhouette, les stylistes n’ont pas tellement d’options alors qu’ils doivent trouver une façon d’aménager un véhicule aux dimensions presque disproportionnées et aux formes généralement carrées. Force est d’admettre que le résultat est quand même intéressant. En fait, tout se décline par la calandre dont  la grille dotée de bâtonnets chromés transversaux permet d’identifier facilement ce véhicule tout en augmentant l’impression de largeur. Heureusement, à chaque extrémité de la section avant, des feux de position très longs et très minces permettent de limiter cette impression de vastitude. Quant à l’arrière, c’est plutôt discret et là encore on joue sur la verticalité des feux arrière à DEL.

En fait, le plus spectaculaire est dans l’habitacle alors qu’on se retrouve face à une planche de bord vraiment digne de la marque et de véhicules de grand luxe. Voici ma description dans le cadre de ce premier essai. «  Le clou de la présentation est cet écran OLED courbé d’une longueur totale de 38 pouces qui propose une densité en pixel qui est le double de la télévision 4k. Le système comprend trois écrans : le premier est un centre de contrôle de 7,2 pouces qui sert de centre d’information; un regroupement des cadrans indicateurs dans un affichage de 14,2 pouces placé derrière le volant et finalement, l’écran principal est situé à l’extrémité droite. D’une longueur en diagonale de 16,9 pouces, il sert à gérer les systèmes d’info divertissement ainsi que la plupart des systèmes mobiles opérationnels comme la climatisation, la gestion audio et une panoplie d’autres éléments. »

Transformation radicale

Jusqu’à maintenant, cette Cadillac était étroitement dérivée des camionnettes Chevrolet Silverado et GMC sierra. Ce qui signifie que la suspension arrière était à essieu rigide et à ressorts à lames, une recette qui ne convient pas nécessairement à un véhicule de luxe. Cette fois, on a conservé les dimensions généreuses du châssis, on l’a rendu plus rigide a fait d’obtenir une meilleure tenue de route et une meilleure insonorisation sans oublier la présence d’une suspension arrière indépendante. Ajoutez à ce portrait des amortisseurs magnétiques qui s’ajustent immédiatement aux différentes variations de la route. Il est également possible de commander une suspension pneumatique qui permet de soulever ou d’abaisser la garde au sol selon les conditions du moment. Bien entendu, la géométrie des suspensions avant et arrière a été modifiée en fonction de ce nouveau châssis et du caractère luxueux de la Cadillac. Notre véhicule d’essai était propulsé par l’incontournable moteur V8 de 6,2 litres d’une puissance de 420 chevaux et d’un couple de 460 livres pieds. Il sera toutefois possible d’opter pour un moteur quatre cylindres diesel 3,0 l une puissance de 277 chevaux et un couple de 460 livres pieds. Ce couple élevé et les caractéristiques générales des moteurs diesels conviennent fort bien si vous prévoyez effectuer du remorquage. Ces groupes propulseurs sont associés à une boîte automatique à 10 rapports dont le fonctionnement a été sans faute tout au long de mon essai.

J’ai eu l’occasion de mettre à l’essai GMC Yukon propulsé par ce moteur diesel et j’ai été impressionné par son rendement et ses performances. Il ne faut pas se fier à la puissance, mais bien au couple de ce moteur qui est identique à celui du gros V8. De plus, avec cette combinaison de gros VUS et moteur six cylindres en ligne, la consommation de carburant ont été d’un peu moins de 9,0 l/100 km. Quant à l’Escalade à moteur V8 à essence, ce fut d’un peu plus de 14 l/100 km. Toujours pour pousser le raffinement technique au maximum, le différentiel arrière à glissement limité est à gestion électronique.

Conclusion identique

Un essai réparti sur plusieurs jours peut venir nous faire changer d’idée par rapport à un essai plus limité réalisé plusieurs semaines auparavant. Dans le cas qui nous concerne, ce ne fut absolument pas le cas. Il est vrai que les conditions météo ont été différentes, qu’il a fait plus froid lors de ce second essai, mais ma conclusion n’a pas changé. Quant aux routes, il n’y a eu aucun changement, elles sont toujours  aussi mauvaises et ce fut une excellente occasion pour être impressionné par les amortisseurs magnétiques et également par la suspension arrière indépendante. Je n’ai rien à changer par rapport à mon évaluation rédigée suite à ce premier contact. Voici d’ailleurs ce que j’en disais : « Il est vrai que piloter un tel mastodonte nécessite une certaine adaptation, mais après quelques kilomètres on se sent bien à l’aise. Surtout en raison du fait que cette Cadillac se conduit au doigt et à l’œil. Malgré les routes en fort mauvais état rencontré lors de notre essai routier, le confort de la suspension est impressionnant. Et peu importe le mode de conduite choisi, la rigidité de la caisse vient s’associer à une suspension confortable qui avalait littéralement les trous et les bosses. Et pour doubler, c’est relativement facile, il suffit d’appuyer un peu sur l’accélérateur et les performances sont impressionnantes puisqu’il faut un peu moins de sept secondes pour effectuer le 0–100 km/h. Et même si vous empruntez une route parsemée de virages accentués, vous n’aurez certainement pas de sueurs froides. Même si vous aimez rouler relativement vite, ce Caddy se charge de tout tandis que les occupants peuvent soit contempler le paysage ou se brancher à l’une des multiples prises USB parsemées dans l’habitacle. »’ « Un bémol toutefois : le levier de vitesses avec son bouton latéral n’est pas tellement convivial. » Bien entendu,  ses dimensions, sa vocation essentiellement utilitaire malgré un habitacle luxueux, une consommation assez intimidante avec le moteur V8 limite l’Escalade à une clientèle précise qui a besoin d’une excellente habitabilité, de toute la robustesse voulue tout en possédant un modèle d’une marque prestigieuse. Ce serait encore mieux, si une version hybride rechargeable ou entièrement électrifiée était disponible. Mais en attendant, c’est du sérieux.