Revenir au site

Chevrolet Bolt -

à la hauteur de la concurrence

Texte & photos: Denis Duquet

4 octobre 2020

Lancé il y a environ trois ans, la Chevrolet Bolt s’est immédiatement démarquée non pas en raison de sa silhouette relativement conventionnelle, mais surtout par le fait qu’elle proposait une autonomie de 383 km, ce qui était assez exceptionnel pour l’époque. Pour le modèle 2020, le rayon d’action est dorénavant de 417 km.

Trois ans plus tard, j’ai repris contact avec cette voiture dans le cadre du programme Voitures Écologiques de l’Association des journalistes automobiles canadiens, AJAC, qui s’est déroulé au mois de septembre. La Bolt est dorénavant confrontée à de nouvelles concurrentes qui proposent un rayon d’action plus ou moins similaire. Reste à savoir, si cette Chevrolet est toujours en mesure de justifier sa popularité.

Dans sa gamme de prix, la Chevrolet Bolt possède-t-elle encore les arguments nécessaires pour intéresser les acheteurs ? C’est ce que nous avons tenté d’établir dans le cadre d’un essai de quelques jours. Il faut souligner qu’au cours de l’hiver, un essai relativement concluant avait mis en évidence les qualités de cette voiture malgré les effets réducteurs d’autonomie du froid hivernal.

Forme conventionnelle

La Chevrolet Bolt est un véhicule cinq portes à hayon dont la silhouette est relativement classique, mais qui propose des lignes qui sont toujours modernes et qui devraient plaire à la majorité. À l’avant, la grille de calandre est minuscule et ne sert apparemment qu’à arborer le légendaire nœud papillon de la marque. Elle est encadrée de phares oblongs se prolongeant sur l’aile, ce qui contribue à lui donner une allure dynamique. Cependant, on aurait pu améliorer le coefficient de traînée qui est de 0,32. Compte tenu de la catégorie du Bolt, on se serait attendu à mieux.

Toujours à l’avant, la prise d’air est remplacée par un pare-chocs de couleur noire encastré dans la section avant et destiné à associer ce hatchback à la présentation d’autres modèles de la marque propulsés par un moteur thermique. Les parois latérales sont dotées d’une ligne de caractère en partie supérieure et d’une autre en bas de caisse, chromée cette fois-ci, juste au-dessus d’une applique de couleur noire. Toujours au chapitre des couleurs le Bolt est offert ern des coloris passablement voyants.

À l’arrière, le hayon est relativement vertical et surplombé d’un becquet intégré qui permet d’alléger la silhouette et sans doute d’améliorer l’aérodynamique. L’habitacle est spacieux compte tenu des dimensions extérieures, mais plusieurs déplorent le manque de support latéral et l’étroitesse des sièges avant. La banquette arrière accueille deux adultes de taille moyenne. Sans doute pour « faire tendance », la partie inférieure de la planche de bord est de couleur blanche tandis que l’élément supérieur sur notre voiture était de couleur grise. Un agencement plus ou moins réussi, du moins à mon avis. Chez Chevrolet, on souligne que le choix des couleurs pour la planche de bord a été effectué en fonction des goûts des acheteurs millénariaux. Espérons que ces derniers seront d’accord.

On retrouve au centre un écran d’affichage de 10,2 pouces, ce qui est quand même digne de mention. Les cadrans indicateurs sont à affichage numérique et proposent des graphiques de différentes couleurs. Personnellement, je crois que la Volt avait une meilleure approche. En effet, sur la voiture tout électrique, il m’a fallu un certain temps pour m’adapter, surtout pour jeter un coup d’œil à la consommation instantanée d’électricité.

Chassez le naturel et il revient au galop, ce constructeur nous en souvent habitué par le passé à l’utilisation abondante de plastiques durs, et on est revenu à cette tendance sur cette voiture. C’était le cas lors de mon essai initial il y a trois ans et c’est encore le fait de nos jours.

Accélération instantanée

Les ingénieurs de Chevrolet ont réussi à concevoir un moteur électrique dont la puissance est raisonnable. Celui-ci produit 200 chevaux et surtout 266 livres pieds. Il est alimenté par une unité d’alimentation électrique à piles ion lithium de 66 kWh/h placée sous le plancher et occupant pratiquement tout l’espace entre les roues avant et arrière. La localisation de cette batterie permet d’offrir un coffre à bagages de bonne dimension. Ce moteur assure des performances décentes, car il permet de boucler le traditionnel 0–100 km/h en 6,5 secondes. Ce qui est plus que suffisant dans un monde rationnel.

Comme tout véhicule à propulsion électrique, l’accélération est instantanée puisque ces moteurs produisent un couple élevé et sans délai. Les reprises nerveuses sont appréciées dans la circulation urbaine alors qu’il faut parfois réagir rapidement, c’est donc un élément de sécurité.

Il faut également ajouter que grâce à l’utilisation d’une prise de recharge combinée permettant de brancher le véhicule à un chargeur rapide, il est possible de bénéficier d’une recharge qui permet d’obtenir une autonomie de 160 km en 30 minutes. C’est la bonne nouvelle. Par ailleurs, il faut absolument, c’est un minimum, posséder une borne de recharge de 240 V à la maison, car cela prend même quelques jours si vous vous fiez au courant de 120 V.

Pour remplir cette fiche technique, la suspension avant est indépendante tandis qu’à l’arrière on retrouve une poutre déformante. Pour ralentir et freiner ce véhicule, on compte sur des freins à disque à l’avant et à des tambours à l’arrière. Quant à la direction, elle est à assistance électrique, on n’aurait pas su faire autrement.

Elle a du caractère

Depuis quelques années maintenant, ce constructeur a réussi à pratiquement éliminer les erreurs de jugement aussi bien au chapitre de l’esthétique que de la mécanique. Cette voiture propose un agréable mélange de silhouette élégante et de mécanique toujours dans le coup. De plus, la gestion de l’alimentation électrique du moteur est très bonne puisque, par exemple, on réussit parcourir une distance de 50 km alors que la consommation d’électricité est équivalente à un trajet de 40 km. Ceci, bien entendu, en conduisant de façon adaptée et en faisant appel au processus de régénération d’énergie.

À chacun de mes essais la Bolt s’est démarquée par un excellent agrément de conduite, des accélérations nerveuses, une bonne tenue de route malgré une carrosserie relativement verticale et bien entendu une autonomie rassurante. Cependant, l’empattement court ne fait pas nécessairement bon ménage avec les chaussées en mauvais état qui sont pratiquement la norme dans notre province.

Comme c’est le cas pour plusieurs véhicules fabriqués par General Motors, on se fie aux applications Apple CarPlay et Android auto pour nous assurer un système de navigation. Pour autant qu’on a souscrit à l’abonnement au système Wi-Fi. Certains le déplorent, mais cela semble devenir une tendance de plus en plus marquée chez plusieurs constructeurs.

La position de conduite est correcte et une chose que j’ai beaucoup appréciée est cette palette de freinage régénérateur placé à la gauche du volant et qui permet de conduire la voiture en utilisant uniquement l’accélérateur et ce contrôle au volant. C’est surtout apprécié dans la circulation dense alors qu’on ne cesse d’avancer, de freiner pour ensuite avancer à nouveau.

Somme toute, la Chevrolet Bolt ne s’en laisse pas imposer par la concurrence et demeure même après trois années sur le marché l’une des alternatives intéressantes pour les personnes désireuses de se convertir à la voiture électrique.