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Chevrolet Colorado ZR2 Bison

Rien ne l’arrête

Par : Denis Duquet

Photos : Chevrolet Canada

8 mai 2020

On croyait la catégorie des camionnettes intermédiaires destinée à l’oubli. Du moins jusqu’à l’arrivée des Chevrolet Colorado et GMC Canyon. Avec leurs dimensions juste ce qu’il faut, leur silhouette moderne et surtout un comportement routier plus qu’honorable, ce duo a réussi à convaincre plusieurs acheteurs à se détourner des modèles plus gros et plus onéreux. Toujours en respectant sa philosophie de véhicule pratique et performant vendu à prix compétitif, la division Chevrolet a développé une version hors route, le ZR2. Et il n’était pas question de s’en tenir à un véhicule légèrement modifié pour faire plus costaud et doté de quelques légères modifications à la suspension afin de laisser croire que c’était un dur de dur. En effet, on a confié le développement de ce costaud à des ingénieurs spécialisés dans la conduite hors route et on n’a pas fait dans la dentelle pour nous offrir une camionnette capable de passer partout ou presque.

On a équipé ce modèle de différentiels verrouillables à l’avant et à l’arrière, on a fait appel à des amortisseurs DSSV d’une impressionnante efficacité sans oublier d’utiliser un ratio arrière de 3. 42. De plus, les voies avant et arrière ont été élargies de 8,9 cm tandis que la suspension est surélevée de 5 cm. En plus, le ZR2 est doté de jantes spéciales en aluminium de 17 pouces. Enfin, pour plus de robustesse, on utilise des bras de suspension renforcés.

Le Bison maintenant

Ce modèle a donc été modifié et amélioré afin de pouvoir tenir la dragée haute à la plupart des ténors de la conduite en tout-terrain. Les ingénieurs ont décidé d’y aller d’un effort supplémentaire et de concocter la version Bison ciblant les personnes désirant pousser davantage en conduite or route. Et au lieu de confier cette tâche aux ingénieurs maison, on a travaillé de concert avec la compagnie AEV, American Expedition Vehicle, spécialisée dans le développement de véhicules hors route très performants.

Je me serais attendu à ce que l’on modifie plusieurs éléments du groupe propulseur, notamment la suspension et la puissance du moteur. On a jugé que le ZR2 avait toutes les qualités nécessaires pour se démarquer en conduite tout-terrain.

Mais pour protéger plusieurs de ses organes mécaniques, on a installé cinq plaques de protection sous le véhicule. Celles-ci protègent le carter d’huile, le réservoir de carburant, la boîte de transfert ainsi que les différentiels avant et arrière. Ces plaques sont fabriquées d’un acier au boron ultra résistant.

En plus, les pare-chocs avant et arrière sont en acier estampé et produits par AEV. Et le pare-chocs avant peut être équipé d’un treuil, disponible sur le marché les accessoires.

Il faut préciser que le modèle Bison n’est offert qu’avec la version ZR2. Il s’en distingue avec une plaque de métal transversale affichant le mot Chevrolet. Pas de nœud papillon cette fois-ci.

Simple et spacieux

Si vous aimez le futile et le tape-à-l’œil, il est certain que la planche de bord du Colorado vous décevra. En effet, on a préféré la sobriété et le caractère pratique. C’est vrai qu’au premier contact, on pourrait espérer voir un peu plus de raffinement dans le design, un peu plus d’esthétique, mais à l’usage, on réalise que les gens qui ont dessiné ce tableau de bord l’ont fait en fonction d’une utilisation pratique. En effet, tout est à la bonne place, tout est facile à atteindre. Il est vrai que l’écran d’affichage pourrait être plus grand, mais au moins la gestion des différentes commandes s’effectue facilement. De plus, on retrouve les applications Apple CarPlay et Android auto.

Et il faut souligner que contrairement au Toyota Tacoma, nous n’avons pas l’impression d’est assez sur le plancher. Les sièges baquets avant sont de présentation simple, mais offrent un bon confort, surtout lorsqu’on roule sur des sentiers défoncés, et assurent quand même un support latéral acceptable pour un véhicule de cette catégorie.

De plus, avec la version quatre portes, on est loin du petit strapontin boulonné à la paroi arrière qui était plus un instrument de torture qu’un siège pour adultes. Cette fois-ci, on a droit à une vraie banquette tandis que le dégagement pour la tête, les jambes et les coudes est plus que généreux. Il s’agit d’un corollaire des dimensions juste ce qu’il faut de la carrosserie.

En plus, la qualité des matériaux de l’habitacle marque un pas en avant pour ce constructeur. Nous n’avons pas l’impression d’être au volant d’un modèle Cadillac, mais la qualité des matériaux est correcte tout comme la qualité de l’assemblage.

Cramponnez-vous, ça  grimpe !

J’ai eu l’occasion à une couple de reprises de faire l’essai de ce modèle dans des conditions de conduite hors route passablement extrêmes. Non, cela ne s’est pas déroulé sur le sentier du Rubicon, mais sur des terrains vraiment accidentés du Michigan en mesure de mettre en défaut plusieurs des véhicules de ce genre.

Tout d’abord, pour s’y rendre, tout comme lors de mon essai dans la région métropolitaine de Montréal, la première surprise a été que ce modèle n’est pas nécessairement un tapecul, ce que l’on serait porté à croire en raison de sa vocation de baroudeur. Mais la suspension à grand débattement réussit à atténuer les trous et les bosses qui font partie du quotidien du conducteur québécois.

De plus, le moteur V6 de 3,6 litres d’une puissance de 308 chevaux associé à une boîte automatique à huit rapports est à la hauteur des attentes. Pour la plupart des gens, cette combinaison est préférable en raison de la douceur du moteur V6 et de l’efficacité de la transmission. De plus, son couple de 275 livres pieds est suffisant pour une conduite hors route sans problème.

Si vous faites partie des purs et durs qui ne jurent que pour la motorisation diesel pour un véhicule à rouage intégral, vous pouvez opter pour le quatre cylindres de 2,8 litres turbo d’une puissance de 180 chevaux, mais surtout proposant 369 livres pieds de couple. Cette fois, il est relié à une boîte automatique à six rapports. Ce couple imposant se manifeste à bas régime, ce qui est un élément positif pour une conduite hors route agressive dans des conditions assez intimidantes.

Bref, comme l’ont démontré plusieurs matches comparatifs réalisés par différentes publications, le Colorado ZR2 Bison est nettement l’un des leaders de la catégorie des tout-terrains performants, laissant entre autres le Tacoma dans son sillage.

J’aime bien le caractère rustique est pratiquement militaire du Jeep Gladiator, mais le Colorado ZR2 Bison  se révèle plus confortable, presque à son égal en conduite hors route, bénéficiant d’un rouage intégral permanent et d’une fiabilité plus rassurante. Mais, pour sa part, le caractère unique du Gladiator lui permet de gagner des points à certains chapitres.

Au change, personne n’est perdant.