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Chevrolet Corvette Stingray 2020.

La plus sophistiquée de son histoire

par Denis Duquet

27 juillet 2019

Jusqu’à ce jour, la Chevrolet corvette C7 était considérée comme la meilleure de l’histoire. Histoire de 1953 avec spectaculaire cabriolet sport, une première dans l’histoire automobile nord-américaine. Les modèles se sont succédé parfois avec plus ou moins de succès pour aboutir à la dernière mouture, la C7 fortement appréciée aussi bien pour ses performances, son raffinement et un comportement routier digne des meilleures sportives.

Voilà c’était la situation avant le 18 juillet dernier alors qu’on a dévoilé la toute nouvelle génération de la plus titrée des sportives américaines, le modèle C8 à moteur central.

Pour ce faire, on a pris des moyens quasiment pharaoniques alors qu’on a fait appel à un immense hangar de dirigeable de la Seconde Guerre mondiale situé à Tustin tout près de Santa Anna en Californie. Ont été invités à ce dévoilement, les propriétaires de Corvette, les journalistes et chroniqueurs automobiles et une foule d’autres personnes intéressées par l’événement.

Le dévoilement a été spectaculaire alors que les organisateurs ont bénéficié d’un espace gigantesque pour effectuer la présentation. Une fois le rideau arrière relevé, trois voitures sont apparues au loin. Celle du centre s’est immobilisée sur la scène alors que les deux autres ont continué leur route de chaque côté des estrades. Mark Reuss, le président de General Motors est sorti de la voiture et nous a présenté la nouvelle Corvette Sting Ray.

Silhouette réussie

J’avais des inquiétudes quant à la silhouette de cette nouvelle venue. Les photos de la voiture camouflée ne permettaient pas de déterminer l’allure finale. Personnellement, je trouve que c’est réussi, car on a conservé une filiation avec le modèle actuel grâce à la section avant tandis que l’on a fort bien réussi à intégrer la présence d’un moteur en position centrale. Je sais que les goûts ne se discutent pas et que certains vont trouver cette voiture atroce, mais dans le cadre du dévoilement, la plupart des personnes semblaient avoir une opinion positive quant à la silhouette.

Détail intéressant, les poignées de portières et les systèmes de déclenchement du capot et du capot arrière sont totalement dissimulés afin d’offrir un look sans obstruction visuelle. L’un des points d’intérêt de la voiture lorsqu’on la regarde côté est cette prise d’air à l’arrière de la portière afin d’alimenter les radiateurs.

On a également réussi à bien intégrer la présentation du gros moteur V8 avec un capot arrière doté d’une vitre permettant d’exhiber la mécanique. Détail à souligner, les sorties d’échappement sont désormais de chaque côté de la voiture alors qu’elles étaient au centre précédemment.

Jusqu’à la dernière génération, la plupart des critiques déploraient la présentation de la planche de bord et de l’habitacle. Cela s’est fortement amélioré sur le modèle qui nous quitte, et cette fois-ci c’est encore mieux.

J’ai eu l’opportunité de prendre place au volant, on se sent pratiquement intégré à la voiture avec une portion centrale élevée possédant en sa partie supérieure différents pavés de commande. Sur la console centrale, on retrouve un bouton de commande gérant les modes de conduite et les touches servant à choisir les rapports de vitesses. Il faut également souligner que la qualité des matériaux s’est grandement améliorée.

Le volant à deux branches permet une excellente vision de l’écran affichant les cadrans indicateurs et de multiples informations quant à la navigation, aux réglages et de multiple choix de fonctions.

Mécanique éprouvée

Même si le moteur V8 est placé en position centrale, il s’agit de l’incontournable moteur « small block » de 6,2 litres produisant 495 chevaux et 470 lb-pi de couple. Bien entendu, ce moteur a été révisé et amélioré de fond en comble afin de pouvoir être à la hauteur des exigences des conditions d’utilisation et de conduite. Il est associé à une boîte automatique à huit rapports à double embrayage produit par Tremec, compagnie spécialisée dans les boîtes de vitesses de haute performance et de course.

Si la version C7 permettait de commander la voiture avec une boîte manuelle, ce n’est plus le cas. De toute façon, il y avait peu de demandes puisqu’avec la boîte automatique, les performances sont supérieures et la consommation de carburant moindre. Détail à souligner, les commandes de passage des vitesses sont reliées de façon électronique à la boîte de vitesses. Il n’y a aucun lien mécanique entre les commandes et la boîte de vitesses. Il faut également souligner que malgré le mode de conduite sélectionné, la boîte changera automatiquement la vitesse des changements des rapports en fonction de la situation de conduite. Vous avez opté pour le mode sport, vous conduisez de façon régulière, la transmission s’adaptera automatiquement.

La plate-forme est constituée de nombreux éléments en aluminium et en fibres de carbone afin d’offrir une rigidité jamais obtenue sur ce modèle. De plus, plusieurs options au chapitre de la suspension sont offertes. Par exemple, le groupe d’options de performance Z 51 permet d’améliorer si possible le comportement de la voiture. La suspension magnétique disponible a été améliorée afin de répondre plus rapidement et plus exactement aux modifications de conduite et de la chaussée.

Enfin, il est possible que la suspension soulève la partie avant de la voiture de 40 mm afin de mieux pour éviter de heurter le pavé lorsqu’on doit négocier un « dos d’âne ». On peut même enregistrer cet obstacle dans le système GPS pour que la voiture se soulève automatiquement lors d’un prochain passage. On peut même enregistrer 1000 locations avec ce système.

Des arguments imparables

Somme toute, la Corvette Sting Ray 2020 est une voiture impressionnante tant au chapitre du stylisme, du groupe propulseur et de la technologie en général. Elle est capable, du moins théoriquement, de soutenir la comparaison au chapitre des performances, du comportement routier avec plusieurs autres modèles sportifs à moteur central.

Cela dit, le plus important de tous, c’est non seulement que cette nouvelle est en mesure de boucler le 0-97 km/h en moins de trois secondes lorsque la voiture est équipée d’un échappement sport, mais son prix de vente de base aux États-Unis et en dollars américains est de $60 000. De quoi donner des boutons à la concurrence.

Il est certain qu’il y aura une ruée vers ce nouveau modèle, et il faudra s’armer de patience pour prendre livraison de sa voiture que l’on peut commander sur le site Internet proposé par Chevrolet. Cependant, ce sera l’épreuve du temps qui fera foi de tout. Le comportement routier et les performances devront être à la hauteur des attentes et la fiabilité devra être au rendez-vous.

Si ces conditions sont remplies, on voit travailler fort à l’usine de Bowling Green au Kentucky.