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Dodge Durango SRT,

un VUS pas comme les autres

Par Denis Duquet

Photos : FCA Canada

13 décembre 2019

En cette période de réduction des cylindrées de moteur, d’électrification de la motorisation et de culte sans réserve à tout ce qui est écologique, il est certain que la division Dodge rame à contre-courant. En effet, on retrouve dans sa gamme de modèles, de multiples véhicules propulsés par de tonitruants moteurs V8 de grande puissance et promettant des performances à l’égale des meilleurs « muscle cars » de jadis.

De ce groupe, on retrouve le Durango, un VUS pleine grandeur à trois rangées de sièges qui a été incorporé dans cette ronde de chevaux vapeur. Mais, il faut être quand même impartial et souligner que ce modèle est également disponible avec un moteur V6 de 3,6 litres qui fait le travail. Par contre, si vous voulez associer caractère pratique et performances, vous pouvez choisir entre deux moteurs V8, le premier d’une cylindrée de 5,7 litres d’une puissance de 360 chevaux et un 6,4 litres produisant 475 chevaux. Ils sont associés comme tous les autres à une boîte de vitesses automatique à huit rapports et à traction intégrale.

C’est ce dernier moteur identifié comme étant un 392 pouces cubes qui est chargé d’animer la version SRT, la plus puissante et la plus spectaculaire. C’est d’ailleurs le modèle que nous avons mis à l’essai tout récemment.

Fière allure

Tout véhicule de haute performance se doit d’afficher ses couleurs, sinon les acheteurs vont s’en détourner même si les performances sont prometteuses. Notre modèle d’essai était donc doté d’une prise d’air centrale sur le capot, celle-ci encadrée par des grillages d’évacuation d’air puisque ce gros moteur reproduit beaucoup de chaleur. En plus d’être pratique, cette présentation est l’équivalent d’afficher un autocollant « voiture musclée » sur les parois. Notons également la présence du chiffre 392 sur les ailes avant, identification qui fera saliver les amateurs de grosse cylindrée.

Ajoutons des jantes au dessin agressif, des étriers de freins de couleur rouge, ainsi qu’une grille de calandre alvéolée surplombant une prise d’air qui, à son tour, domine une autre prise d’air beaucoup plus grande et qui est encadrée par les phares antibrouillard. C’est plus discret à l’arrière, mais on retrouve des embouts d’échappement affleurant.

Il faut lever le pied passablement pour prendre place à bord, mais une fois en place, on se retrouve dans un siège galbé offrant un excellent support latéral et très confortable. Le volant sport se prend bien en main et force est d’admettre que la plupart des commandes tombent facilement sous la main et sont faciles à identifier. Si on a opté pour l’ensemble « allure intérieure », on retrouvera des garnitures en fibres de carbone tandis que le tableau de bord est garni de cuir. C’est dans cet environnement qu’on retrouve un écran tactile de 8,6 pouces qui affiche le système Uconnect toujours aussi facile d’utilisation.

Les sièges capitaines de la seconde rangée sont confortables et le système d’info divertissement comprenant des écrans arrière sera apprécié lors de longues randonnées. Quant à la troisième rangée de sièges, son confort n’est ni meilleur ni pire que ce que nous offre la concurrence. Par ailleurs, la finition est correcte et on ne trouve rien à redire quant à la qualité des matériaux.

Vroom ! Vroom ! Vroom !

Le moteur Hemi de 6,4 litres démarre avec un jappement guttural qui laisse entrevoir des performances spectaculaires. Sa puissance est de 475 chevaux et son couple de 470 livres pieds. C’est impressionnant et soulignons que le Durango SRT ne doit concéder qu'une vingtaine de chevaux à la nouvelle Chevrolet Corvette C8. C’est du muscle ça monsieur! Les ingénieurs attitrés au développement et à la mise au point de ce véhicule ont eu la bonne idée d’intégrer un système de rouage intégral dont le calibrage a été effectué en fonction d’un véhicule de performance. D’ailleurs, dans le cadre de mon essai, j’ai eu l’opportunité de conduire alors que la chaussée était recouverte de neige et même si j’appuyais de façon vigoureuse sur la pédale d’accélération, le SRT demeurait stable et les roues ne patinaient pas non plus.

Selon le constructeur, le 0–100 km/h s’effectue en cinq secondes tandis que le 80–120 km/h est l’affaire de quatre secondes et des poussières. Si vous n’êtes pas friands d’accélérations tonitruantes, au moins vous savez que les dépassements seront rassurants. Toujours au chapitre de la fiche technique, les suspensions avant et arrière sont indépendantes ce qui est à souligner sur un véhicule d’une telle puissance.

90$ par semaine

Tout se paye dans la vie, et les performances offertes par ce modèle SRT sont réalisées en devant effectuer des arrêts à la pompe d’essence qui ne sont pas nécessairement espacés, et certainement coûteux. Selon les données du manufacturier, le coût annuel en carburant estimé est de 4524 $, ce qui constitue une dépense moyenne de 87 $ par semaine. Mais cette moyenne est obtenue en raison d’une conduite disciplinée et en sollicitant assez peu les performances du moteur. Si votre pied droit est plus enthousiaste, il faut faudra débourser entre 90$ et 100$ facilement par semaine pour profiter au maximum des capacités de ce bolide qui s’alimente en essence super.

Après cette douche froide, il est important de souligner les qualités routières et de performance. Le moteur accélère à la moindre sollicitation, le volant se prend bien en main tandis que les palettes de passages des rapports sont à la portée des doigts et la boîte automatique à huit rapports réagit très rapidement.

De plus, plus la route sera sinueuse, plus vous allez apprécier votre Durango. Et si vous vous en servez comme véhicule familial, ses capacités de pouvoir transporter six ou sept passagers et leurs bagages seront jugées inestimables. En plus, la capacité de pouvoir tracter une remorque de 8700 livres avec l’ensemble d’attelages de remorque de classe quatre est un autre élément positif. À ce chapitre, le tableau est passablement impressionnant.

En fait, l’agrément de conduite est garanti, tout autant que la consommation élevée et aussi bien vous amuser durant votre prise de possession du SRT puisque sa valeur de revente n’est pas la meilleure qui soit.

Après tout, rien n’est parfait.