Revenir au site

Dodge SRT Charger 392 Daytona

Du Vroom Vroom à satiété

20 septembre 2017

Par Denis Duquet

Je vous conseille de ne pas lire cette critique si vous avez embrassé un arbre ce matin, si vous êtes un inconditionnel de la voiture électrique ou un écologiste convaincu. En effet, avec cette voiture, la division Dodge renie tous ce à quoi vous croyez. En effet, il est difficile de concilier écologie, électrification de la planète avec un véhicule propulsé par un tonitruant moteur V8 de 392 pouces cubes (6,417 cc) produisant 485 chevaux. Et pour se démarquer davantage des autres voitures plus conventionnelles, notre modèle d’essai était d’une couleur orange vif avec des bandes décoratives noires ainsi qu’une décalcomanie située à l’arrière et affichant la cylindrée de la voiture. Pour les personnes à la recherche de plus de discrétion, ce Charger tout en muscle peut être commandé dans une livrée plus discrète.

Et bien que je sois en théorie contre ce retour aux « Muscle Cars » des années 60 et 70, je dois admettre que l’exécution de cet hommage au passé est impeccable et impressionnante aussi bien au chapitre de la conception, de la présentation que des performances. Et si vous aimez un moteur tonitruant, vous allez être servis à gogo.

L’ancien servi à la moderne

En général, on tente toujours de rendre le passé plus romantique qu’il l’était. Les amateurs de ces voitures musclées des années passées se souviennent uniquement des bons côtés de ces bolides, notamment leur puissant moteur V8, leurs accélérations intempestives et également l’image masculine qui s’en dégageait. Il faut se souvenir qu’à cette époque, les femmes au volant se limitaient surtout à de petites voitures économiques pas tellement puissantes et pas tellement intéressantes. Il y avait bien des exceptions, et dans l’ensemble ces voitures étaient, comme dirait Michel barrette, « des chars de gars ». Ils oublient cependant le confort sommaire, une tenue de route parfois aléatoire et des freins chauffant prématurément.

Tel que mentionné précédemment, le Dodge Charger SRT Daytona 392 essayé a fait certainement tourner les têtes non pas seulement en raison de sa robe orange empruntée aux modèles du passé, mais par la décalcomanie extérieure, la silhouette passablement élégante de cette berline et en plus une sonorité assez ronflante des pots d’échappement. D’ailleurs, l’un de mes fils qui était de passage chez moi, a emprunté la voiture et sans même dépasser les limites de vitesse affichées dans ma municipalité, je pouvais entendre le ronflement du moteur à plusieurs rues de chez moi.

Il ne faut pas oublier l’habitacle, proposant des sièges garnis d’une sellerie en cuir suédé qui retient bien le corps dans les virages et qui sont relativement confortables tout en s’inspirant, une fois de plus, de ce qu’on nous offrait il y a une trentaine d’années. Soulignons que si les voitures d’une autre époque étaient d’une finition plus ou moins sommaires, notre voiture d’essai était dans la moyenne du jour. Bien entendu, les places arrière sont correctes, sans plus. Et comme il s’agit d’un coupé quatre portes, il faut se pencher pour prendre place à l’arrière. Soulignons au passage, une planche de bord bien disposée et facile à lire. En plus, plusieurs réglages et informations sur les performances s’affichent à l’écran d’affichage. Ces informations vont de la force gravitationnelle latérale, à la pression d’huile, à la température de celle-ci ainsi que des indications concernant l’accélération et le freinage.

« Ça marche en t… »

Voilà ce que mon passager a déclaré suite à une accélération, pourtant modeste compte tenu des capacités de la voiture. Et c’est vrai, comme dans le bon vieux temps, les accélérations sont foudroyantes, 0-100 km/h en 5 secondes, accompagnées d’un vrombissement du moteur qui plaira certainement aux amateurs du genre. Mais si autrefois la sophistication mécanique faisait place à la puissance à gogo, de nos jours le moteur tourne comme une horloge, aucune vibration, aucune émanation d’odeurs quelconques associés à la surchauffe et en plus, la transmission automatique à huit rapports permet de concilier toute cette cavalerie de façon assez efficace tout en limitant la consommation de carburant qui, dans mon cas, s’est limité à 14,5 l/100 km, ce qui est quand même fort honnête. Par contre, si vous vous excitez le moindrement, il est probable que vous allez atteindre des sommets frôlant les 18 l/100 km. Cependant, si vous conduisez sur la grand-route en adoptant une conduite de type plus économique et en respectant les limites de vitesse, j’admets que c’est parfois difficile, la consommation devrait parfois être sous les 10 l/100 km.

Enfin, toujours au chapitre de la conduite, grâce au bouton SRT placé sur la console centrale, vous pouvez choisir entre les modes Eco, Ville, Sport et Piste. Ces réglages agissent également en interaction avec que les palettes de passages de rapports placés derrière le volant.

Raison d’acheter

Le Charger SRT Daytona 392 n’est pas un achat rationnel, loin de là. En fait c’est tout le contraire, c’est un achat viscéral qui implique un amour de la performance, de la brutalité d’un gros moteur V8 sans oublier une apparence extérieure qui fait tourner les têtes. Et même si payer aux environs de 60 000 $ pour se procurer un tel bolide peut sembler horrifiant aux yeux de certains, cette quasi réplique de ce que certains appellent le bon vieux temps se justifie, mais seulement aux yeux de certains. Et pour se donner bonne conscience, ils soulignent que le comportement routier est correct et les freins Brembo puissants.