À une certaine époque, la camionnette compacte Ranger jouissait d’une extrême popularité. En effet, elle se vendait à un prix plus que compétitif et associé à la réputation du constructeur en fait de camionnettes, elle était le choix d’une grande majorité. Elle a été commercialisée de 1983 à 2011 avant de disparaître faute d’intérêt pour cette catégorie à l’époque. Mais le fait que General Motor ait décidé de faire revivre les Chevrolet Colorado et GMC canyon, Ford a décidé de ramener le Ranger sur le marché en 2018.

Il était facile de voir que c’était une décision prise soudainement et on a modifié tant bien que mal une version destinée aux pays asiatiques pour l’aménager en véhicule nord-américain. C’était bien, mais sans plus. Enfin, ses succès mitigés s’expliquent par la présence du Maverick plus petit certes, mais mieux réussi.

Heureusement, pour 2024, on a révisé le Ranger du tout au tout et le résultat est plus convaincant puisque cette camionnette a décroché le titre de « Camionnette nord-américaine de l’année » pour
l’année modèle 2025. Reste à savoir si ce titre est mérité.

Un seul choix

Pour simplifier les choses et réduire les coûts de production afin de rendre le prix de vente plus compétitif, seul le modèle SuperCrew avec boîte de chargement de cinq pieds est disponible. Ceci correspond à la situation du marché alors que ce type de camionnettes est surtout acheté par des gens qui s’en servent pour leurs loisirs et pour de légers travaux domestiques. La silhouette est réussie et ressemble d’assez prêt à celle du F150. Comme celle-ci est la camionnette la plus vendue sur le marché, il est difficile de se tromper. Ceci dit, la section avant se veut agressive avec un bouclier en partie inférieure qui lui donne un air de costaud. Somme toute dans l’ensemble, ça lui donne un air assez distinctif sans être trop ostentatoire.

Bien entendu, pour prendre place à bord, il faut lever la jambe passablement haute, mais une poignée d’assistance facilitait les choses. Et une fois installé, ça va. Une fois assis, on se rend rapidement compte que les sièges offrent un bon support latéral grâce à des bourrelets latéraux, mais le siège pourrait être mieux rembourré.

Devant lui, le pilote est confronté à un écran de 12,4 pouces abritant les cadrans indicateurs et une multitude d’affichages pouvant être programmés. Si les versions de base sont dotées d’un écran central de 10 pouces, les versions les plus onéreuses sont dotées d’un écran vertical de 12 pouces. Ce faisant, on s’est inspiré de plusieurs camionnettes proposées par la concurrence. On remarque de multiples espaces de rangement, notamment le coffre à gants de bonne dimension qui est
superposé par un autre afin d’augmenter la capacité de remisage. À ce sujet, on trouve des espaces de rangement sous la banquette arrière. Cependant, aux places arrière, le dossier est passablement droit tandis que le dégagement pour les jambes pourrait être plus généreux.
Finalement, la qualité des matériaux est bonne tout comme la qualité d’assemblage.

Motorisation bien adaptée

À prime abord, lorsqu’on apprend que c’est un moteur quatre cylindres de 2,3 litres turbo compressé qui est sous le capot, on se demande si le moteur V6 de 2,7 litres turbo compressé serait un meilleur choix. Sa puissance de 315 chevaux n’est pas à dédaigner. Notre véhicule d’essai était équipé du quatre cylindres et les 270 chevaux se sont montrés adéquats tout en assurant une économie de carburant correcte maisde très peu cependant.

Ce quatre cylindres est couplé à une boîte automatique à 10 rapports et bien entendu il est possible de commander la version avec système quatre roues motrices. Pour engager, il suffit d’appuyer sur l’un des pavés placés en périphérie d’un gros bouton de commande situé sur la console centrale.

Cette motorisation de base permet de boucler le 0-100 km/h en 7,9 secondes tandis que la version à moteur V6 le fait en cinq secondes. Quant à la capacité de remorquage, elle est de 5500 livres et ce pour les deux motorisations. À titre d’exemple, le Chevrolet Colorado et le Toyota Tacoma ont une capacité de remorquage moindre.

Solide sur la route, ergonomie irritante

Dans le cadre de mon essai du Ranger j’ai eu l’occasion de circuler sur les autoroutes lorsque le pavé était sec ou enneigé. Lorsque la situation l’exigeait, j’ai pu mettre à l’essai le rouage intégral qui s’est avéré efficace même lorsque plusieurs centimètres de neige recouvraient la chaussée. Cependant, lorsque la route est sèche, mieux opter pour la propulsion aux roues arrière puisque le rouage intégral de semble pas tellement apprécier les virages serrés. De plus, le moteur offre de bonnes performances et son couple de 310 livres pieds de couple a été apprécié. Cependant, comme la plupart des véhicule de ce constructeur, la direction est peu communicative. Enfin, détail irritant à chaque fois que je conduis un produit de cette marque, la disposition du pédalier est telle que le bout de mes souliers ne cesse de heurter le mur de protection ce qui est désagréable et qui pourrait être dangereux en certaines circonstances.

Cependant, si les qualités routières et de motorisation de cette camionnette sont supérieures à la moyenne, permettez-moi de déplorer l’ergonomie du Ranger. En effet, c’est beau d’avoir un écran vertical aux dimensions généreuses, mais ce n’est certainement pas une raison de s’exciter à ce sujet. Il y a trop de commandes qui ne sont tributaires que de cet écran, et dans bien des cas, ce n’est pas trop évident de trouver la bonne commande. Prenons par exemple les contrôles des sièges chauffants, qui sont placés tout en bas de l’écran, et ils sont minuscules. Après ma prise en main de ce véhicule, après avoir roulé pas plus de 3 km, j’ai été confronté à des sièges chauffants qui étaient vraiment brûlants. Incapable de trouver la commande sans trop de difficultés, j’ai dû m’immobiliser dans une rue attenante et passer quelques minutes afin de trouver le coupable.

Les ingénieurs auraient pu trouver le moyen de simplifier certaines commandes utilisées fréquemment et les placer en des endroits plus faciles. De plus, cet écran tout comme celui réservé aux cadrans indicateurs se tourne au noir la nuit venue rendant la consultation encore plus pénible. Peut-être que j’ai fait fausse route, mais je n’ai jamais trouvé le moyen de remettre les écrans d’affichage à la version jour lorsque le soleil était couché, ce qui aurait facilité la consultation.

Un titre mérité

Chaque année, les membres du jury de NACTOY – North American Car, Truck and Utility Vehicle of the Year- sont confrontés à une liste de camionnettes assez peu garnie. D’ailleurs, cette année, les deux autres finalistes étaient le Ram 1500 et le Toyota Tacoma. Deux autres candidats de choix, mais il semble que pour les membres du jury, l’expérience de Ford en matière de camionnettes l’a
emporté.