Alors que les constructeurs nord-américains ont carrément abandonné toute velléité de poursuivre le développement des berlines pour se consacrer aux VUS, la saveur du jour, et aux camionnettes, fort rentables, ce constructeur coréen poursuit le développement des berlines. Qui a raison ? Qui a tort?

S’il est vrai que le marché des automobiles a connu un sérieux déclin au cours des cinq dernières années, il n’en demeure pas moins que plus d’un million et demi de ce type de véhicule se vend toujours sur le marché américain. Ce qui est quand même une quantité notable. De plus, Hyundai se base sur de récentes études qui tendent à révéler un certain retour en faveur des automobiles, notamment en raison des millénariaux qui ne sont pas nécessairement entichés des utilitaires sport et des camions.

Bref, les raisons du développement d’une huitième génération de la Sonata ne sont pas farfelues ou irréalistes. Toutefois, on n’a pas voulu modifier ce modèle de façon radicale afin de pouvoir compter sur la génération des acheteurs précédents qui préfèrent sa silhouette et ses caractéristiques principales. Cela ne signifie pas pour autant que les changements sont minimes, bien au contraire. Toutefois, il s’agit quand même d’une évolution tant sur le plan esthétique que mécanique.

De profil, la voiture est élégante et fait l’unanimité. Les stylistes lui ont donné plus d’élégance avec des lignes de caractères; l’une placée immédiatement sous la ceinture de caisse et une autre en partie inférieure de la paroi. Ce qui a pour effet de donner plus d’ampleur à la longueur de la voiture qui est d’ailleurs allongée. La section arrière est elle aussi élégante avec ce petit déflecteur intégré au couvercle du coffre tandis qu’une bande lumineuse traverse sa paroi verticale et encercle partiellement les feux arrière.

Toutefois, l’immense grille de calandre qui traverse pratiquement de part en part la section avant surplombée par un capot très plongeant est loin de faire l’unanimité. En effet, cela détonne quelque peu avec l’ensemble de la carrosserie et on ne peut s’empêcher d’associer cette présentation à celle de la Toyota Avalon. Sur le plan esthétique, c’est la seule audace que les stylistes ont adoptée pour la présentation extérieure. En fait, l’élément qui fait le plus jaser est cette bande lumineuse à DEL qui origine sous les feux de route pour ensuite se prolonger le long de l’aile. Dans le jour, ça ressemble quelque peu à une bande de chrome qui se poursuit vers l’arrière. Mais la nuit, cette bande est illuminée et du plus bel effet.

Comme le veut la tendance actuelle, il s’agit d’un coupé quatre portes dont la ligne de toit est très fuyante. Prendre place à l’arrière nécessite qu’on doive se pencher plus que de mesure. Cependant, une fois assis, le dégagement pour la tête devrait être adéquat pour plus de 85 % des occupants. Il faut également souligner la qualité des matériaux et de l’assemblage. Soulignons au passage que cette voiture est assemblée dans une toute nouvelle usine située à Montgomery dans l’Alabama. On y trouve à cet endroit un atelier de peinture imposant et sophistiqué qui explique la qualité de la peinture de la carrosserie.

Contrairement à la tendance actuelle et comme c’est presque courant chez Mercedes-Benz, l’écran tactile de gestion et d’information de 10,25 pouces est placé en position horizontale et rejoint quasiment la nacelle des cadrans indicateurs qui est dorénavant un écran de 12,5 pouces regroupant l’indicateur de vitesse, le compte-tours et plusieurs autres éléments d’information. En plus, il faut absolument souligner la présence du système d’affichage BVM, pour « Blind Spot View Monitor », qui affiche une vision latérale de 50 % du côté du véhicule lorsqu’on active le clignotant. L’image est circulaire et remplace le compte-tours à droite, et l’indicateur de vitesse à gauche. Vous n’avez qu’à replacer le clignotant en position neutre pour que l’écran s’éteigne. Passablement ingénieux.

En plus, l’affichage « Tête haute » est parmi l’un des meilleurs sur le marché, toutes marques confondues.

De nos jours, plusieurs constructeurs automobiles se livrent une course à la puissance chaque fois que l’on dévoile un nouveau modèle. Chez Hyundai, on préfère une approche plus logique et davantage en mesure de réduire la consommation de carburant. Deux moteurs sont au catalogue.

Un moteur quatre cylindres de 2,5 litres fait son apparition cette année sous une forme nettement modernisée avec l’utilisation du cycle Atkinson, une course des pistons allongée afin de réduire les vibrations tandis que le collecteur d’échappement est directement relié à la culasse. Sa puissance est de 180 aux chevaux soit 16 de plus que le moteur de 2,4 litres qu’il remplace. Il est associé à une nouvelle boîte automatique à huit rapports qui est utilisée elle aussi sur le moteur de 1,6 litre qui est également entièrement revu. Le calage des soupapes est non seulement variable, mais leur durée d’ouverture est également variable.

Dans les deux cas, le conducteur peut sélectionner l’un des quatre modes de conduite : Smart, Normal, Sport et Custom.

Compte tenu de l’état de sophistication mécanique de la majorité des voitures, les ingénieurs se contentent dorénavant de raffiner et d’améliorer les composantes mécaniques, sans y apporter des changements spectaculaires. Avec la nouvelle Sonata, le châssis a été renforcé, les suspensions révisées afin d’optimiser le confort et la tenue de route tandis que les moteurs sont modernisés. De toute façon, les acheteurs ciblés n’en demandent pas plus. Ils apprécient une voiture élégante, silencieuse, offrant une tenue de route rassurante et un confort poussé.

C’est ce que leur offre cette nouvelle génération de la Sonata. Notre véhicule d’essai était propulsé par le moteur de 1,6 litre, et si les accélérations n’étaient pas à couper le souffle, elles étaient tout au moins dans la moyenne de la catégorie. Le moteur m’a semblé passablement rugueux et ses reprises étaient parfois hésitantes. Mais il s’agissait d’un modèle de préproduction et la chaleur ambiante lors de mon essai n’a pas favorisé non plus les performances de ce nouveau moteur.

Bref, l’habitacle est bien conçu, élégant et confortable et c’est surtout ce qui devrait intéresser les acheteurs potentiels. De plus, cette voiture est truffée d’accessoires à commande électronique tant au chapitre du confort que de la sécurité. De plus, chez Hyundai, on est très fier de cette clé numérique associée à votre téléphone intelligent par le biais d’une application Android. Celle-ci vous permet de  déverrouiller la voiture à distance, de gérer le réglage des sièges et des rétroviseurs parmi tant d’autres. Il suffit de passer votre téléphone près des portières pour les déverrouiller. Enfin, sublime raffinement, lorsque la voiture est encadrée de trop près par des voitures stationnées de chaque côté, une touche à l’écran  et la voiture avance par elle-même et s’immobilise près de vous.

Ce dernier accessoire donne une bonne idée de l’orientation réservée à cette berline qui n’est pas dépourvue de qualité et qui offre une élégance qui devrait être appréciée de la majorité.