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Hyundai Veloster N. Le « char d’Albert »!

par Denis Duquet

30 mars 2019

Chez Hyundai, on n’est pas à court d’ambition. En effet, après avoir développé une gamme de modèles de plus en plus compétitifs, ce constructeur coréen s’est intéressé aux voitures de luxe avec sa division Genesis. Maintenant, sans doute pour boucler la boucle, on a mis au point la division «N» destinée à offrir aux conducteurs enthousiastes des voitures sportives, mais surtout fort agréables à conduire en toutes circonstances.

Incidemment, la lettre « N » utilisée pour désigner cette division est inspirée du centre de recherche et développement coréen situé à Namyang. C’est là qu’on a développé la Veloster N en collaboration avec Hyundai Motorsport, la division des voitures de compétition basée à Alzenau en Allemagne.

Le développement de cette voiture a été sous la supervision du légendaire Albert Bierman, autrefois le grand patron de la division Motorsport de BMW. On a d’ailleurs profité des ressources germaniques de la Hyundai pour effectuer le développement du châssis et de la tenue de route sur le légendaire circuit du Nurburgring Nordschleife .

Le but de l’équipe était de développer une voiture agréable à conduire, offrant des performances relevées et capable également d’être comme sur des rails dans les virages pris à haute vitesse. De plus, on a résisté à la tentation de trop investir dans le développement d’assistance électronique à la conduite afin de proposer un niveau élevé de plaisir derrière le volant et de pouvoir contrôler soi-même la voiture.

Que du fonctionnel!

Plusieurs constructeurs ne peuvent résister à la tentation d’apposer différents éléments sur la carrosserie d’une voiture qu’on veut rendre plus sportive, mais c’est souvent des prises d’air qui ne mènent nulle part, des détails aérodynamiques totalement inutiles et la liste est longue. Dans le cas qui nous concerne, on s’est tenu à des éléments fonctionnels. Par exemple, les prises d’air du pare-chocs avant dirigent l’air vers les freins, le déflecteur arrière permet de stabiliser la voiture à haute vitesse tandis que plusieurs autres éléments comme des déflecteurs latéraux assurent également la stabilité tout en donnant une apparence plus sportive à ce coupé aux formes assez originales et qui ne font pas toujours l’unanimité. Si on a modifié l’apparence pour cette version sportive, celle-ci conserve toujours la porte arrière droite comme sur les autres versions et qui caractérise ce modèle.

Dans l’habitacle, le volant se prend bien en main et ses rayons donnent accès à de multiples commandes tandis que les sièges offrent un excellent support latéral en virage. Pour le reste, les places arrière sont pratiquement symboliques et on dénote également de multiples pièces en plastique très dur. Mais ce n’est pas pour le « Bling Bling » qu’on se procure cette compacte.

275 chevaux !

Si vous lisez des articles de publications ou de sites Internet d’autres pays, il se peut qu’on fasse mention d’un moteur de 250 chevaux. Mais cette puissance ne s’applique pas au marché canadien alors que tous les Veloster N destinés à notre marché sont propulsés par un 4 cylindres 2,0 litres Turbo produisant 275 chevaux et un couple de 260 livres pieds. Et si vous n’êtes pas en mesure de conduire une voiture avec une boîte manuelle, vous allez le regretter puisque ce petit bolide coréen ne propose qu’une boîte manuelle à six rapports et ceux-ci sont très rapprochés pour une conduite sportive.

Le châssis a été peaufiné afin d’optimiser son comportement routier, sa suspension est réglable de multiples façons, mais pas nécessairement au détriment du confort. D’ailleurs, du bout des doigts on peut choisir entre les modes Eco, Normal et Sport grâce à un bouton de commande placé sous le rayon gauche tandis que, du côté droit, on retrouve un bouton semblable permettant de choisir les modes N et Custom. Le premier réglage transforme la voiture en sportive tandis que si vous optez pour le mode Custom, la quantité de réglages est impressionnante et on peut peaufiner ceux-ci pour faire face à toutes sortes de situations en conduite haute performance sur la piste et sur la route.

Un essai en deux temps

J’ai eu la chance de faire l’essai de ce modèle en deux épisodes. Mon premier contact avec ce Veloster plus musclé s’est effectué dans le cadre d’une comparaison tenue au Michigan entre plusieurs voitures différentes afin de déterminer les grands lauréats de la « Voiture nord-américaine de l’année ». Il faut admettre que les conditions d’essai n’étaient pas terribles, mais j’ai réussi quand même à pouvoir me faire une bonne idée du potentiel de la voiture en enfreignant les limites de vitesse affichée dans l’État du Michigan. Cela m’a permis de découvrir une voiture qui demeure très stable en conduite agressive, qui accroche comme du velcro dans les virages tandis que la direction est d’une très grande précision. De plus, quelques tests d’accélération m’ont permis de boucler le 0-100 km/h en moins de six secondes. Détail à souligner, on ressent un léger effet de couple en accélération et il semble que ce soit volontaire car Albert Bierman voulait que le pilote prenne conscience du positionnement du train avant et de ses réactions.

Les résultats ont été aussi concluants au chapitre du freinage alors que les disques ventilés n’ont nullement perdu de leur efficacité, et ce malgré plusieurs freinages appuyés. Contrairement à plusieurs constructeurs automobiles qui font appel à la compagnie italienne Brembo pour développer leur système de freins de haute performance, on a confié cette tâche aux ingénieurs de la maison et ils ont accompli de l’excellent travail.

Cet essai de courte durée m’a quand même permis d’apprécier les qualités sportives et générales de cette compacte. De plus, c’est le genre de voiture sportive qui est relativement confortable et agréable à conduire dans la vie de tous les jours.

J’attendais l’occasion de pouvoir mettre cette auto à l’essai pour une durée un peu plus prolongée. Mais j’ai dû attendre à l’hiver et c’est au milieu d’une tempête de neige que j’ai pu reprendre le volant de la « N ». Cette fois, la présence de pneus d’hiver n’était pas nécessairement de nature à améliorer la tenue de route. Mais en dépit de l’enneigement des routes et des conditions hivernales assez problématiques, j’ai découvert une voiture fort équilibrée, capable de maîtriser des conditions routières pratiquement hors normes en tout contrôle et ce malgré un rapport poids puissance très élevé.

En conclusion, il faut féliciter Albert Bierman d’avoir priorisé l’agrément de conduite ainsi que la tenue de route et de ne pas nous avoir offert un modèle trop radical comme c’est le cas de la Honda R. On ne peut pas être tous en accord avec la silhouette assez particulière du Veloster N. Mais comme le disent nos amis français, le Veloster N, « ce n’est pas du pipeau ».