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Infiniti Q 50 AWD

par Denis Duquet

5 février 2018

Fini les irritants.

Par le passé, chaque essai routier d’un produit Infiniti se terminait toujours par une frustration provoquée par plusieurs des éléments, notamment une ergonomie qui ne convenait pas à ma façon de penser. Certaines commandes ont pu paraître intuitives aux ingénieurs de cette marque, mais ce n’est pas ce qui se produisait dans mon cas. De plus, l’expérience de conduite n’était pas mauvaise, mais cela ne soulevait ni passion ni intérêt.

Cette fois encore, les dés semblaient pipés en défaveur de la Q50. En effet, lorsque je suis arrivé chez Spenco, la compagnie chargée de la flotte de presse de Nissan et Infiniti, entre autres, il y avait une rutilante Q50 RedSport400 rouge stationnée à l’entrée. Impressionné, je croyais que c’était ma voiture d’essai. Malheureusement, ou heureusement on le verra plus tard, le modèle qui m’était destiné n’était pas la version la plus spectaculaire et la plus puissante, mais bien le Q50 3,0 T AWD. De plus, sa couleur de gris foncé neutre n’avait rien de spectaculaire. Je me suis dit : « bof… on verra bien. »

Pourtant, la météo m’a permis d’apprécier ce modèle, moins spectaculaire certes, mais fort intéressant.

Peu de changement

À lire le communiqué de presse émis lors du lancement de ce modèle, on a l’impression que l’édition 2018 a été complètement chamboulée. Pourtant, les modifications sont assez modestes et on ne peut s’en plaindre puisque la silhouette de ce modèle est toujours dans le coup et d’une élégance certaine. Les changements se situent au chapitre de la grille de calandre qui a été modifiée ainsi que les feux de route tout en redessinant les pare-chocs avant et arrière dans le but d’homogénéiser les multiples petits changements apportés à l’ensemble.

L’habitacle est plus luxueux qu’auparavant avec des matériaux de meilleure qualité et des sièges enveloppants à la fois confortables et d’un bon support latéral. Quant à la planche de bord, elle est d’une belle sobriété et on n’a pas essayé cette fois de nous impressionner par quelque présentation trop chargée ayant pour effet d’une disposition alambiquée des commandes et contrôles. Il faut également souligner la qualité des matériaux et de l’assemblage. Pourtant, on n’a pas l’impression d’être dans un véhicule luxueux, c’est tout de même curieux. Et les deux écrans superposés s’harmonisent assez bien.

Somme toute, le Q 50 est un véhicule rendu à maturité du moins au chapitre de l’esthétique tandis que l’habitacle est classique et fonctionnel. Ce dont on ne se plaindra nullement.

L’incontournable V6

Au fil des années, Nissan et sa filiale Infiniti ont toujours eu recours à leur moteur V6 de 3,0 litres qui a été également décliné en version 3,7 litres. Son rendement, sa fiabilité, ses performances ont toujours été soulignés. Il est toujours possible de commander ce V6 décliné en trois versions. Le premier produit 300 chevaux et équipait notre voiture d’essai. Ce V6 voit sa puissance portée à 400 chevaux sur le Red Sport 400. La version hybride est propulsée par une version de 3,5 litres associée à un moteur électrique. Enfin, le quatre cylindres 2,0 litres turbo produit 208 chevaux. Tous ces moteurs sont associés à une boîte automatique à sept rapports avec palette de passages des vitesses montées sous le volant.

Cette dernière caractéristique est offerte sur le modèle Sport tout comme la suspension adaptative. On a pris bien des années chez ce constructeur à bien maîtriser cette technologie, mais c’est finalement à point.

Pour le reste, par le biais de multiples groupes d’options, notre voiture d’essai était équipée de tous les gadgets et accessoires que l’on peut s’imaginer à l’exception du système de pilotage semi-autonome.

Traction et aveuglement

Ma première journée d’essai au volant de cette Infiniti a été sans histoire alors que cette berline se comportait comme on était en droit d’espérer sur une voiture de cette catégorie et de ce prix. Grâce aux six modes de gestion que sont : Neige, Eco, Standard, Sport, Sport+ et Personnel, il est possible de trouver un réglage acceptable qui nous permettra de tirer le meilleur parti de cette berline en tout temps.

Les systèmes de gestion électronique de cette marque n’ont pas toujours été à la hauteur de la concurrence. Pourtant, cette fois, j’ai été dans l’obligation de conduire dans une tempête de neige pour me rendre à l’aéroport Pierre-Elliot Trudeau et le Q50 s’en est tiré avec honneur. En effet, malgré une chaussée glissante et recouverte de neige, le système de traction intégrale s’est révélé efficace et j’ai pu me rendre à destination sans entrave.

Toutefois, les accumulations de neige sur les différents capteurs ont rendu la voiture pratiquement aveugle, et c’est avec un tintamarre d’avertissements sonores que je me suis rendu à destination. De plus, la direction était aussi imprécise dans la neige qu’en conduite normale, et c’est la principale faiblesse de cette voiture sur le plan dynamique. Pour pouvoir rejoindre les principaux concurrents germaniques, il faudra améliorer cet élément.

Bref, notre modèle d’essai a fait la preuve que la voiture s’est améliorée avec le temps et elle représente un bel équilibre tant du point de vue esthétique technique et dynamique. À ce dernier chapitre cependant il lui manque toujours cette petite différence qui permet aux marques allemandes d’avoir l’ascendant, mais la différence est de moins en moins importante.