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Infiniti QX50. Technologie innovatrice. Impression de conduite conventionnelle

Par Denis Duquet

23 février 2019

Écoutez le podcast sur le QX50 avec Jacques Deshaies et Marc Bouchard

Parmi les modèles 2019 dévoilés au cours des derniers mois, l’un des nouveaux arrivants qui a suscité le plus d’intérêt est sans aucun doute l’Infinity QX50 entièrement renouvelé qui proposait en plus une technologie fort innovatrice au chapitre du moteur. Tout était nouveau, des pneus jusqu’au toit.

Pourtant, lorsqu’on fait le décompte des honneurs décernés pour les modèles 2019, cette élégante japonaise n’a pas récolté beaucoup d’accessits, contrairement à ses concurrents directs, le Jaguar i-Pace ou encore l’Acura RDX.

On peut s’interroger sur cette disette compte tenu du dossier impressionnant, du moins en théorie, de ce modèle. En effet, on pourrait s’attendre à ce que son moteur à compression variable, le seul dans l’industrie, le propulse à l’avant-plan. Malheureusement, si on prend pour exemple le classement de l’« Utilitaire nord-américain de l’année », le QX50 était en lice, mais il a été dépassé en tant que finaliste par l’Acura RDX, le Hyundai Kona et le Jaguar i-Pace.

Cependant, un essai de plusieurs jours de ce modèle m’a permis en quelque sorte de découvrir pourquoi il n’a pas accédé aux premières places en dépit de ses indéniables qualités.

La technologie d’abord

Sur le plan technique, la nouvelle plate-forme est plus rigide d’environ 30 %, mais cela ne la démarque pas nécessairement des modèles concurrents. Par contre, son moteur quatre cylindres 2,0 litres turbo compressé est unique en son genre. Chez Nissan et Infinity, on souligne qu’il est le fruit de 20 ans de recherche et de développement. Quel est le principal avantage du taux de compression variable ? Il permet tout simplement une bonne économie d’essence lorsqu’on circule à des vitesses régulières et d’intéressantes performances lorsqu’on accélère à fond.

Sans vouloir entrer dans les détails, un ingénieux système de vilebrequin et de bielle articulée permet de pouvoir compter sur un taux de compression pouvant varier de 8 :1 jusqu’à 14 :1. Lorsque le taux de compression est bas, cela permet au turbo de pousser beaucoup d’air dans les cylindres et d’obtenir des performances équivalentes à celles d’un moteur V6. Par contre, lorsque le taux de compression est de 14 : 1, c’est l’économie de carburant qui est avantagée.

Ce quatre cylindres turbo produit 268 chevaux et 280 lb- pi de couple. Il est associé à une boîte automatique à variations continues dotée d’un mode manuel. Et il ne faut pas vous fier aux données techniques des modèles américains à traction puisqu’au Canada, seule la transmission intégrale est offerte.

Pour le reste, la fiche technique est relativement conventionnelle à l’exception peut-être de la direction à assistance électrique de type « drive by Wire ».

Rectitude esthétique

Si on analyse en détail la silhouette de cette nouvelle venue, il est difficile de trouver à redire. Les masses sont équilibrées, on respecte les canons esthétiques en vigueur avec une grille de calandre distinctive encadrée par des feux de route effilée tandis que la section arrière est inclinée vers l’avant afin de dynamiser la silhouette.

Ce n’est certainement pas trop chargé et seules les poignées de portières chromées ainsi qu’une baguette chromée placée sur le pilier D rehausse quelque peu la présentation tout comme les longerons de porte-bagages qui semblent être surtout présent pour l’esthétique que leur utilité. Il faut également noter un renflement en bas de caresses afin de rompre la monotonie des lignes.

Somme toute, c’est élégant, mais ça manque quelque peu de piquant. Si on la compare à la Jaguar i-Pace, la britannique possède un caractère visuel plus agressif.

Le même conservatisme se retrouve dans l’habitacle avec une présentation classique et de bon goût, mais qui nous laisse une fois de plus sur notre appétit. Je sais ! Souvent, c’est un coup de cœur au premier coup d’œil puis au fil des mois et des années, on se lasse de cette présentation trop agressive. Cette fois, à défaut de nous impressionner au premier coup d’œil, il est fort possible que le QX50 se fasse apprécier davantage au fil du temps.

On retrouve la présence de deux écrans superposés, celui du haut affichant la navigation et celui du bas permettant de gérer les principaux systèmes et l’info divertissement. Détail cocasse, la police de caractère utilisée est différente d’un écran à l’autre.

Parmi les points positifs, il faut souligner le confort des sièges ainsi que les surpiqûres que l’on y retrouve. Les places arrière peuvent être déplacées d’avant arrière sur une distance de 150 millimètres, ce qui permet de modifier la capacité de chargement du coffre. Celle-ci varie de 895 à 1048 litres lorsque les dossiers sont déployés et 1699 litres lorsqu’ils sont abaissés. Il faut également souligner la présence d’un espace de rangement passablement spacieux sous le plancher. Bien entendu, le cache bagages fait partie de l’équipement de série.

Sage comme une image

Si on fait le sommaire à date, ce VUS intermédiaire possède une fiche technique relevée, une silhouette élégante, une finition de qualité supérieure ainsi qu’un habitacle confortable bien que manquant de punch. Sans oublier cette mécanique innovatrice qui remporte bon nombre de prix en fait de technologies avancées.

Pourquoi donc, lors des classements des nouveautés 2019, le QX50 se fait doubler par des modèles concurrents ? La réponse est simple : son exécution est bonne, sa mécanique raffinée, mais pour le reste, les émotions ne font pas partie de l’équation.

Par exemple, il est vrai que le moteur est passablement performant, qu’il permet de boucler le 0–100 km/h en moins de sept secondes et que son comportement routier ne se prête à aucune critique sérieuse. Mais les sensations de conduite sont assez mitigées. Lorsque les gens comparent des véhicules pour les départir, c’est souvent à ce chapitre que la différence effectue.

Bref, ce modèle a l’avantage de proposer une technologie avancée sans pour autant venir interférer à la conduite. Elle permet une légère réduction de carburant, mais pour le reste, ce modèle n’est rien d’autre qu’une Japonaise de luxe bien se comportant sagement et efficacement. Il lui manque ce petit quelque chose qui pourrait la différencier et l’avantager.

Par contre, c’est le type de véhicule que l’on peut acheter sans inquiétude et qui saura livrer la marchandise au fil des kilomètres, des mois et des années. Il ne vous enthousiasmera probablement pas, vous allez vite oublier le caractère innovateur du moteur pour rouler sans ennui et sans émotion au fil des années. Et heureusement pour la marque, la majorité des acheteurs font leur choix en se basant sur ces critères.