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Jeep Grand Cherokee: un essai de sept jours et 22 heures

par Denis Duquet

15 mars 2018

Le Jeep Grand Cherokee n’est pas une nouveauté en soi puisqu’il existe sous sa forme actuelle depuis quelques années. Mais au fil des années, les modèles se sont succédé, les améliorations techniques également et on peut commander aujourd’hui une version Laredo valant environ 40 000 $ et atteindre le sommet de l’échelle des prix avec le Trackhawk dont le prix dépasse allègrement les 100 000 $. Ce dernier est également le plus puissant VUS sur la planète alors que son moteur Hemi de 6,2 litres produit la bagatelle de 707 chevaux.

Pour ma part, j’ai eu l’occasion de faire l’essai de la version Limited dans des circonstances assez particulières et du Summit qui n’est pas nécessairement la version la plus chère, mais sans doute celle qui se veut la plus luxueuse.

Chicago-Montréal : 22 heures de route

En février dernier, j’ai eu l’opportunité d’assister au Salon de l’auto de Chicago. Malheureusement, la journée prévue pour mon retour en avion a été perturbée par une importante chute de neige qui a paralysé l’aéroport O’Hare. En plus, les perspectives de pouvoir retourner à Montréal par la voie des airs au cours des deux journées suivantes s’avéraient assez minces. Donc, en compagnie de mon confrère Antoine Joubert, nous avons loué un Jeep Grand Cherokee Limited à rouage intégral. C’était ce que la compagnie de location avait de plus approprié compte tenu des circonstances. Curieusement, ce véhicule était immatriculé au Québec, ce qui ne l’empêchait pas d’être équipé de pneus quatre saisons malgré l’hiver.

C’est donc en pleine tempête que nous avons entrepris notre périple de 1368 km. Heureusement, si la neige tombait en abondance au tout début, il n’y avait pas de vent pour balayer la route et provoquer une diminution de la visibilité. Cependant, la chaussée était parfois enneigée, parfois glissante, mais jamais complètement dégagée.

Notre véhicule était propulsé par le moteur V6 Pentastar de 295 chevaux associé à une boîte automatique à huit rapports. Ce qui était apprécié dans notre cas puisque cela nous permettait de bénéficier d’une consommation de carburant plus économique qu’avec le moteur V8 Hemi par exemple. En effet, en moyenne, le V6 consomme environ 4,3 litres de moins aux 100 km que le V8. En plus, sa puissance inférieure est un avantage lorsque l’adhérence est réduite.

Sans trop entrer dans les détails, notre périple s’est déroulé pendant 22 heures au total, incluant les arrêts pour faire le plein et se restaurer. Parmi les points forts de cet utilitaire, on peut mentionner les sièges qui se sont révélés confortables pendant tout le trajet. Mais c’est surtout la stabilité directionnelle et l’efficacité du rouage intégral qui a été le plus apprécié.

De plus, en certaines circonstances, alors qu’on circulait sur de la glace noire, le système de stabilisation latérale s’est révélé très efficace. Ce qui nous a empêché de prendre le décor contrairement à la centaine de véhicules que nous avons observés dans le fossé ou le remblai central tout au long du trajet. Sans oublier le nombre de camions-remorques en portefeuille de chaque côté de la route.

Somme toute, une expérience concluante sur l’efficacité de ce modèle sur des routes à faible coefficient d’adhérence et sa conduite n’est pas éprouvante puisque je suis arrivé à domicile sans être trop fatigué, toutes proportions gardées.

Summit: le luxe 

Si l’essai précédent a été provoqué par une tempête qui m’a obligé à prendre le volant d’un Grand Cherokee, l’essai de la version Summit a été causé par l’indisponibilité du modèle d’essai prévu et on m’a offert ce Jeep en remplacement. Je dois admettre que je n’en savais pas trop sur cette version. J’ai une excuse, avec la pléthore de versions différentes de ce modèle, il est parfois difficile de suivre la parade. Voilà donc mes impressions après sept jours d'essai.

En résumé, le Summit n’est pas le plus puissant, c’est le Trackhawk, ou encore le plus apte à circuler en forêt, le Trailhawk s’en charge, mais c’est sans doute le plus cossu et le plus luxueux de la famille Grand Cherokee. 

On retrouve, entre autres, des palettes de changement de vitesse sur le volant, un système de détection de changement involontaire de voie avec rappel, un système actif de réduction de bruit, des sièges avant climatisés et chauffants, des places arrière chauffantes avec tableau de gestion de la climatisation et bien entendu un système audio de haute qualité avec haut-parleurs de graves dans le coffre sans oublier des écrans vidéo individuels aux places arrière. 

En plus, lorsqu’on s’approche du véhicule, le mot Jeep est projeté au sol à l’arrière et il suffit de passer son pied devant ce rayon pour que le hayon s’ouvre automatiquement. Autre détail que certains devraient apprécier, le seuil des portières est doté de la signature Summit qui est illuminée le soir.

Notre véhicule d’essai était propulsé par l’incontournable moteur V8 Hemi associé à une boîte de vitesses à huit rapports. Cette motorisation permet de remorquer une charge de 7 200 livres et elle est recommandée pour les personnes devant remorquer de telles charges fréquemment. Avec le V6, cette capacité est de 6 200 livres.

Il faut également souligner la présence du système de suspension pneumatique Quadra Lift à gestion automatique qui permet au véhicule de modifier la hauteur de 274 mm. Le rouage d’entraînement intégral Quadra-Drive II comprend un différentiel arrière autobloquant électronique. Ce rouage intégral à prise directe est géré par le système Select-Terrain contrôlé par un gros bouton monté sur la console centrale. Celui-ci permet de choisir le mode qui convient le mieux à la situation du moment. Ces modes sont : Neige- Sable/Boue-Rocher-Sport en plus du réglage Auto.

Le Summit comme tous les Grand Cherokee propose un excellent amalgame de qualités notamment une suspension confortable, un rouage intégral efficace et un groupe propulseur performant. Ajoutez à cela un habitacle luxueux d’une très bonne finition, de sièges confortables et un système d’info divertissement facile d’utilisation et vous avez un véhicule très compétitif. Et sa conduite ainsi que les performances sont à souligner.

Il existe cependant une question d’importance. Prenez notre véhicule d’essai, le Summit, qui se vend aux alentours de 80 000 $ selon les options. Vous payez ce prix et à part les ouvertures de la grille de calandre et les jantes spéciales de 20 pouces, peu de chose vous distingue des autres Grand Cherokee. Par ailleurs, déboursez une somme presque identique pour un modèle Q7 de Audi et votre entourage va être impressionné et c’est un sept places en plus.

C’est là le dilemme.