Revenir au site

L’achat d’une voiture électrique… usagée

par Denis Duquet

11 décembre 2017

Vous y avez songé?

De nos jours, les voitures électriques sont pratiquement l’exception. Même si les ventes grimpent régulièrement, il y a environ seulement 1 % du marché des automobiles neuves vendues qui sont des véhicules 100 % électriques. Et bien entendu, les avocats de cette technologie nous font miroiter les avantages d’une conduite sans émission de CO2, sans bruit et sans devoir payer nos redevances aux pétrolières.

Et il faut également ajouter que la conduite d’une voiture électrique n’est pas vilaine non plus compte tenu des accélérations et reprises presque foudroyantes que cette technologie nous propose. En effet, un moteur électrique, ce n’est que du couple, et il est instantané d’où ces accélérations impressionnantes. Jusque-là tout va bien. Mais imaginez dans quelques années qu’une part importante du parc automobile soit constituée de voitures électriques. Ce n’est pas parce que ses voitures sont mues par l’électricité que la carrosserie ne sera pas aussi robuste et ne résistera pas à la rouille. Également, l’habitacle ne devrait pas se défraîchir plus rapidement.

Le gros problème devrait résider dans la pile d’alimentations. Les constructeurs tentent de nous rassurer en parlant de milliers de recharges, d’une garantie fort optimiste et j’en passe. Mais étant donné que le nombre de véhicules de cette catégorie est assez limité, on ne possède pas encore des données statistiques fiables à ce sujet. Imaginez donc que vous vous dirigez vers un concessionnaire automobile pour vous procurer une usagée à propulsion électrique. Il se peut que la pile ait perdu de son autonomie et pire encore qu’il ne lui reste que quelques dizaines de recharges à son actif.

En toute logique, cette voiture devrait être une aubaine jusqu’à ce que vous deviez remplacer ladite pile. Et puisque les experts nous informent que le coût des voitures électriques est plus élevé en raison d’une pile onéreuse, le remplacement de celle-ci sera quelque chose qui peut faire mal à votre porte-monnaie. Avec une voiture conventionnelle, on peut toujours remplacer le moteur, la transmission ou rafistoler quelque chose pour pouvoir profiter de son véhicule. Et même si ce dernier ne fonctionne pas toujours à merveille, on peut s’accommoder.

Mais sans batterie, on reste dans sa cour. Il sera donc intéressant de voir quelle sera l’orientation du marché et il est certain que l’on offrira de piles réusinées, ce qui devrait atténuer le coût de remplacement. Mais, ce n’est pas encore une réalité, celles-ci seront-elles aussi puissantes ? Leur autonomie sera-t-elle aussi importante ? Il faut se demander comment l’industrie va s’organiser pour recycler les piles qui n’ont aucune utilité. Les partisans du 100 % électrique jurent que le recyclage sera quelque chose de facile et ne mettra pas en cause une pollution supplémentaire. Les plus sceptiques se gardent une petite gêne avant de prononcer leur verdict.

Finalement, si à cette époque les voitures à motorisation hybride sont toujours disponibles et cela devait être le cas, le risque est moins grave, car si jamais la pile flanche ou ne peut plus être utilisée, on peut toujours se rabattre sur le moteur thermique pour se tirer d’affaire même si cela n’est pas une solution recommandée.

Bref comme toujours, il y a un côté blanc et un côté noir à toute solution qu’elle soit dans le secteur de l’automobile ou ailleurs. Ceci dit, il est certain que la voiture électrique est promise à un bel avenir, mais il y aura des soubresauts en cours de route.