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La Fiat 124 Spider Abarth a sa propre personnalité

par Éric Descarries

7 août 2018

Photos par Éric Descarries

Ce reportage sur la Fiat 124 Abarth se veut un peu un hommage au regretté Sergio Marchionne, le président directeur général de Fiat Chrysler Autmobiles (FCA) récemment décédé. Pourquoi plus Sergio que tout autre administrateur automobile ? Au départ, parce que, malgré ses origines italiennes, il était aussi canadien. Il est arrivé au pays au début de son adolescence et il a étudié chez nous, plus précisément en Ontario. Il est devenu un comptable expert chez Deloitte et Touche avant de sauver une entreprise en Suisse ce qui a éveillé l’attention de la famille Agnelli, alors propriétaire de Fiat. Embauché pour redresser la situation du géant italien, c’est sous sa férule que Fiat a créé l’actuelle 500 qui a été un succès pour Fiat. De là, il a utilisé les profits de Fiat pour lentement s’accaparer du géant américain Chrysler en faillite et éventuellement le combiner à Fiat (ce qui réglait en même temps le problème de Fiat qui se cherchait des concessionnaires en Amérique !).

Malgré qu’elle soit basée sur une Mazda MX-5, la Fiat 124 Spider Abarth affiche une ligne bien à elle !

Avec le temps, certains produits Chrysler ont été conçus avec des plateformes de Fiat et Alfa Romeo, voire même avec des moteurs Fiat (comme le V6 diesel du Ram), mais une des créations les plus bizarres demeure la recréation de la Fiat 124 Spider qui est basée, elle, sur une Mazda MX-5 Miata (désormais dans le giron de Toyota !). Toutefois, Fiat a vu à redessiner la Mazda pour lui donner une identité plus « Fiat ». Ce que les concepteurs de la marque ont pu faire avec brio ! L’avant nous fait vraiment penser à l’ancienne Fiat 124 des années soixante-dix alors que l’arrière, même s’il doit reproduire la silhouette des anciennes 124, nous fait vraiment penser à celui d’une Viper. Fiat aussi vu à retoucher l’intérieur de la MX-5 et, alors que le dessin principal du constructeur japonais a été conservé, plusieurs petits éléments à l’image de Fiat ont été adoptés dont la sellerie et le volant. Notons que le coffre de la 124 est à peine plus grand que celui de la MX-5, à peine !

De l’arrière, on dirait une Viper en miniature !

La voiture dont il est question ici est de la récente version Abarth légèrement plus puissante que celle de la 124 courante qui, incidemment, fait appel à un moteur turbocompressé Fiat de 1,4 litre qui développe 160 chevaux (qui faisait cinq chevaux de plus que le moteur Mazda avant que celui-ci soit remplacé par un 2,0 litres plus puissant). Dans sa version Abarth, il développe… quatre chevaux de plus ! Toutefois, la boîte de vitesses mécanique de la voiture d’essai demeure celle à six rapports de la Mazda. L’auto est toujours à propulsion (c’est la première fois que le 1,4 litre de Fiat est utilisé dans une telle configuration). Les freins sont toujours à disques, mais en ce qui a trait aux pneus, la Fiat Abarth vient avec des excellents Bridgestone Potenza réputés pour leur adhérence sur la route.

L’intérieur vient de Mazda, mais la finition de Fiat !

Sur la route…

Justement, c’est sur la route que l’on apprécie la 124 Abarth et malgré les multiples périodes de canicule que nous avons vécues depuis le début de l’été, on apprécie vraiment ce petit roadster sous le soleil. Il ne suffit que d’abaisser la capote (ce qui se fait d’un simple geste de la main) et de… recouvrir sa tête d’une casquette (la capote à fonctionnement manuel est très facile à manipuler). Car une fois en route, on voudra certes rallonger ses déplacements. Les accélérations ne sont pas foudroyantes, mais quand même très acceptables avec un temps de moins de huit secondes pour atteindre le cap des 100 km/h. Ce qui est intéressant, c’est le levier de vitesses à déplacements courts qui donne vraiment la sensation de « piloter » une vraie petite sportive, comme les Anglaises des années cinquante et soixante, mais avec plus de fiabilité, voire même de vitesse. Et si l’on relève les glaces, il est même possible d’avoir une conversation avec le passager en vitesse de croisière (110 km/). La conduite est précise (la direction est à assistance électrique) et le freinage convaincant. Pas besoin d’essayer de battre des records de vitesse pour apprécier les prouesses de la 124 Abarth, une petite route de campagne à quelque 90 km/h suffit largement !

Pas grand le coffre, mais toujours utile !

Le problème est que pour profiter de cette amusante petite voiture, il faut débourser près de 38 000 $ pour une 124 Abarth Spider de base. La voiture d’essai dont il est question ici avait aussi quelques équipements optionnels dont l’ensemble 21C qui inclue le système de navigation et la sellerie de cuir et l’option de la peinture rétro (appliquée à la main) de près de 3000 $ en plus des taxes de base, et des frais de transport de près de 1800 $ et sa facture totale se chiffrait à un peu plus de 48 000 $ (auxquels il faudra ajouter les taxes provinciales et fédérales)… Quant à la consommation, j’ai obtenu une moyenne de 8,7 l/100 km alors que l’ordinateur de base indiquait 7,8.

La Fiat 124 Spider Abarth est mue par un vrai moteur Fiat !

On ne voit pas beaucoup de Fiat 124 (et encore moins d’Abarth) sur la route (pas plus que de nouvelles MX-5 Miata, soit-dit en passant) ce qui m’a fait poser la question aux administrateurs locaux de FCA si les ventes leur satisfaisaient et ils m’ont répondu que les chiffres de vente des 124 étaient exactement là où ils les avaient estimés… ce qui voudrait dire que c’est quand même un certain succès de FCA et une autre réussite du brillant Sergio Marchionne qui a sûrement approuvé ce projet ! Ce qu’il va nous manquer !