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LES MULTIPLES PERSONNALITÉS DE L’ALFA ROMEO GIULIA QUADRIFOGLIO

texte de Piero Facchin

Photos de Piero Facchin/ Stellantis

23 novembre 2021

 

L’anticipation menant à l’essai de la semaine était en constant crescendo depuis que je savais que j’avais au programme l’Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio. Rares sont les voitures qui provoquent autant d’émotions et, bien sûr, d’attentes. C’était comme si on m’avait promis de rencontrer une « super star » et  je vous confirme que je n’ai pas été déçu. Bien que ce ne soit pas la voiture la plus flamboyante dans la catégorie des berlines sportives, cette Giulia a des caractéristiques bien à elle qui lui confère un charme certain. 

 

Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio, ce ne sont que quatre mots qui décrivent la marque et le modèle d’une voiture, mais ces mots représentent aussi tout le savoir-faire accumulé à travers les années de cette marque italienne au riche passé sportif et émotif. Alfa Romeo a produit des voitures qui sont devenues des icônes dans le monde de l’automobile. On n’a qu’a pensé à la « 33 Stradale » de 1967, entre autres, qui est parmi les plus belles voitures au monde.   

Avant même que Ferrari n’existe, Alfa Romeo participait déjà depuis plus d’un quart de siècle à la course automobile. D’ailleurs, un certain Enzo Ferrari, qui a participé à des courses mythiques comme la Targa Florio, rêvait de construire lui-même des voitures rapides comme les Alfa qu’il a conduit.   

LA SILHOUETTE 

Parlons d’abord de la silhouette de la Giulia. À la base, celle-ci est une berline sportive caractérisée, comme toutes les Alfa Romeo, de la fameuse calandre en « V », qu’on appelle le « Scudetto », qui veut dire « écusson ou bouclier » en italien. Son identité est bien affirmée et reconnaissable avec cette calandre.  

 

Mais cette version, la Quadrifoglio, est ornée de plusieurs éléments de fibre de carbone tout autour de sa carrosserie : l’aileron arrière qui habille discrètement le coffre de la voiture ; le capot moteur et le toit sont entièrement en fibre de carbone ainsi que le diffuseur actif à l’avant sous la calandre. Un autre élément qui contribue à alléger  cette version de la Giulia est l’arbre de la transmission qui lui aussi est en fibre de carbone.  

 

Visuellement, le juste dosage d’éléments sportifs nous transmet, que cette version de la Giulia a quelque chose de plus. Le capot moteur est perforé de deux grilles qui permettent d’évacuer l’excédent de chaleur du V6 bi-turbo. Les quatre tuyaux d’échappements ainsi que le diffuseur arrière ajoutent à l’aspect sportif de cette Guilia.   

L’INTÉRIEUR 

La première chose qui nous saute aux yeux quand on s’installe derrière le volant est le bouton de démarrage qui se situe sur celui-ci. C’est un détail qui provient de Ferrari. Devant le pilote, deux cadrans analogues avec, du côté gauche le compte-tours et du côté droit le compteur de vitesse. Entre ces deux cadrans, il y a une partie digitale qui nous transmet des informations comme l’aide au suivi de voie, la pression des pneus, l’alerte d’attention du conducteur et plusieurs autres informations.  

 

L’assise à l’avant, autant côté conducteur que passager, est d’un confort hors pair avec ses larges supports latéraux ajustables, autant pour les cuisses que pour le torse. On se sent « cajolé » quand on est en mode Natural (N) ou Advanced Efficiency (A) et bien supporté quand on décide d’activer le mode Dynamic (D) ou Race. Les sièges sont recouverts de deux sortes de cuirs noirs dont l’Alcantara avec des coutures grises et certaines coutures rouges. Même le levier de vitesse est recouvert de cuir noir perforé, avec coutures rouges, ce qui ajoute une texture plus envoutante à cet élément. Les sièges arrière sont très confortables, bien qu’un peu restreints pour des personnes de grande taille mais tout à fait adéquat.   

 Le système d’info divertissement est harmonieusement intégré dans le tableau de bord ; il n’y a aucun écran qui dépasse le dessus de l'ensemble et, personnellement, je trouve ça réussi et visuellement agréable. Les concepteurs chez Alfa ont bien réfléchi à l’intégration de cet élément et ça donne un excellent résultat. D’ailleurs Jean-Philippe Imparato, le PDG d’Alfa Romeo le dit si bien, « nous vendons des Alfa Romeo, pas un Ipad avec une voiture autour».  Cette citation en dit long sur la philosophie d’Alfa Romeo. De plus, tous les menus fonctionnent extrêmement bien ; on peut les faire glisser avec nos doigts sur l’écran tactile de 8,8 pouces ou avec la manette de contrôle sur la console centrale. 

 

Ce sont 14 haut-parleurs qui composent le système audio Harmon Kardon, mais je vous avoue bien sincèrement que j’ai plus souvent écouté le ronronnement de la voiture que de la musique.  Entre la console centrale et l’avant de l’accoudoir, il y a une fente inclinée qui nous permet d’y insérer notre téléphone cellulaire compatible pour une recharge sans-fil.    

La visibilité est excellente et l’ergonomie générale répond à tout les besoins de ses occupants.  L’espace du coffre est aussi adéquat pour ce genre de voiture. On peut y insérer deux valises sans problème.    

CONDUITE ÉTONNANTE 

Le pouvoir de transformation de la Giulia est absolument phénoménal; avec le sélecteur de modes de conduites DNA Pro, on peut passer du mode « A » Advanced Efficiency (efficacité énergétique évolué) au mode « D » Dynamic ou même Race (course), en un quart de tour de la manette de sélection, et la transformation est totale!  En mode « D », l’antipatinage et autres aides à la conduite sont toujours actifs tandis qu’en mode « Race », il n’y a plus d’assistance et vous êtes donc complètement en charge et responsable de vos actions.  

Et que dire du son de cette Alfa en mode D ou Race; pour les passionnés, même a basse vitesse, la voiture gronde grâce a son système d’échappement bipode qui permet de contourner complètement les silencieux pour produire un « aboiement féroce » en forte accélération. Le sens de l’ouïe est donc sollicité pour augmenter les sensations de conduite à bord de la Quadrifoglio.  

 

Les chiffres ne mentent pas avec son moteur V6, bi-turbo de 2,9 L qui fournit une puissance de 505 chevaux, un couple de 443 Lb-Pi, une vitesse de pointe de 307 km/h et un 0 à 97 km/h en 3,8 secondes. Le rapport poids/puissance est à 3,4 kg/chevaux et la répartition du poids est quasi parfaite ce qui rend cette voiture très maniable. Toute cette puissance est transmise aux roues postérieures via une boite de vitesse à 8 rapports qu’on peut utiliser en mode manuelle avec les immenses palettes fixes qui se trouvent derrière le volant.    

LE PLAISIR DE CONDUIRE À L’ÉTAT PUR 

Le comportement routier de la Quadrifoglio est des plus étonnant; non pas parce qu’elle est une sportive capable de grandes performances; nous nous attendions à ceci. Mais c’est surtout sa grande douceur de roulement qui surprend le plus, même avec des pneus Pirelli PZERO Corsa AR de 235/30 ZR19, la suspension active de l’Alfa Romeo est d’une douceur déconcertante, surtout sur une chaussée cahoteuse. Bien sûr, Brembo fournit les ystème de freinage qui est très puissant avec ses disques de 360mm à l’avant et de 350mm à l’arrière, et des pinces colorées qui donnent, encore une fois,une touche supplémentaire de sportivité. 

 

Les sensations transmises au pilote via le volant sont précises et fluides. Ces sensations sont davantage pointilleuses en mode D et Race quand la voiture « s’excite » littéralement, et c’est grâce à sa suspension active que la voiture est, en tout temps, agréable à conduire.   

L'Alfa est toujours prête à faire patiner ses pneus. En mode Race, elle se déhanche de côté à la moindre provocation. Un petit conseil : allez-y doucement quand les pneus sont froids. Heureusement, vous savez toujours que vous êtes sur le fil du rasoir, car la direction et le siège de la voiture transmettent exactement ce qui se passe au niveau des roues. C'est une expérience brute et captivante que rien d'autre avec quatre portes dans cette fourchette de prix ne peut offrir. On vous a prévenus. Profitez-en de manière responsable.   

 

LE POUVOIR DE LADUCTION À L’ITALIENNE 

Alfa Romeo nous rappel, encore une fois, qu’une voiture peut être un objet de beauté. Le slogan d’Alfa Romeo ne peut être plus éloquent; La meccanica delle emozioni! 

L’histoire parle de Romeo et Juliette, mais cette semaine, c’est Piero et Giulia, une histoire d’amour, de séduction et de passion. Oui, je l’avoue, j’ai succombé à la séduction de la Giulia Quadrifoglio.   

Le prix de base de la Quadrifoglio est de 93,900$ et le modèle à l’essai avait un prix de 98,080$. Donc, si vous avez le budget et vous êtes à la recherche d’une berline sportive qui peut aussi bien être très docile ou féroce comme un chien enragé, il vous faut considérer l’Alfa Romeo Quadrifoglio; sensations garanties!   

À AMÉLIORER 

Une chose que j’aimerai voir améliorer est laqualité de la caméra de recul; la résolution laisse à désirer et pourrait êtreaméliorée simplement avec une caméra HD.